Le meurtre de Léon Culman

Très improbable choix à la médiathèque qui s'est révélé une superbe découverte!

Je n'avais jamais entendu parler de cet auteur danois, qui a pourtant
beaucoup publié, notamment en littérature jeunesse. Ce roman , si on s'en tient au titre, laisse envisager plutôt le registre policier. Ce serait dommage de le réduire à cela. Il est aussi voyage introspectif, réflexion philosophique, étude psychologique.

Nous entrons tout de suite au coeur du sujet: Léon Culman, encore en forme à soixante-dix huit ans, reçoit un jeudi matin une lettre anonyme lui annonçant qu'il va être puni pour" ses méfaits du temps jadis" et sera tué ce jour-là.

Les chapitres vont égrener les heures de cette journée particulière, Léon cherchant qui peut bien , dans son entourage, vouloir l'exécuter. Est-ce au contraire une farce, même si elle est de mauvais goût ? C'est là que l'auteur se révèle excellent. Il nous fait entrer dans les pensées tourmentées, contrastées, de Leon, alternant ses agissements au présent , ses souvenirs liés surtout à New-York où il a vécu, et à ses amis, entrecoupés de paroles de chansons.

L'armure se fendille de plus en plus, au fur et à mesure que la journée s'écoule, et Léon vacille face au passé qu'il a voulu gommer , réduire au silence. le délire s'installe, il converse avec son double sombre, il se sent de plus en plus démuni, faible. le lecteur se demande comment tout cela va se terminer: en hôpital psychiatrique, à la morgue, ou tranquillement chez lui, avec un retour à la normale? Malgré quelques longueurs, j'ai trouvé cette quête intime prenante.

La fin est inattendue,captivante, et nous révèle la part obscure d'un être... J'espère vous avoir donné envie, c'est la première critique que ce livre reçoit sur Babelio, mais pas la dernière, j'espère!