Je ne sais pas s'il convient de lire ce livre avant d'aller visiter la rétrospective
Edward Hopper en ce moment aux Galeries du Grand Palais, ou après. Ce qui est notable, c'est que la plupart des oeuvres exposées à Paris jusqu'au 28 janvier figurent dans ce livre et qu'on trouve grand avantage à commencer par lire le livre, comprendre la genèse de l'artiste, puis d'aller regarder les tableaux "en vrai"...pour enfin approfondir le texte qui est très intéressant. Je souligne en particulier la précision des reproduction des gravures, qu'il est difficile de détailler lors de l'exposition tant il y a de monde ...
A contre-courant des mouvements modernistes de son époque,
Edward Hopper (né le 22 juillet 1882 à Nyack dans l'État de New York et mort le 15 mai 1967 à New York) nous donne à voir une Amérique de la middle-class ultra-conventionnelle où des couples muets regardent au loin par les fenêtres d'hôtel impersonnels. Des leitmotivs : la façade à blocs nervurés, le grand immeuble rouge, les rails et les traverses, le soleil entrant dans une pièce vide … Une magistrale rétrospective de ce peintre qui connut ses premiers succès à partir de 1918 (un prix récolté à l'occasion d'une couverture de magazine d'entreprise) et ne vendit son premier tableau qu'en 1911, puis plus rien pendant 10 ans.
Car rien chez ce peintre n'est anti-conventionnel : issu d'une famille de petits commerçants, il s'oriente vers une carrière d'illustrateur qui le fait vivre mais qu'il méprise.
Edward Hopper achète sa première voiture en 1927, puis un terrain à South Truro en 1933, commence à être reconnu en 1935, a un parcours linéaire jusqu'à sa mort en 1967. Sans éclat, sans bruit. Il peint, se marie avec une des élèves de son école d'art, n'utilisera désormais comme modèle que son épouse (ses nus vieillissent avec le temps), avec laquelle les rapports ne sont pas des meilleurs. Il est fasciné par la lumière, le vent qui souffle dans les voilages, les trains, les maisons isolées comme celle que reprendra comme décor
Hitchcock, utilise des cadrages dont s'inspireront bien des cinéastes. Alors, oui, je recommande vivement et de lire ce livre, et d'aller voir les tableaux d'
Edward Hopper ....