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EAN : 9782842611798
234 pages
Le Serpent à plumes (11/02/2000)
3.48/5   41 notes
Résumé :
Kijakazi, née à Zanzibar dans une famille d'esclaves, est la plus fidèle servante du seigneur Malik et de son fils, Fouad. Tandis que ceux-ci vivent comme des princes de la récolte des clous de girofle, leurs esclaves ne connaissent que brimades et tâches harassantes. Mais sur la plantation, certains jeunes se laissent gagner aux théories révolutionnaires venues de la ville... A travers ce récit aux airs de conte de fées, Adam Shafi Adam relate un événement peu conn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman historique sous forme de conte.

Kijakazi est esclave pour le Seigneur Malik et son épouse. Comme ses parents avant elle, elle est née sur la plantation et est destinée à y finir ses jours. Elle élève Fouad, le fils unique, jusqu'à ce qu'elle soit rejetée par la jalousie de la maîtresse de maison. Fouad grandit, reprend la gestion du domaine à la mort de ses parents. L'enfant capricieux s'est transformé en maître tyrannique vis-à-vis de tous, et plus particulièrement vis-à-vis de Kijakazi. Malgré tout ce qu'elle endure, cette dernière voue un culte profond à son maître.

Mais sur la plantation et dans tout le pays la révolte gronde. L'heure de la révolte a sonné. La révolution renverse le régime despotique du sultan. le gouvernement révolutionnaire confisque les terres privées pour les redistribuer aux paysans. Dans les coopératives les rêves se transforment en réalité. Kijakazi ne comprend rien à ce qui se passe, puis s'interroge.

Sous la forme d'un conte un peu naïf, Adam Shafi Adam raconte un épisode réel de l'histoire de la Tanzanie, auquel il a lui-même participé. Sur l'île de Zanzibar, en 1964, un mouvement révolutionnaire a renversé le régime féodal du sultan, instaurant un gouvernement révolutionnaire communiste. L'auteur a choisi une forme plus légère que la réalité. Au travers la vie d'une unique exploitation il dresse le cadre de ces exploitations esclavagistes, relate la naissance de l'espoir, raconte la révolution de janvier en faisant abstraction des débordements, et dépeint l'image idyllique de la nouvelle gouvernance.

À travers le personnage de Kijakzi, ce sont les interrogations et les doutes de la bascule dans un monde nouveau et inconnu.

Écrit en swahili, « Les girofliers de Zanzibar » est le livre le plus lu au monde dans cette langue, et est devenu un classique de cette culture.

Si le nom de Zanzibar m'a toujours fait rêver, la lecture de ce livre me donne m'a donné un éclairage nouveau sur cette île, et l'envie d'en savoir plus, d'aller au-delà des images de plages paradisiaques.
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Adam Shafi Adam nous conte un pan d'histoire de son petit pays du bout du monde.

Zanzibar, 1964, Une révolution est en train de s'organiser afin de renverser le sultanat en place et instaurer une république populaire.

Nous suivons ce récit au sein d'une exploitation où les esclaves vont peu à peu se révolter et participer à la rébellion. Seule la vieille Kijakazi, ayant vu naître son maître et ayant passé sa vie à subir ses réprimandes, ne comprend pas ce qu'il se passe. Elle lui est entièrement dévouée.

On assiste à la naissance de l'espoir, à la révolte et à la mise en place du nouveau gouvernement et de ses réformes agraires. Pour ce peuple c'est une renaissance et la promesse d'un avenir meilleur.

J'ai apprécié cette lecture, l'auteur a très bien su dépeindre l'ambiance et l'évolution des personnages est intéressante.
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Ce que j'aime avec mon tour du monde littéraire c'est de découvrir l'Histoire, les contes locaux et des cultures variés et ce livre regroupe tout ceci. La révolution de 1964 marque une rupture brutale avec le sultanat féodal de Zanzibar, par la suite une République populaire s'installe, ce ne sont pas mes mots mais ceux du résumé, qui aurait cru que ça puisse m'intéresser ? Certainement pas mes professeurs d'Histoire, et pourtant ce fût une lecture passionnante.
On suit Kijakazi, une esclave qui sert fidèlement le seigneur Malik et son fils, un vent de révolte qui arrive de la ville va mettre à mal l'équilibre précaire qu'il règne dans la plantation de girofliers. Voilà pour le résumé. J'aimerais trouver les mots pour vous faire lire ce petit chef-d'oeuvre, j'ai été tout de suite pris par les évènements, l'auteur arrive très bien a rendre compréhensible comment une révolution se met en place, il arrive à nous mettre dans la peau d'esclave, dans leurs têtes pour nous permettre de mieux comprendre ce qui n'allait pas. C'est un devoir de mémoire qu'Adam Shafi Adam nous offre là.
Ce tout petit livre se lit très bien, il a un bon rythme et une écriture moderne, je serais content si ma critique vous avait donné envie de lire ce classique de la culture swahili.
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Zanzibar est pour nous aujourd'hui synonyme d'eaux turquoise, de petit paradis dans l'océan Indien. A la croisée des cultures arabe, indienne et africaine, c'est avant tout un archipel à l'histoire riche et mouvementée, où les sultans ont fait fortune grâce au clou de girofle, mais aussi grâce au commerce d'esclaves.
Ce roman raconte un épisode bref de son histoire : En 1964, une révolte populaire renverse le sultanat en un jour, et met en place une république socialiste, avec redistribution des terres aux paysans. Rien que cela !
Le roman a été écrit en 1978. D'où peut-être cette impression d'une écriture surannée, un peu vieillotte dans ses expressions, qui m'a dérangée au début, car je la trouvais bien trop simpliste et immature. Et puis j'y ai trouvé l'esprit d'un conte, fait pour être lu et compris par le plus grand nombre, voire même celui d'un vaudeville dans les rapports entre l'esclave aveuglement dévouée Kijakazi et son maitre tyrannique Fouad ; bref quelque chose de classique et d'intemporel. Et alors je l'ai lu avec plus de recul et de tolérance.
C'est donc un petit livre facile à lire et distrayant, malgré la thématique sociale engagée.
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Au début des années 60, Zanzibar est une île régie par un système féodal. Kijikazi est une esclave qui donnerait sa vie pour celle de ses maîtres, de riches planteurs, en particulier le jeune Fouad, arrogant et brutal. Harassée de travail, aveuglée par le système, qui représente tout ce qu'elle connaît, Kijakazi ne cherche pas à améliorer son sort. Travail éreintant sans reconnaissance, tel est son lot, tel sera son destin jusqu'à sa mort.
Mais ce n'est pas le cas pour les autres personnes travaillant à la plantation. Petit à petit, la graine de rébellion germe dans les esprits… jusqu'à aboutir à une révolution, qui nationalisera les terres et permettra aux paysans de s'organiser en coopérations pour récupérer eux-mêmes le fruit de leur labeur.

En 200 pages, Adam Shafi arrive non seulement à nous expliquer un évènement historique, mais également les mécanismes psychologiques de la souffrance au travail. Oui dans le roman c'est de l'esclavage, mais ce que vivent Kijakazi et ses collègues s'apparentent à du harcèlement, du burn out… problèmes modernes que l'on connaît bien.
Comme une fable ou un conte, le style de l'auteur est fluide et plutôt immersif. Il ne se perd pas dans les détails et il y a beaucoup de dialogues.
La postface est super intéressante et nous donne des éléments de contexte passionnants. Elle donne envie d'en savoir bien plus sur la culture swahilie et ses relations avec les autres cultures !

Ce roman est un bel hommage à la rébellion d'un peuple pour reprendre ses droits à la fois sur ses terres et sur sa culture. Comme il n'est pas très long, il constitue une bonne introduction à certains thèmes, mais me laisse avec un goût de trop peu !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- C'est le lot que j'ai reçu du bon Dieu ! Il y en a à qui le bon Dieu a donné d'être les maîtres, et d'autres à qui Il a donné d'être pauvres. Il faut comprendre Mkongwé, que chacun a le rang que Dieu lui a donné. C'est comme ça qu'est bâti le monde.
- Certainement pas le monde d'aujourd'hui ! dit Mkongwé d'un ton provocateur.
- Ah bon ?
- Certainement pas ! repris la fille. C'est vrai qu'actuellement il y a des riches et des pauvres ; mais je vous promets que les riches ne vont pas continuer à votre riches et les pauvres à mourir pauvres. La situation change.
- Et qui c'est qui l'a changée ? demanda Kijakazi d'un ton narquois.
Excédée, Mkongwié répondit :
- Les gens ! Ce sont les gens, et personne d'autre, qui l'ont changée. Ce sont les gars que vous voyez venir ici de temps en temps et repartir, qui ont changé les choses, avec leurs camarades !
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- Oh ! Mkongwé ! C'est ainsi que tu parles ! C'est ainsi que tu traites ton maître !
- Oui ! Je le dis et je le répète : c'est un pillard, c'est un porc, un salaud, un sans-coeur ! Et un jour viendra, Kijakazi, si vous êtes encore en vie, où vous penserez pareil.
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