Bon et bien Mary est toujours en forme et son enquête sur deux tomes s'avalent vite.
Comme toujours énormément de dialogues comme un scénario de film. D'ailleurs qui a vu les adaptations à la TV ?
Le commandant Lester est toujours hyper réactive, plus nerveuse je trouve.
Une étoile perdue car je ne retrouve pas les descriptions de paysage ou de son lieu cocooning.
Mais voilà, je garde mon fil rouge breton et c'est pour mieux retrouver des textes différents ensuite.
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Allons faire un petit tour en Bretagne pour une enquête de Mary Lester. C'est léger, il y a beaucoup de dialogues, on retrouve les personnages habituels. Par contre, il aurait peut être été possible de faire un seul tome, car le premier tome s'interrompt brutalement.
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De lourds nuages gris se déchiraient parfois, laissant passer des rais de soleil aigus comme des traits de projecteur qui faisaient brasiller l’océan et grogner l’adjudant Le Braz qui avait oublié ses lunettes de soleil.
Ici, un vieil homme s’activait lentement dans son carré de chous, là, deux femmes s’entretenaient au bord de la route, les mains serrées sur leur lourd châle bigouden.
La route se mit soudain à descendre et une statue de Bigoudène grandeur nature en costume traditionnel apparut, dominant une échancrure entre deux falaises.
– Pors Polhan, dit laconiquement Le Braz.
Dans cette faille, le seul abri précaire de cette côte ouverte aux colères de l’Atlantique, une petite population de marins abritait ses canots.
La passe était désormais protégée par deux digues de béton, mais on sentait que c’était là une défense bien fragile contre les fureurs de l’océan.
Autrefois, les anciens disposaient d’un treuil à main au moyen duquel ils tiraient leurs bateaux au sec pour les protéger du gros temps. Ce vieil appareil rouillait sous les ronces, désormais inutile.
Les pêcheurs modernes disposaient de canots en plastique bien plus légers, d’automobiles et de remorques pour les mettre au sec sur les galets du haut de la grève.
Le hameau ne comptait que quelques maisons et un bistrot où l’on pouvait se procurer tous les produits de première nécessité.
Suivie par les regards curieux de quelques vieux marins intrigués par la présence de la gendarmerie dans leur port, la voiture remonta vers Audierne, passant le long de très vieilles installations agricoles sur un chemin pentu où deux voitures ne se croiseraient pas sans peine.
Le chauffeur emprunta le pont qui mène à Audierne et, après quelques kilomètres, quitta la départementale pour suivre une voie beaucoup plus étroite qui descendait vers la mer.
La voiture traversa un joli petit bourg blotti autour d’une imposante église avant d’emprunter un chemin qui desservait les exploitations agricoles d’alentour. Le bitume était souillé de traces de boue et, par endroits, de bouses de vaches dans lesquelles les roues crantées des tracteurs avaient imprimé leurs marques.
– Nous arrivons, annonça l’adjudant.
Il arrêta son véhicule au bord du chemin et montra les lieux. Le terrain était vallonné.
– Voyez, Larnaca arrivait de là-haut…
Le commissaire divisionnaire Lucien Fabien attaqua bille en tête :
– Robert Larnaca, ça vous dit quelque chose ?
Le commandant Mary Lester se tenait très droite sur le siège disposé devant le bureau directorial. Il était neuf heures trente et elle venait d’arriver au commissariat lorsque le patron l’avait convoquée d’urgence. Qu’arrivait-il donc à ce cher Lucien ?
Question posée mezzo voce à son équipier, le capitaine Fortin, qui en guise de réponse n’avait pu lui offrir qu’une moue interrogative, non dénuée d’appréhension. Il l’avait regardée sortir en articulant silencieusement avec sa bouche : « Merde ! » – c’était sa manière de lui souhaiter bonne chance.
Elle revint à l’instant présent, réfléchit, et répéta en secouant la tête négativement :
– Larnaca ? Non, je ne vois pas…
Et, comme le patron la regardait, goguenard, elle demanda, intriguée autant qu’agacée :
– Ça vous surprend ?
– Un peu, ironisa Fabien. La mémoire commencerait-elle à vous faire défaut ?
Elle risqua :
– Ne serait-ce pas ce type qui s’est tué en faisant du vélo ?
– Ah, dit le commissaire avec satisfaction, ça vous revient ?
Le front de Mary se plissa.
– Ça me revient en effet, car il est rare que la presse s’étende de la sorte sur un banal accident de circulation.
– Minute ! dit Fabien. Quand un des industriels les plus importants de la région disparaît aussi bêtement, l’affaire mérite qu’on s’y attarde.
"Poissonnier écrivain à Quimper" - Interview de Jean Failler
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Jean FAILLER qui alterne entre son métier de poissonier et celui d'écrivain. Il parle de la difficulté d'être édité et de son choix pour le
roman noir. Christian Rolland est allé rencontrer ses clients à la poissonnerie.