Bernie Wrightson

Bernie Wrightson (1948/2017) fut un dessinateur de comics de grand talent tout autant qu'un illustrateur hors-pair, voir son "Frankenstein", qui vient d'ailleurs d'être à nouveau réédité.

Passionné de science-fiction et d'horreur, c'est tout naturellement qu'il souhaita travailler pour l'éditeur Jim Warren, qui relança avec ses magazines EERIE et CREEPY, l'esprit des E.C Comics, célèbres-et scandaleux- comics horrifiques des fifties (Tales from the crypt, etc...).

Il était aussi à l'aise dans les adaptations de classiques du genre : le chat noir de Poe, ou Air froid de Lovecraft, que dans des créations originales telles que Jenifer, qui fut adaptée en téléfilm dans la série "Masters of horror" par Dario Argento .

Bernie Wrightson, disparu cette année, est l'un des plus grands artistes du genre.
Avec une prédilection pour le noir & blanc où il excellait, l'artiste a produit quelques-unes des meilleures bandes-dessinées des magazines Warren...

Publiées en France de manière disparate, elles sont ici rééditées dans un très bel album, à la présentation soignée, qui reprends ses bd et les principales illustrations réalisées pour ses publications, dont un dessin, qu'il avait adressé en tant que fan en 1966.

Un must pour les fans de comics !

N'étant pas un inconditionnel de bd je ne me suis laissé tenter par ce recueil que parce que j'avais déjà repéré quelques dessins de l'auteur, et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir d'excellents scénarios pour les servir.

Nous sommes dans le monde du fantastique horrifique, des monstruosités, des malédictions, des tourments, des revenants. Pourtant rien de vraiment grotesquement immature, ni dans l'esthétique ni dans l'histoire. Nous aurons bien entendu droit à quelques poncifs inhérents au domaine dont il est question mais je ne fus pas peu surpris de trouver de très belles narrations parfois poétiques, parfaitement maitrisées, au rythme vraiment parfaitement adapté au format.
Si seulement toutes les bds et comics étaient au niveau je m'y mettrais peut-être...

Tout, du fond à la forme, le papier, les couleurs (probablement retravaillées pour cette réédition), fait plaisir à voir.

Je serais curieux de trouver un lecteur insatisfait de cet ouvrage (pourvu qu'il ait quelque inclination aux littératures de l'imaginaire)

Après avoir lu l'anthologie consacrée à Alex Toth, je me suis plongée dans celle consacrée à Bernie Wrightson. Ces 2 artistes sont à l'opposé. Autant Toth me fait l'effet d'un mercenaire qui excellait à se mettre au service d'un récit, trouvant toujours une solution pour rendre l'ensemble efficace, mais sans y apporter une patte aisément reconnaissable, autant Wrightson est un auteur au style très affirmé. Si, dans quelques récits, il semble se conformer à une certaine uniformisation du trait, il impose le plus souvent son style baroque. Il est impossible de ne pas ressentir l'influence énorme qu'il a eu sur Andreas. Son Cromwell Stone est presque "wrightsonien" dans sa mise en page, dans son style...
Un régal pour les yeux !