La société secrète, tome 2 : A la poursuite d'un fantôme

Parfois dans les sagas aux tomes quasi indépendants, j'aime commencer par celui dont le résumé me tente le plus. C'est ce que j'ai fait avec La société secrète, nouvelle saga d'Anna Bradley disponible chez nous, car les allures de roman gothique revisité du tome 2 me tentait énormément !

Il y a quelques années, j'avais déjà beaucoup aimé le précédent roman de l'autrice : S'abandonner à l'amour, que j'avais trouvé frais, drôle et touchant avec une relation piquante comme j'aime et des familles respectives au rôle intéressant. J'avais donc envie de continuer à découvrir l'autrice et je suis ravie que J'ai lu ait pensé de même avec cette saga dont 3 tomes sont dors et déjà disponible chez nous.

Couverture S'abandonner à l'amour

J'ai pris plaisir à retrouver les mêmes caractéristiques dans cette histoire qui est une sorte de pastiche des romans gothiques avec jeune fille curieuse menant l'enquête. C'est un schéma qu'on croise de temps en temps en romance historique et que j'affectionne plutôt car il permet de ne pas avoir que de la romance mais aussi un à côté intéressant et des personnages débrouillards ainsi que des situations un peu rocambolesques. Ici, c'est la piquante Cécilia, membre d'une société secrète en quête de justice, qui en se faisant embaucher par le terrible marquis de Darlington va mener l'enquête pour savoir 1/ s'il a vraiment tué sa femme, 2/ de quoi il en retourne avec ce fantôme de Dame blanche qui semble hanter sa demeure et les environs.

J'ai d'emblée trouvé le récit très prometteur. L'autrice joue des décalages qu'elle crée et c'est savoureux. Cécilia débarque chez Darlington mais celui-ci voit de suite que quelque chose cloche chez elle. Il la garde quand même parce qu'elle sait s'y prendre avec sa très jeune nièce mais il s'en méfie et elle ne fait rien pour le contredire en furetant toujours là où il ne faut pas, en ne respectant pas ses ordres et en trouvant des excuses tellement ridicules. C'est donc très drôle de les voir se chamailler alors qu'ils sont dans la position employeur-domestique et qu'en prime une tension va vite naître entre eux car monsieur le marquis est séduit par ce trublion qui lui tient tête, alors qu'il est déjà fiancé, et que Cécilia va aimer découvrir l'homme chaleureux et aimant derrière les ragots d'assassin qu'il se traîne. Cela donnera des scènes mémorables comme avec l'affreuse potentielle future belle-mère de Darlington !

Mais au-delà de la romance assez classique suivant le schéma employeur-domestique, parent-bonne d'enfant qui va naître, le cadre est aussi très chouette à découvrir. On se plaît à voir Cécilia évoluer dans cette demeure où de lourds secrets sont tus et on aime voir celle-ci les déterrer peu à peu en gagnant la confiance de ses habitants. C'est également amusant de la voir fureter dans des pièces interdites, croiser un chat évanescent : Séraphina, sortir de nuit pour traquer un mystérieux fantôme, etc. J'ai adoré cette ambiance légère gothique mais tellement drôle et maladroite dans le ton que lui donne l'autrice. On devine assez vite les dits mystères mais cela reste intéressant de découvrir les raisons et les mécaniques. Tout cela pimente bien l'histoire.

Les relations sont également très joliment écrites. On prend plaisir à voir Cécilia bousculer Gideon et lui faire tomber le masque, sous le regard amusé de son meilleur ami Hashlemere (qu'on devrait recroiser ;)), Gideon en ayant bien besoin après les pertes qu'il a eues. Ils développent peu à peu une relation d'égaux qui va transcender toutes leurs conditions. Mais c'est dans le classique rôle du mâle protecteur, qui a peur de perdre ceux qui comptent pour lui et qui ferait tout pour eux, que j'ai préféré découvrir Gideon au fil des pages. Il m'a touchée par le double drame personnel qu'il a vécu et l'affection qu'il en a retiré pour sa nièce, tellement mignonne. Cécilia aussi développe une charmante relation avec celle-ci et on aime voir décrit leurs activités à toutes deux. Enfin, la dynamique de vieux camarades entre Darlington et Hashlemere est fort amusante, ils osent se dire les choses en face et ce dernier se joue bien de son ami reconnaissant vite Cécilia, ce qui ajoute au côté pastiche et parodique du titre.

Voici donc un tome qui parvient à concilier un bel équilibre entre aventure, mystère, astuce, romance et relations touchantes, le tout dans un cadre revisitant gentiment les romans gothiques et les romans d'enquête. C'est brumeux, mystérieux et pourtant chaleureux, amusant et émouvant. Je re-signe quand l'autrice le voudra !
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