Un moment avec Nick.
Fan girl de longue date, depuis les années lycée, du rocker dandy ténébreux à la longue silhouette et à la belle voix grave.
Ici tout au long des entretiens avec Sean O'Hagan, le lecteur a le privilège d'approcher l'artiste, de le suivre lors des séances de travail avec son complice Warren Ellis – leur harmonie faisant naître une musique "accidentelle"- de comprendre le processus de création d'un artiste ayant le goût de l'absolu et pour qui la musique élève et rapproche du sacré. Il évoque aussi l'écriture vécue par le corps, les émotions et la dimension cachée de l'écriture des chansons. Pour Ghosteen, écrit après la mort de son fils Arthur, c'est l'occasion de renouer un lien et de parvenir à dire adieu. Nick se confie sur sa foi immense, ses deuils.
"Mon moi rationnel a perdu de sa superbe, il est moins sûr de lui. Il nous arrive dans la vie des choses terribles, de grands évènements dévastateurs qui engendrent un immense besoin de consolation spirituelle et d'un seul coup, notre conception du rationnel perd de sa cohérence et voit la terre se dérober".
Foi, Espérance et Carnage évoque le cheminement créatif, spirituel de
Nick Cave et son lien extrêmement fort avec son public - les Red Hand Files où il répond aux lettres de ses fans et où il rédige des chroniques. Comme les plus chanceux d'entre nous qui disposaient d'un balcon, pendant le confinement, Nick a passé beaucoup de temps sur le sien à lire , à écrire, à répondre aux fans sur les Red Hand Files pendant cette période "bizarre", "ce trauma collectif".
Un grand artiste, à l'immense culture musicale. Une belle lecture
We love you Nick.