Jacob de Lafon lit : « Pour faire tomber la fièvre,
couper un bousier en deux. En scotcher une moitié
à votre bras droit et l’autre à votre bras gauche. »
Cela l’intrigue.
Qu’est-ce au juste qu’un « bousier » ? Il trouve
le terme répugnant.
Il cherche le mot dans le dictionnaire. C’est un
« scarabée coprophage qui vit dans les excréments
de mammifères » et qui vole en bourdonnant.
Tout cela est bien théorique. Jacob n’a pas de
fièvre.
Jacob de Lafon lit, quelque part, que toute activité
humaine s’organise selon deux vecteurs
opposés : la poussée centrifuge de la paranoïa et
la traction centripète de l’hystérie.
Jacob de Lafon a lu que les docteurs débattent
pour savoir qui des nonnes ou des prostituées
sont les plus exposées à l’hystérie.
En silence …
Ce à quoi il ne semble pas pouvoir arriver est le vrai sujet.
En silence, pour lui-même, il se met à chanter.