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EAN : 9782915825879
272 pages
C&F Editions (20/11/2018)
3.88/5   8 notes
Résumé :
« Une grande partie des activités humaines se déroule aujourd'hui sur l'Internet. On y fait des affaires, de la politique, on y bavarde, on travaille, on s'y distrait, on drague... L'Internet n'est donc pas un outil qu'on utilise, c'est un espace où se déroulent nos activités. »
Les outils de communication ont d'emblée une dimension politique : ce sont les relations humaines, les idées, les échanges commerciaux ou les désirs qui s'y expriment. L'ouvrage de St... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Nous vous rappelons qu'il existe d'autres possibilités

Dans une courte introduction, Zythom parle de liens entre les personnes, des différents usages de l'Internet, de dimension politique, de la question de la soi-disant neutralité de la technique, de la censure et de la vie privée, de l'influence des choix techniques sur l'exercice des droits humains, de la nécessité de poser des questions…

« Ce livre est issu d'une idée : rendre accessible à tous les utilisateurs de l'Internet les débats politiques qui existent autour de ce réseau ». Dans son avant-propos, Stéphane Bortzmeyer aborde, entre autres, l'ignorance de ce qui se passe derrière l'écran, les fonctionnements résultats de choix politiques délibérés, les idées fausses…

« Voilà l'ambition de ce livre : expliquer le fonctionnement de l'Internet, aussi bien du point de vue technique qu'humain ; pas uniquement pour le plaisir de la connaissance mais également pour permettre au citoyen et à la citoyenne de comprendre les enjeux politiques du monde numérique ».

L'auteur nous rappelle que « l'Internet ne connecte pas des machines, il connecte des humains ». Derrière le fétichisme de la machine, des rapports sociaux entre être humains. Comment ne pas faire le parallèle avec le fétichisme de la marchandise, le fait qu'un rapport social des êtres humains entre eux se présente comme un rapport des choses entre elles… « Ce livre se fonde sur une opinion : l'importance des droits humains et de leur respect, que ce soit sur l'Internet ou ailleurs ; et sur une constatation : tout est politique, même ce qui paraît purement technique ».

Il termine son avant propos par quelques mots sur l'écriture inclusive, « L'écriture inclusive, ce n'est pas uniquement mettre des points médians dans les mots (par exemple « les citoyen·ne·s »). Cela désigne tous les moyens utilisés pour compenser l'absence d'un genre neutre dans la langue française, et pour éviter d'exclure la moitié de la population. Dans ce livre, j'utilise donc parfois le masculin, parfois le féminin, et parfois les deux, toujours en supposant que le terme désigne toute l'humanité. Donc, quand j'écris « les ingénieures », cela ne signifie évidemment pas que les ingénieurs (hommes) soient exclus »…

Dans une première partie, Stéphane Bortzmeyer présente l'Internet aujourd'hui, un réseau généraliste non dédié à un usage unique, des connections pour toutes sortes d'activités, des créations de « contenu », un outil de communication, un réseau, « tout réseau est social » ou dit autrement « L'Internet ne fait pas communiquer des machines, il fait communiquer des humains par l'intermédiaire de machines », ce qu'il en est des « réseaux sociaux » : des regroupements plus ou moins spontanés d'individus capturés par des grandes entreprises capitalistes, « Un réseau vraiment social reposeraient sur les individus et les associations, pas sur une poignée d'entreprises privées »…

Des problèmes, « Pour pouvoir diminuer les effets négatifs, il faut les analyser », l'enregistrement systématiques d'opérations banales, le droit de contrôler ce qu'on expose est un droit menacé par les possibilités de surveillance massive, les services vantés et les mensonges, les contenus qui font mal, les logiciels malveillants cachés, le harcèlement, la censure privée des grandes sociétés (GAFA), les faux positifs et les faux négatifs, les plateformes et leurs effets (point de dépendance, censure privée, « séquestration » de leurs utilisateurs et utilisatrices, encouragement aux comportements négatifs qui apportent de l'audience, influence sur les comportements…), les risques de panne… « le reste du livre va être consacré à une analyse de l'infrastructure technique et humaine de l'internet, analyse indispensable si on veut s'attaquer à ces problèmes »

Dans une première partie « L'Internet derrière l'écran »,Stéphane Bortzmeyer présente, de façon claire pour les profanes, les différents éléments permettant de construire une littératie numérique pour chacun·e, condition d'une maitrise raisonnée afin de ne pas rester simplement consommateurs/consommatrices dépourvu·es. Il souligne, entre autres, les enjeux techniques, la matérialité d'Internet, l'importance des interventions humaines, celle de la médiation de la communication entre tiers, les protocoles, l'adresse IP, la neutralité du réseau et ceux qui la viole, les noms de domaines et les DNS, les serveurs et leur gestion, la circulation des paquets, ce que voit l'utilisateur/utilisatrice, les applications, les logiciels libres et les logiciels privateurs, les problèmes de sécurité versus de vie privée, la surveillance et le traçage, les cookies, la cryptographie et ses limites, la communication directe de pair à pair, les chaines de blocs, ce qui donne le pouvoir, les dépenses d'énergie (car loin des fables sur la dématérialisation, la consommation d'énergie, reste un enjeu considérable pour la transition énergétique nécessaire), le rôle négatif de la centralisation, la politique et la gouvernance (une notion très inadéquate, un « joli mot » pour parler des mécanismes politiques).

Je souligne les explications sur l'absence de clarté dans la structure de décisions, ce bien commun – infrastructure partagée – qui ne fonctionne pas tout seul, les acteurs/actrices et leurs pouvoirs, l'opposition des intérêts, le rôle des Etats, les sous-traitances d'activité régalienne, les fournisseurs de logiciels et de matériels, le risque de « portes dérobées », les mal-nommés objets connectés – de fait des ordinateurs, les pouvoirs des opérateurs en particulier le pouvoir lié aux usages massifs, l'interopérabilité, la transparence nécessitant la publicité complète des débats, les régulateurs… « Pour résumer cette section sur la gouvernance de l'Internet, on peut donc dire qu'il y a de très nombreux acteurs, sans hiérarchie claire. Ils agissent parfois e concert, et ils s'opposent souvent. Et, quand ils agissent ensemble, ce n'est pas toujours dans l'intérêt des utilisateurs »

Et l'argent, ce qui fait tourner le monde, l'achat de la connectivité, l'asymétrie hors des échanges de pair à pair, la place des fournisseurs d'accès (FAI), la valorisation des données, le travail gratuit fourni par les utilisateurs et utilisatrices (en complément possible, Patrick Rozenblatt : Razzia sur le travail (Critique sur l'invalorisation du travail au 21e siècle) , le Bitcoin (qui devrait être appréhendé comme rapport social et non simplement comme une « monnaie » désincarnée), les vendeurs de noms de domaine, les activités non-commerciales (« ces activités contribuent à façonner l'Internet tel qu'il est »), les droits et liberté et leur prise en charge…

La seconde partie est consacrée aux Questions de droits humains. Stéphane Bortzmeyer interroge les effets de nos actions/passages dans l'espace de l'Internet, les influences de la surveillance sur l'exercice des droits humains, des « droits universels, indivisibles et inaliénables » et non relatifs comme l'expliquent toustes celles et ceux qui appliquent des dérives autoritaires. L'auteur souligne les conflits qui peuvent exister entre des droits humains et les questions politiques ainsi posées. Les droits sont toujours inscrits dans une histoire et un contexte (une configuration de rapports sociaux), ils peuvent être par ailleurs toujours « améliorés ».

Un réseau créé peut-il assurer le respect des droits humains ? « on peut arrêter de croire que la technique est complètement neutre, étudier les conséquences des protocoles sur les droits humains et essayer d'améliorer ces protocoles à la lumière de cette analyse ».

Les techniques peuvent faciliter ou encourager certains usages, la relation entre la technique et la politique n'est pas unidimensionnelle et unilatérale, l'accès à l'Internet peut lui-même être considéré comme un droit humain, la littératie numérique nécessite « de nouvelles compétences, à développer et à enseigner » (l'auteur rappelle qu'il ne faut pas confondre analphabétisme numérique et illettrisme numérique) – ne pas comprendre les fonctionnement réduit les possibles aux « recommandations » orientées des GAFA et favorisent les inégalités. Il ne s'agit pas ici de démerde individuelle mais de solution collective à déterminer. Quels rôles peuvent jouer des intermédiaires, la sous-traitance, avec quels effets sur les droits ? Quant est-il des « chaines » qui sont censés nous libérer de taches fastidieuses ? – « il est donc sage de ne pas créer des positions de pouvoir si elles ne sont pas strictement nécessaires ». Comment déterminer les responsabilités, les dépendances et les indépendances ? – « il n'y a pas de programme « aveugle », se déroulant envers et contre tout ». Des « logiciels libres » (versus logiciels privateurs) certes, mais cela ne peut être confondu avec la liberté des utilisateurs/utilisatrices. La visibilité de nos actions entrainent une réduction de notre espace de vie privée ; le numérique augmente les possibilités de surveillance et les asymétries de pouvoir (stockage en masse et traitement des données), sans oublier les « portes dérobées »…

« Nommer c'est contrôler », Qui détermine les noms des domaines ?

Qu'en est-il de la censure ? Loin des idées farfelues sur une conception libérale (plus « équitable » qu'égalitaire) de la liberté et son extension permise par le numérique, l'auteur souligne que « la règle c'est la censure », les listes de blocage gouvernementaux jamais explicites « ce qui interdit tout examen externe de son bien-fondé », la sous-traitance à des entreprises privées dont le principal déterminant n'est jamais la liberté d'expression, les attaques visant à rendre des services indisponibles, les ordinateurs zombies, les traçages à l'insu de chacun·e, les modifications de données en transit, la « sécurité » mais de qui ?, la neutralité – « l'internaute voudrait que l'on achemine ses paquets sans favoriser (ou défavoriser) tel type de trafic, ou tel utilisateur », l'espace commun…

Il ne saurait y avoir d'expression d'un « mais » après la défense des droits humains, les « nécessités » techniques sont souvent des prétextes. Il ne s'agit pas de penser un idéal mais de penser et d'agir politiquement sur les constructions, les fonctionnements, les frictions et les contradictions. le monde d'Internet n'est pas hors de la politique…

Le titre de cette note est une phrase, citée par l'auteur, d'une organisation de critique des médias, aujourd'hui disparue, les Virtualistes.
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Je n'aurais mis que deux étoiles s'il n'y avait pas ces réflexions nombreuses que l'on se fait en lisant ce texte et qui finissent par faire prendre beaucoup de hauteur et de distance par rapport au sujet. Une idée en particulier m'est restée comme peut-être la plus percutante et qui concerne les données que nous disons ou croyons être individuelles - et qui seraient bien plutôt collectives.

Par exemple, les entreprises qui proposent l'analyse de l'adn ne demandent certes que le consentement ce qui veut faire analyser son adn. Et pourtant, notre adn, une fois analysé, fournira une quantité d'informations gigantesque sur nos parents, frères et soeurs, enfants, aïeux et descendance ; informations qui circuleront d'un bout à l'autre de la planète à qui voudra les utiliser ; nous pensions nous engager en toute conscience sur l'envoi de données individuelles et nous retrouvons à avoir rendues publiques des données collectives de toute notre lignée pour l'éternité.

Ceux qui signent les conditions générales d'utilisation des Facebook, Linkedin, Gmail et autres applications de ce genre, n'envisagent peut-être pas qu'ils engagent le stockage et l'analyse des données écrites de tous les proches qui leur écriront, les contacteront sur ces plateformes ; celui qui refuse d'avoir une adresse Gmail ne refusera pas pour autant de continuer à communiquer avec ses amis et sa famille dont les membres se sont créés des comptes Gmail : nous pensions là encore avoir accepté quelques concessions à l'utilisation de nos données personnelles et nous avons en fait aspiré avec nous un nombre gigantesque de communications, d'échanges, d'adresses IP, de contacts, de réseaux de personnes…. qui n'avaient rien demandé.

Enfin, troisième exemple, nous pensions rester anonyme derrière notre écran parce que nous avons donné un faux nom et une fausse date de naissance (ce que nous faisons de moins en moins parce que nous n'avons plus de solutions pour retrouver notre mot de passe) : c'est inutile, on a placé des cookies partout qui retiennent la configuration de votre OS, sa version, ses dates de mises à jour, votre historique de visite, etc, et qui vous identifient sans hésitation comme une personne unique puisque personne n'a exactement fait ce parcours sur le net.

Si bien que le focus sur la protection des données ("protéger votre vie privée est notre priorité"...) serait bien plutôt un argument marketing pour valoriser l'internet qu'une possibilité ne serait-ce que technique. Il permet d'occulter que l'anonymat est illusoire et que toutes les données sont largement partagées, mais aussi de justifier des investissements supplémentaires qui en vérité sont non seulement inutiles, mais même vains. Il semblerait qu'il soit bien plus juste de se dire que se connecter à internet, que l'on valide ou pas l'installation de cookies, que l'on valide ou non les contrats complexes des fournisseurs d'accès et de services, revient à... se mettre tout.e nu.e devant l'humanité.

Pour le reste, c'est en voulant résumer le propos qu'il m'est apparu assez confus : il n'est pas possible de résumer le fonctionnement matériel de l'internet parce que les notions abordées se recouvrent et que les informations semblent incomplètes. Il est vrai qu'il est écrit quelque part que les terminologies peinent à suivre la réalité de la technique. Par ailleurs, en voulant à tout prix insérer des réflexions sur l'opportunité du fonctionnement du réseau, en modulant systématiquement les connaissances abordées, ou en problématisant à une échelle maximale (la liberté, les droits humains, la politique internationale, etc) son propos, l'auteur nous empêche de cerner véritablement quelles sont les frontières des notions et des responsabilités des acteurs du réseau (le FAI déborde vers la fourniture de service, les serveurs matériels sont détenus par des fournisseurs de contenu, des organismes divers gèrent les points d'échange, les puissances publiques influencent plus ou moins directement les architectures, les bandes passantes, les types de services, les entreprises fournissant des services, du contenus, surtout à l'échelle de la planète, etc.), voire en greffant son texte de réflexions personnelles, l'auteur parvient certes à émuler les réflexions du lecteur, mais, en mélangeant la politique, l'économique, le physique, le technologique, sans lui donner de structure et de connaissances certaines. Il ne reste que l'impression d'un gigantesque brouhaha où se rencontrent des acteurs divers et variés.

Il manquerait peut-être une théorie de philosophie politique sous-jacente pour véritablement replacer l'ensemble du fonctionnement de l'internet dans une réflexion qui soit à la hauteur de l'ambition affichée, celle de problématiser à l'échelle planétaire, donc multiculturelle, un vaste réseau de communication - ce qu'est l'internet.
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Je connaissais vaguement Stéphane Bortzmeyer car je le suivais depuis mon arrivée sur le réseau social libre et décentralisé Mastodon. Lorsqu'il y a quelques semaines j'ai demandé quelques conseils de lecture sur l'informatique libre et décentralisée et plus généralement sur les questions politiques autour du numérique, son livre Cyberstructure : l'Internet, un espace politique est revenu souvent parmi les suggestions qui m'ont été faites. Je l'avais donc acheté, encouragé par ces conseils convergents, et par un résumé prometteur.

Le livre se compose de trois parties de tailles inégales :

La première partie, la plus courte, s'intitule L'Internet aujourd'hui et peut quasiment servir d'introduction. Elle décrit successivement les usages et les problèmes actuels autour d'Internet.

La deuxième partie, comme son titre L'Internet derrière l'écran l'indique, est la plus technique.

L'auteur y explique comment Internet fonctionne concrètement. Pour cela, il a choisi de présenter son fonctionnement en trois couches : la couche physique (tout ce qui est matériel : les ordinateurs, les smartphones, les serveurs, les câbles, etc.), la couche intermédiaire des protocoles (IP, TCP, HTTP, etc.), et enfin la couche la plus proche des utilisateurs : les applications. Ces explications techniques m'ont paru très claires et faites avec une grande pédagogie. Moi qui n'y connaissais pas grand chose, au moins pour la couche physique, j'en suis sorti avec une vision bien plus claire de comment tout cela fonctionne.

Au-delà des aspects techniques, cette partie aborde également un aspect important mais souvent méconnu : la gouvernance d'Internet, à savoir les nombreux organismes impliqués dans le fonctionnement du “réseau des réseaux” (les organismes de normalisation, les gestionnaires de noms de domaine, etc.)

Dans ces deux premières parties, Stéphane Bortzmeyer commence à évoquer certains sujets politiques, certaines thématiques de débat, qu'il développe véritablement dans la troisième et dernière partie : Questions de droits humains.

C'est cette dernière partie, la plus longue, qui donne tout son sens au livre. L'auteur y traite des sujets aussi variés que la neutralité (ou non) de la technique, la question de l'accès de tous à Internet, l'utilisation de serveur vs. le fonctionnement pair-à-pair, l'alternative de l'auto-hébergement, la blockchain et ses applications concrètes, les logiciels libres, le chiffrement, la censure du web, les questions autour de l'identité numérique, de l'anonymat ou du pseudonymat, la neutralité du net, et la notion de partage d'un espace commun. Tous ces sujets sont passionnants et traités avec intelligence par l'auteur.

J'ai été passionné par ce livre du début à la fin. Bien sûr, certaines thématiques m'ont plus intéressé que d'autres, mais elles sont chaque fois traitées d'une façon claire et qui permet de se poser les bonnes questions et d'y réfléchir en se sentant informé et conscient des enjeux.

Ce n'est pas une mince affaire sur un sujet aussi complexe et finalement méconnu qu'Internet, son fonctionnement et ses enjeux. Je conseille clairement la lecture de ce livre à toutes celles et ceux qui s'intéressent de près ou de loin au sujet : il est à la fois accessible aux néophytes – c'était clairement l'objectif avoué de l'auteur – et passionnant sur le fond.
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J'ai découvert l'auteur en l'écoutant dans un podcast de NoLimitSecu, ce qui m'a incité à acheter le livre.
Il me semble que c'est le premier livre (le seul ?) qui tente de rendre accessible à tous, dans un langage simple, ce que représentet l'internet sous l'angle des droits humains.
Il devrait être lu par tout utilisateur et utilisatrice de l'internet, en particulier les professionnels (dont je fais partie). Une mise ne perspective très intéressante !
J'ai particulièrement apprécié la distance mise par l'auteur, bien loin des discours pontifiants et définitifs de certains politiques et/ou "experts du sujet.
A lire pour réfléchir !
Lien : https://cyberstructure.fr
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Quand vous êtes dans une réunion où l’on parle de récolte de données, et que quelqu’un s’inquiète du risque de fichage, le responsable du fichier affirme souvent « ne vous inquiétez pas, les données sont anonymisées », et là, souvent, ça clôt la discussion, personne n’ose même demander des détails sur le processus d’anonymisation. […] on lui répondrait qu’on ne peut pas le divulguer « pour des raisons de sécurité », la sécurité servant à tout. En fait, il n’existe pas de vraie anonymisation (à part la destruction complète des données) […]
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En poussant le concept un peu plus loin [que le VPN qui masque l’utilisateur final], on peut concevoir des « réseaux au-dessus du réseau » successifs, qui masquent encore mieux les adresses IP des parties. C’est ce que les médias à sensation appellent darknet mais ce n’est pas, contrairement à ce que le nom pourrait faire croire, un réseau particulier. C’est juste un service de plus tournant sur l’internet.
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Lorsque M. Michu s’inscrit sur Facebook, il ne faudrait pas lui montrer les dix ou douze pages de Condition d’Utilisation absconses que personne ne lit, mais plutôt lui faire voir les employés de Facebook en train de traiter les données, et les informations qu’ils arrivent à en extraire. Le compromis [entre s’inscrire et se protéger] serait alors très différent.
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Le but principal du terme darknet est politique. Il s’agit de faire peur, et en général de justifier des mesures répressives. Xavier de la Porte a tout à fait raison de comparer le terme darknet au terme « banlieue ». Dans les deux cas, on essaie de faire croire que la délinquance est limitée à un territoire donné (le problème, c’est toujours à l’extérieur). Dans les deux cas, nous sommes face à un terme flou, jouant sur les angoisses […], servant à attirer l’attention à bon compte et à obtenir du citoyen qu’il abdique son esprit et, paniqué, accepte les prochaines mesures liberticides.
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…. Beaucoup de gens ne connaissent pas l’informatique et sous-estiment considérablement les risques. C’est ainsi que j’ai entendu une personne, certes non-informaticienne mais dotée d’un diplôme bac+beaucoup dans une école prestigieuse, affirmant qu’il ne fallait pas s’inquiéter du risque de confidentialité pour les messages traités par Gmail, car ils sont « trop nombreux pour être tous examinés ». Et ceci alors que la même personne faisait l’éloge de Google, l’entreprise qui gère Gmail, pour son moteur de recherche, jugé par lui extrêmement performant !
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Vidéo de Stéphane Bortzmeyer
Conférence de Stéphane Bortzmeyer au centre des Abeilles de Quimper du vendredi 28 septembre 2018
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