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EAN : 9782924550366
ÉLP éditeur (11/12/2017)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Pour prendre la mesure de la diversité du monde, nul besoin de faire le pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle ou l’ascension du Kilimandjaro. Non, pour observer le monde, il suffit de prendre n’importe quel bus de Montréal pour vous rendre au boulot. Vous entrez dans le bus, vous vous dirigez vers le fond et vous vous installez sur la banquette à deux places située juste après les portes arrières. De là, vous regardez le monde…

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Daniel Ducharme, dans ses nouvelles, porte un regard intrigué sur le monde. Regarder n'est pas chose aisée, il ne suffit pas d'user de ses yeux. L'ouïe, les parfums, le corps entier regarde. Et que dire des mots ? Les mots regardent. Ce sont ces mots-là qu'après l'auteur dépose dans un recueil en guise de spectacle.
Il nous dépeint un décor : sa ville, la banlieue où il vit, (où je vis aussi d'ailleurs); il met ensuite en scène non pas les habitants mais leur relations, leurs interactions, les rapports de classes ou intergénérationnels, comment tout ce beau monde échange ou se protège, en rue, en auto, dans les bus, les aires de repas en commun... Daniel Ducharme nous développe même toute une sociologie des transports en commun par l'exemple.
Dans sa suite de chroniques au style faussement naïf, à l'humour légèrement grinçant, à tout le moins ironique, il regarde et ose parler de nous mêmes, déchiffrer nos rencontres fugaces et celles que nous manquons trop absorbés par nos cellulaires, notre égoïsme ou notre fatigue. En fin de compte (ou conte), il faut bien le reconnaître, c'est surtout de lui-même que Daniel Ducharme nous parle, de sa vision du monde, de sa place dans ce manège humain incessant d'où nous comprenons bien que la Diversité du monde son recueil est d'abord la chronique d'une auto-dérision annoncée.

"À travers ces observations et portraits, c'est aussi bien moi-même que j'analyse, surpris de ce qui peut me passer par la tête parfois."
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Nul besoin de parcourir le monde pour observer ses semblables, écrit Daniel Ducharme. Nul besoin, en effet, pour le lecteur de ce recueil, d'aller chercher au loin ce qui aura, ici, de quoi le réjouir amplement : une mine d'observations, faites par le narrateur, au cours de saynètes expressives et au charme malicieux indéniable. L'espace public : la rue, les transports, les lieux de restauration, les centres commerciaux, les lieux de travail, sont pour le narrateur un vivier constant où puiser les situations les plus emblématiques de nos sociétés, qui, n'étant pas sans défauts, sont presque toujours drolatiques. Les petits travers de nos contemporains sont autant de trophées pour ce prédateur sympathique, qui regarde le monde avec un oeil de lynx, oui mais, humanisé, et un brin nostalgique.

http://www.christinamirjol.com/carnet.html
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J’étais installé depuis à peine une minute, en prenant bien soin de poser ma serviette sur mes genoux, libérant du même coup le siège adjacent comme il est convenable de le faire, lorsqu’une jeune fille d’environ vingt ans, peut-être un peu moins, me demanda, en me tutoyant, si elle pouvait s’asseoir à mes côtés.
« Je vous en prie, madame », lui répondis-je en insistant sur le « vous ».
Elle s’assit alors en haussant les épaules. Je la regardai de biais, sans trop en avoir l’air. Elle était plutôt quelconque, cette jeune fille, avec son t-shirt bariolé, ses jeans délavés serrés à la taille à l’aide d’une large ceinture blanche et ses baskets griffés. Une jeune fille comme on en rencontre plein dans les bus de l’est de Montréal. Était-elle jolie ? Pas spécialement, non. Mais pas laide non plus. Du genre corps plutôt mince, cheveux marron, yeux foncés, etc. Grandeur moyenne, taille moyenne. Quelconque, quoi.
Une fois assise, elle sortit son attirail technologique : smartphone dernier cri illustré d’un fruit, tablette ornée de la même icône, ordinateur portable sur lequel on a troqué le fruit pour une fenêtre, etc. Elle avait, au bas mot, pour au moins 1 800 dollars de matériel dans son sac à main. Ce matériel, elle l’a posé sur la tablette devant elle. Je l’ai vue alors répondre à des textos pendant qu’elle écoutait de la musique et ce, tout en se préparant à voir un film sur sa tablette. C’était proprement stupéfiant de voir cette jeune fille en mode multitâches… Puis, comme si cela n’était pas assez, voilà qu’elle sortit de son sac un magazine.
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"Cette fois-ci, toutefois, inspiré en cela par l’oeuvre du peintre Magritte, j’apposai sur le devant de la poubelle, en lettres capitales de couleur rouge, l’inscription suivante :
CECI N’EST PAS UNE POUBELLE
Tout devenait on ne peut plus clair, maintenant. Même pour un éboueur éduqué dans le respect d’une méthodologie concrète, routinière et bien configurée."
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À travers ces observations et portraits, c’est aussi bien moi-même que j’analyse, surpris de ce qui peut me passer par la tête parfois. À travers ces saynètes, j’expérimente combien nous sommes utiles les uns aux autres, à quel point les réflexions que j’ai sur autrui me renseignent sur moi-même — en autant que je me donne la peine d’être honnête, bien entendu.
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