Dans tous les aspects de la vie religieuse et sociale chez les peuples anciens, l'art est impliqué, non comme un agréable ornement, mais comme la technique la plus efficace. Les plus sèches des religions comme les plus prolixes, les plus détachées comme les plus ardentes, les plus hautement spéculatives et celles qui se limitent à quelques enseignements d'éthique positiviste, toutes se signifient par un art autant que par une doctrine.
Les peuples qui ont cru que la puissance du verbe était supérieure à la vertu des représentations figurées ont délibérément pris parti contre les images mais ils n'ont pas pour cela renoncé à la magie. Même dans le monothéisme juif et dans le monothéisme islamique, elle a toujours fortement agi en sous-oeuvre.
Notre art est, d'autre part, presque purement laïque j'entends qu'il n'est pas conduit par une théologie et qu'il n'est pas sous la dépendance d'une église.
L'idée de la vertu magique des images suffit-elle à expliquer d'une manière absolue les rapports de l'art et de la religion ?