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Brice Matthieussent (Traducteur)
EAN : 9782267051612
336 pages
Christian Bourgois Editeur (02/03/2023)
2.6/5   5 notes
Résumé :
Walter McKee admire Gordon Boyd depuis toujours. Quand ce natif du Nebraska retrouve son ami loin de chez lui au Mexique, à l’occasion d’une corrida, la fascination est intacte. Il faut dire que Boyd est plutôt excentrique, ancien dramaturge devenu éleveur de taureaux. Lois McKee, quant à elle, est mal à l’aise, ne parvenant pas à oublier le baiser que Boyd lui avait donné jadis, avant son mariage avec Walter. Près d’eux sur les gradins se trouvent aussi le père de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Walter et Lois McKee, Tom Scanlon, le père de Lois, Gordon Boyd, homme de théâtre que Walter admire depuis toujours et ancien béguin de Lois, le Dr Lehman et Paula Kahler, le psychanalyste autrichien et son ex patiente, ils sont tous installés côte à côte dans les gradins d'une arène mexicaine.
Mais la corrida ne parvient pas à les captiver. Cette promiscuité les replonge dans leur passé, fait remonter des souvenirs qu'ils s'étaient parfois efforcé d'oublier...

On ne peut guère parler d'intrigue à propos de ce roman, plutôt de tranches de vies que la cohabitation des personnages sur les gradins d'une même arène fait remonter à la surface de leur mémoire. Des vies apparemment simples, mais qui cachent des bouillonnements intérieures bien plus complexes. N'attendez donc pas d'action dans ce roman, vous n'y trouverez qu'introspections. La corrida n'est qu'un prétexte, parfois un catalyseur.
Doit-on s'attendre à des personnages extraordinaires ? On le pourrait, mais on serait déçu. Ce sont des vies finalement assez ordinaires que l'auteur passe en revue : des réussites et des échecs, des envies et des frustrations. Voilà ce que la mort du taureau ou la blessure du torero viennent réveiller.
L'écriture ne cache pas de complexité - merci au traducteur. Mais la lenteur de la narration n'encourage pas vraiment le lecteur. J'ai connu pire, mais j'ai quand même eu du mal à me motiver jusqu'à la dernière page, que je n'ai jamais atteinte...
Wright Morris fait parie des écrivains et photographes majeurs du courant moderniste américain, nous dit la quatrième de couverture. Je devrais peut-être m'intéresser un peu plus à ses photos...
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Avec « Le champ de vision », Christian Bourgois poursuit la mise en lumière d'un auteur américain prolifique mais rarement édité en France. Prolifique, reconnu et primé. C'est d'ailleurs avec ce titre que Wright Morris obtient le National Book Award en 1957.

Sur les gradins d'une arène au Mexique un groupe d'Américains assiste à une corrida. Il y a les McKee, mari et femme, accompagnés de leur petit fils et du père de madame, un vieillard aveugle. Il y a un psychanalyste allemand et sa patiente Paula Khaler. Et enfin il y a Gordon Boyd. Tout ce petit monde se connaît. C'est le hasard qui les réunit ici. le temps de la corrida, ils vont chacun se souvenir…

Chaque chapitre est écrit du point de vue d'un personnage, reflétant sa personnalité et son processus de pensée interne. Dans un présent collectif, l'auteur s'arrête sur chaque individualité, sur chaque intériorité. Un peu comme si un caméraman passait du plan large au gros plan, du plan d'ensemble au cadrage intime. Et inversement. Une succession de travelling avant et de travelling arrière.

J'ai retrouvé dans ce roman l'acuité du regard du photographe qui apporte une profondeur méticuleuse à la psychologie de ces personnages. Et comme dans « Chant des plaine », la même écriture sèche, dépouillée et précise, distante, sans émotion mais étonnamment hypnotisante.
Il faut bien l'avouer, l'ensemble est assez austère. Pas d'envolée, pas d'intrigue. le genre de bouquin avec lequel ça passe ou ça casse.
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Wright Morris (1910-1998) était écrivain et photographe et a inventé un genre à part entière, le « photo-texte » entre fiction, reportage, photo et autobiographie. Il a écrit ce livre en 1956. Il vient d'être traduit en France pour la première fois, soixante-cinq après sa parution aux Etats-Unis où il a obtenu, en 1957, le prestigieux National Book Awards.
L'action se passe au Mexique, lors d'une corrida à laquelle assistent les protagonistes. Les chapitres présentent différents points de vue par le regard des personnages (leur nom est indiqué donc on sait immédiatement de qui il s'agit) qui sont assis les uns à côté des autres et qui se connaissent depuis longtemps pour certains. Ils sont là mais ce qui déroule sous leurs yeux les intéresse moyennement, chacun laisse vagabonder ses pensées. C'est un narrateur extérieur qui nous les transmet. Et on découvre, comme dans un kaléidoscope, plusieurs aspects d'un même fait, d'une entrevue, d'un dialogue qui se sont passés entre les uns et les autres, des années en arrière.
Il y a Walter McKee, qui se retrouve face à Gordon Boyd, qu'il a toujours admiré. C'est un clin d'oeil du hasard, il n'y avait aucune raison pour que ces deux-là se rencontrent ici à ce moment-là. Et pourtant… Comment vont-ils se comporter ? McKee est accompagné de sa femme Lois et de son beau-père, un vieil homme qui ne voit pas et qui entend mal.
Ce qui est remarquable dans ce roman, c'est la façon dont l'auteur arrive dans ce que je vais appeler chaque mini portrait, à nous transmettre des informations sur les faits du présent mais également sur le passé et ce qui a lié les spectateurs dont il nous parle. D'autre part, certains faits sont évoqués plusieurs fois sous des aspects diverses et le puzzle des relations et des personnalités se met en place. On sent l'influence de chaque individu sur les autres (au point de partager un prénom !). En parallèle, on suit ce qui se passe dans le présent avec les taureaux dans l'arène.
Ce sont des petites choses, une balle de base-ball, une casquette de David Crockett, une bouteille de Pepsi Cola qui prennent leur place et de l'importance sous la plume de Wright Morris. C'est surprenant et intéressant de voir comment il les intègre dans son récit.
L'écriture (merci au traducteur) est très précise, toute en nuances, détaillant les faits sans nous noyer sous les informations. À la manière d'un cliché, en quelques phrases, on y est et la place est donnée alors aux émotions, aux « commentaires ». L'approche de chaque caractère se fait par petites touches et au fil des pages, on réalise ce qui fait les forces et les faiblesses de chaque homme ou chaque femme, ce qui les a construit, ce qui a été difficile, lourd à porter, à accepter. C'est un ensemble qui se dessine, se met en place.
Ce recueil présente des hommes et des femmes ordinaires dans toute leur complexité d'humains. C'est une fine étude de l'existence et de ce qui peut en dévier le cours car, on le sait bien, malgré nos souhaits, on ne maîtrise pas tout….

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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tu sais minou, je crois que chu passé à côté de Champ de vision, alors que j'avais vraiment aimé le roman publié précédemment de celui qui s'appelait le chant des plaines.

Ça me fait bizarre parce que tu vois Wright Morris il était aussi photographe dans la vie et c'est exactement avec cette pensée là qu'il faut appréhender Champ de vision.

L'auteur s'arrête sur chaque protagoniste, spectateurs et spectatrices d'une corrida qui se déroule au Mexique et autant il y'a certains passages qui sont marqués par la grâce autant je me suis perdu à d'autres moments sans trop vraiment comprendre pourquoi.

Le décalage entre des personnages originaires du Nebraska largués en plein Mexique ? Les interventions du psychologue suisse Lehmann supposés être une petite crotte de nez balancés à la tête des disciples de Freud ? Et ce malgré une bienveillance certaine pour une femme coincée dans un corps d'homme ?

Je passe mon tour pour cette fois, mais tu peux quand même t'engager sur le Chant des Plaines, ça c'est vraiment une petite bombe !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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critiques presse (1)
LeFigaro
06 avril 2023
Ce puzzle - à nous de remplir les blancs - possède un ton original, terriblement physique, qui annonce un Thomas McGuane.
Lire la critique sur le site : LeFigaro

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