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EAN : 9782714450333
420 pages
Belfond (06/09/2012)
2.71/5   17 notes
Résumé :
Chronique familiale drôle et poignante, une oeuvre qui nous donne à voir un épisode méconnu de l'Histoire. Porté par une construction tout en réminiscences qui nous renvoie à la Russie des tsars et à la révolution bolchevique, un roman d'une surprenante ampleur sur le déracinement, la nostalgie et l'irréductible espoir d'une vie meilleure. Nous sommes à l'été 1978 et les ruelles de Rome assistent à un étrange défilé : profitant que Brejnev a entrebâillé le Rideau de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le chemin qui mène au monde libre passe forcément par Rome pour les juifs qui fuient l'URSS à la fin des années soixante-dix. A la faveur de la politique d'ouverture de Brejnev, la famille Krasnansky, comme nombre de juifs lettons, saisit l'opportunité, en prenant le train pour la ville éternelle, de quitter Riga pour rejoindre les États-Unis. Seulement, semée d'embûches, encombrée de leur passé communiste et des incertitudes quant à leur avenir, cette route se révèle chaotique pour les trois générations de cette famille.
Prisonniers de formalités administratives qui s'éternisent, de la solitude et du désarroi qui entourent le migrant, ils découvrent une libération du joug communiste bien douloureuse…elle bouscule chacun dans ses convictions intimes, fragilise l'unité de la famille jusque-là affichée.
Car avec cette marche vers la liberté c'est avant tout la procession vers la connaissance de soi, chacun découvrant la nécessité d'abandonner leurs « vieux habits d'apparat » portés sous le régime stalinien. Pour certains, la rupture avec le passé est plus difficile que pour d'autres. Si les anciens qui ont connu les pogroms du début du siècle ne peuvent se défaire de leur attachement au Parti, les plus jeunes se montrent plus souples face aux promesses d'avenir.

Avec un récit polyphonique, David Bezmozgis orchestre un roman tendre et profond sur le déracinement des exilés, le tiraillement entre promesses d'exil et attachement au pays d'origine. L'auteur a su restituer ce sentiment d'errance, cette vulnérabilité qui assaille parfois celui qui arrive dans un pays sans repères, sans projections tangibles dans le futur.
Pas de rêves utopiques ni d'ambition démesurée, le ton est toujours d'une sincérité sans cloison rassurante. A une écriture rudimentaire et monotone susceptible d'affecter l'intérêt pour ce roman, succède un style maîtrisé qui entraîne le lecteur dans les méandres du doute. On peut toutefois regretter que ce que le récit gagne en résonance, il le perd en nuance et subtilité.
Ce n'est pas seulement l'histoire d'une famille que raconte David Bezmozgis, mais une part de la mémoire collective longtemps ignorée.
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En 1978, sous la présidence de Brejnev, l'Union soviétique ouvre un peu ses frontières. C'est l'occasion pour des centaines de familles juives de tenter une percée vers l'ouest. Parmi elles, la famille Krasnansky. Samuil et Emma, les grands-parents, suivent leurs fils Karl et Alec, eux-mêmes accompagnés de leurs épouses et enfants. La première étape est de rejoindre Rome qui est devenue terre d'asile pour les réfugiés. Ensuite, dans la ville éternelle, il faut choisir où aller. Les États-Unis sont une terre de promesse, mais si difficile à atteindre. Il y a aussi Israël, terre des origines, mais le climat politique y semble bien tendu, à deux doigts du conflit avec les pays limitrophes. le Canada, terre inconnue, semble également une perspective à envisager. « C'est plus européen que l'Amérique et moins américain que l'Europe. » (p. 90) Mais il faut aussi penser à tous ceux qui sont restés derrière, par choix ou par manque de choix. Ainsi, Polina, l'épouse goy d'Alec, écrit à sa soeur, en message codé, pour lui raconter l'aventure des émigrés. Au récit de l'existence romaine se mêlent les histoires du passé, depuis le début du régime communiste à la Deuxième Guerre mondiale. Qui sont-ils, ces Juifs errants, qui ne cessent de chercher leur patrie et la terre où ils seront enfin libres ? C'est un peu ce que tente de raconter David Bezmozgis.

Sans vraiment me déplaire, cette lecture ne m'a pas intéressée. J'ai lu sans déplaisir les histoires de la famille Krasnansky, mais sans y plonger. Il y a bien eu quelques phrases, quelques passages agrémentés du terrible humour des émigrés, humour relevé à la sauce du fatalisme juif. « Où je veux aller, la porte est fermée. C'est une question de principe. » (p. 63) La fin du roman m'a laissée perplexe, à me demander s'il ne manque pas des pages au texte. Bref, le monde libre se lit vite et bien, mais il ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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Alors, il faut que je commence par dire que j'ai abandonné ce roman au bout d'un tiers de ma lecture... Je dois avouer que je m'ennuyais, les personnages n'arrivaient pas à m'accrocher... pour tout dire, je me moquais bien de ce qui allait leur arriver... ce qui n'est pas très engageant pour un roman centré sur 6 personnages principaux!

Durant l'été 1978, nous suivons la famille Krasnansky, une famille juive qui profite de l'ouverture des frontières pour quitter l'URSS et essayer d'émigrer aux États Unis. Ils ne sont pas seuls dans ce cas et Rome est une ville charnière pour les demandes de visas et c'est donc là qu'ils devront rester plusieurs mois pour attendre de savoir dans quel pays ils pourront aller. États Unis? Canada? Israël?

La famille est assez éclectique. Il y a les parents, plutôt âgés avec la mère qui s'occupe de ses grands fils et de ses petits enfants et le père, officier de l'armée rouge, fervent communiste qui est parti à contre coeur et qui ne supporte pas qu'on critique le parti ou qu'on évoque la religion devant lui (je n'ai d'ailleurs pas bien compris pourquoi il est parti car il semble aussi avoir du mal à supporter sa famille...). Il y a aussi les deux fils adultes avec leurs femmes et les enfants d'un des deux couples. Eux ont envie de voir autre chose, de découvrir, quelque soit le lieu. Et puis toute une galerie de personnages qui gravitent autour d'eux... petits voyous ou idéalistes...

On découvre donc plusieurs choses. Tout d'abord la vie des émigrants, les contacts avec l'administration, les petits deals qui se mettent en place, les tracas du quotidien, la barrière de la langue etc... Et puis il y a les histoires individuelles, puisque l'on revient aussi sur le passé de tous ces personnages en URSS. Les relations humaines mais aussi la vie quotidienne.

Ce roman avait de quoi être très intéressant mais vraiment je n'ai pas réussi à m'y plonger. Je dois dire que je n'ai pas été charmée non plus par le style que je sentais "traduit" (je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire?)

Bref, dans ces cas là, on parle d'un rendez-vous manqué? Ce n'est pas un mauvais roman mais je n'ai pas aimé...

(...)
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J'aime les histoires de famille… les exils, les difficultés, les renaissances…. Bref, le contenu me donnait envie.
Nous suivons donc cette famille juive (à l'exception de l'épouse d'Alec) fuyant à la fin des années 70 une vie étriquée de l'autre côté du rideau de fer, pour la ville de Rome, à cette époque -là passage obligé pour les candidats à l'exil américain.
Le monde libre ; voilà ce qui attire nos personnages. A Rome ils y découvriront les tracasseries administratives, les tentations de toutes sortes, les difficultés financières….
L'histoire avait de quoi me combler ; la narration où le présent côtoie le passé sans cesse ressassé par l'aïeul à la fois nostalgique, désabusé et rétif à l'exil, aurait pu donner à l'ouvrage un certain style. Les personnages auraient pu me fasciner…
Seulement voilà, il n'en est rien, j'ai trouvé cela en définitive assez superficiel, sur-joué, presque artificiel.
Ce roman se lit vite , et s'oubliera sans aucun doute tout aussi vite.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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critiques presse (1)
LeMonde
02 janvier 2015
Entre chronique familiale et réflexion sur l’Union soviétique, ce premier roman confirme le talent de l’écrivain-cinéaste David Bezmozgis – né à Riga en 1973 et émigré lui aussi au Canada avec sa famille à l’âge de 6 ans – qui conte non sans humour la grande épopée du shtetl jusqu’au « monde libre ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ce que vous cherchez n’existe pas et vous ne le trouverez pas.
Sans se froisser, Lyova répondit : peut-être. Mais je ne cherche pas la perfection. Jusque-là, j’ai été le citoyen de deux utopies. Aujourd’hui, mes espoirs sont modestes. Au fond, ce que je veux, c’est le pays où il y aura le moins de parades.
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. « Où je veux aller, la porte est fermée. C’est une question de principe. » (p. 63)
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À propos du Canada :

« C’est plus européen que l’Amérique et moins américain que l’Europe. » (p. 90)
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Videos de David Bezmozgis (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Bezmozgis
David Bezmozgis - Le Monde Libre .À l'occasion du Festival America 2012, qui s'est déroulé du 20 au 23 septembre à Vincennes, David Bezmozgis vous présente son ouvrage "Le Monde Libre" aux éditions Belfond.http://www.mollat.com/livres/david-bezmozgis-monde-libre-9782714450333.htmlNotes de musique : 2 Bernstein/ Symphonic Dances From West Side Story - Prologue
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