La première ascension de l'ogre

L'Ogre, c'est le nom d'un sommet du Karakoram, au coeur des montagnes du nord Pakistan. 7.285 mètres. de passage dans la région, l'explorateur William Martin Conway baptisa ainsi cette montagne, en référence au célèbre sommet suisse, l'Eiger. Mais si l'Eiger a été conquis dès le milieu du XIXème siècle, l'Ogre a dû attendre jusqu'en 1977. Année d'une expédition épique qui mettait en scène deux alpinistes qui allaient devenir des légendes de la discipline : Chris Bonington et Doug Scott. C'est cette ascension que Scott nous raconte dans cet ouvrage au titre évocateur. Pour situer la difficulté technique offerte par cette montagne, il faut noter que la seconde ascension n'aura lieu que 24 ans plus tard !

Biographie de la montagne puis récit de l'ascension
Les premiers chapitres sont consacrés à une étude approfondie de cet Ogre. Géographie, géologie, histoire… et puis c'est au tour de l'expédition de 1977 d'être racontée. Avec force détails. Scott et Bonington sont accompagnés par quatre autres grimpeurs britanniques. Des personnages secondaires qui allaient jouer un rôle crucial dans la fin de l'aventure. Car évidemment l'ascension ne s'est pas passée exactement comme prévu. S'ils sont bien allés au sommet, Scott et Bonington vont vivre la pire descente de toute leur carrière. Grièvement blessés en début de descente, ils ne doivent leur salut qu'au reste de l'équipe. Mais la météo vient compliquer les choses et la mort se rapproche dangereusement du groupe…

L'histoire n'est pas nouvelle, elle a déjà été maintes fois racontée. Mais Scott a retrouvé des lettres et des documents audio qui permettent d'apporter de nouveaux détails et un nouvel éclairage à cette aventure.
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Le livre est construit sur deux parties. Une première sur l'exploration de la région du Karakorum dans l'actuel Pakistan et le long cheminement qui mèneras à la carte de Eric Shipton, alpiniste, explorateur et cartographe. Cette carte sera le point de départ de tentatives d'ascensions du Bainta Brakk dit l'ogre !
Extrêmement bien documenté, la première partie est très dense, on à droit à un vrai travail d'historien de la montagne.
La deuxième partie est un rapport d'expédition très vivant, sans trop de détails alourdissant la fluidité du récit, un bon dosage. L'amitié, la solidarité, l'humilité, la persévérance, des valeurs omniprésentes au fil du récit qui est aussi sans tabous.
L'ensemble constitue un ouvrage très réussis et de plus agrémenté de nombreuse photos.
A la fin, on en redemande !