GÉRARD DAVID est l'un des plus illustres successeurs de Hans Memling ; beaucoup de critiques le considèrent même comme son égal. Avec Gérard David, qui est représenté à la " National Gallery " par deux de ses plus beaux chefs-d'œuvre, l'art flamand du xv' siècle touche à sa fin. C'est le suprême et complet épanouissement de cette école glorieuse dont les frères Van Eyck furent les fondateurs. David est le dernier représentant d'une tradition; ses élèves ne le suivront que de très loin et laisseront déchoir un art qui fut porté si haut.
Intérieur Hollandais
PETER DE HOOCH est le plus charmant de ces artistes hollandais qu'on a pris l'habitude de désigner sons le nom de "petits maîtres. " Petits maîtres par l'insignifiance et quelquefois la vulgarité des sujets, par l'absence de toute pensée philosophique, de toute émotion, mais artistes supérieurs pour la perfection de la technique, pour l'habileté de l'exécution, pour la vérité de l'observation, pour l'admirable rendu du détail. Parmi ces «petits maîtres » délicieux. Peter de Hooch peut passer pour un "grand maître". Il possède les qualités énoncées plus haut et qui sont l'apanage de tons, mais il y ajoute ce que les autres ne possédèrent pas, le sentiment de l'élégance et un certain laisser-aller de bonne compagnie, grâce auquel ses personnages ne ressemblent pu tous à des portefaix du port d'Amsterdam. Il n'a pas non plus son pareil pour jouer avec la lumière, dont il s'est fait, en quelque sorte, le prestidigitateur, la distribuant ou la mesurant avec un art extraordinaire.
Avant le XVIIe siècle, les Hollandais et Flamands abordaient encore fréquemment la peinture religieuse et, bien qu'ils n'y fussent pas d'une très grande inspiration, du moins y manifestaient-ils l'effort d'une pensée pieuse. Mais l'époque des dons de tableaux aux églises étant passée, les peintres de ces pays se confinèrent dans cette peinture de chevalet qui nous a valu de si nombreux chefs-d'oeuvre.
Amolfini et sa femme
Le tableau représente le couple d'Arnolfini et de sa femme dans leur chambre nuptiale. Tout y est net, propre, rangé, comme il sied à un intérieur de la Flandre méticuleuse. Le jeune ménage a des habitudes d'ordre : sous les courtines à plis droits, le lit étale sa courtepointe bien tirée. Au plafond est accroché un lustre dont les cuivres étincelants trahissent les soins d'une diligente ménagère. An fond, contre le mur, s'aperçoit un miroir cylindrique de cuivre où se reflètent la pièce et les personnages.