Les brûlures du coeur

En Afrique, quand on se rassemble autour d’un feu de camp, il se produit comme une métamorphose. Des êtres qui se connaissaient superficiellement deviennent amis, les amis se rapprochent encore, au point de former une
espèce d’union mystique. Peut-être est-ce dû à la lueur des flammes, à la proximité, ou aux appels lancés par les prédateurs dans la nature environnante.

Dans l’univers qu’il avait créé les êtres vivants se nourrissaient les uns des autres, et survivaient ou mouraient selon qu’ils étaient plus ou moins forts ou rusés. Tuer ou être tué, manger ou être mangé, gagner ou être vaincu. C’était là un monde que je comprenais ; il y régnait une certaine logique et il ne laissait pas de place aux sentiments trompeurs. Un monde où je pouvais faire partie des gagnants.

J’avais du mal à résister aux intenses sentiments que j’éprouvais et à la certitude que l’amour, ce cadeau des cieux, devait être cultivé. Pourtant, plus j’envisageais sérieusement de faire passer cette liaison avant ma carrière, moins je surmontais ma répugnance à l’idée de renoncer à ma liberté. Jusque-là, dans ma vie, les hommes ne s’étaient vu offrir qu’un rôle passif de prince consort. Mais Wolf méritait mieux, et il fallait que je me jette à l’eau si je voulais sauver ce qu’il y avait entre nous.

Dans la vie, les choses ne se passent pas toujours comme prévu. Pour survivre il faut accepter le changement, tirer le maximum de ce qui se présente.

Rien ne se passe jamais sans anicroche ! Dans les affaires comme dans la vie les projets avortaient, il y avait des accidents, on passait son temps à recoller les morceaux. C’était inévitable.