Déjà, première chose à savoir, c'est un livre québécois, donc il se peut que certaines tournures de phrases vous sautent aux yeux, mais ce ne sont ni des fautes ni des maladresses d'écriture, c'est juste que ça surprend.
Ensuite, je dirais que c'est un livre plutôt cru. La narratrice parle de mort et de suicide particulièrement librement et sans filtre, surtout au début du roman. C'est quelque chose qui risque de faire excessivement réagir les personnes les plus sensibles.
Enfin, c'est une histoire qui fait remuer les entrailles. L'adolescence et ses périodes d'émotions décuplées qui conduisent à des dépressions particulièrement profondes, pendant lesquelles chaque parole compte et où on a pas toujours le soutien nécessaire.
C'est un roman qui montre la reconstruction après un suicide raté, même si à mes yeux le cadre de vie de Lili est assez idéalisé. Si elle n'a pas une famille richissime, elle est tout de même loin d'être dans le besoin, et qui plus est, elle a des proches qui la soutiennent beaucoup, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. C'est sûr qu'il est plus facile de se remettre de ses émotions lorsqu'on ne manque de rien ni de personne (je crois que mon amertume parle un peu), même si ça ne fait pas tout.
On assiste à l'évolution lente de Lili, et à ses flashbacks qui nous montrent ce qui l'a conduite, ainsi que ses amis, à en arriver à une telle extrémité. Tant de noirceur est assez difficile à lire par moments, et la manière dont Lili se comporte n'est pas sans rappeler ces adolescents odieux et irrespectueux particulièrement insupportables.
Et si Lili avait ses raisons de se sentir mal et de péter des câbles, je trouve que le roman a un petit côté culpabilisant envers les parents, surtout ceux qui ne font parfois pas attention aux différences de traitement qu'ils font entre leurs enfants. C'est humain de parfois faire des préférences ou d'afficher sa fierté quant au devenir de l'un d'entre eux. Evidemment, oui, il faut faire attention à ne pas rendre la chose injuste, mais pas besoin non plus de culpabiliser les gens à ce point.
A voir cependant si ce genre de lecture a un effet sur un adolescent en mal-être. Avec le recul d'un adulte, on peut comprendre l'impact qu'a un suicide sur ses proches ; mais avec une dépression boostée par les hormones de l'adolescence, peut-on réaliser complètement ?
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