Au temps passé, il y eut dans la royale et noble cité de Toulouse, sept seigneurs distingués, savants, subtils et discrets, qui eurent bon désir et grande affection de trouver cette noble, excellente, merveilleuse et vertueuse dame Science, pour qu'elle leur donnât et leur fournît le gai savoir d'écrire en vers, pour savoir faire bons poèmes en roman avec lesquels ils pourraient dire et réciter bonnes et remarquables paroles, pour donner de bonnes doctrines et de bons enseignements, à la louange et honneur de Dieu, Notre Seigneur, et de sa glorieuse Mère, et de tous les Saints du Paradis et pour l'instruction des ignorants, pour retenir les amants fous et sots, pour vivre avec la joie et l'allégresse dessus dites, et pour fuir l'ennui et la tristesse, ennemies du Gai Savoir.
.
Notre travail a été conçu et exécuté en partie pendant la guerre. Nous avons cru que ce n'était pas une oeuvre vaine de travailler, pendant cette cruelle période, à mieux faire connaître l'histoire
intellectuelle d'une des plus belles provinces de la «douce France». Nous exprimons donc nos remerciements émus à tous ceux qui nous ont soutenu de leur sympathie active; nous avons fait tout notre possible pour la justifier.