Le front à la vitre du wagon, l'enfant regarde de toutes ses forces.
Ces graves labours, ces routes, ces petits bois qui descendent les collines comme des troupeaux bien rassemblés, ces choses que la campagne répète tout au long du voyage, il les sait maintenant comme les plus usuelles
vérités.
Cette eau rapide avec ses saules, son moulin et son petit pont de pierre d'où trois garçons pèchent à la ligne, cette apparition unique, il ne l'oubliera jamais.
Or voici que le train s'engage dans le long tunnel.
Cet enfant avait sept ans ; il était tout petit, vif et de traits fins. Il injuriait ceux qui contrariaient ses occupations et ses jeux et ne répondait pas toujours à ceux qui lui parlaient. Cependant lorsqu'on savait l'intéresser, il ouvrait grands des yeux totalement enfantins et posait des questions d'une voix qui remerciait d'avance.
Il avait déjà beaucoup appris.
Les deux buveurs, Charles Vildrac