Après "
Renegade Boxing Club", un Dessaignes désespéré retourne aux magouilles de l'Ukraine post-soviétique.
Publiée fin 2011, la suite de "
Renegade Boxing Club" permet au lecteur de retrouver le héros de Marignac, Dessaignes, ayant quitté New York pour revenir, par amour et par désespoir, courtiser son ancienne conquête, "l'Infirmière" dans une Crimée où les tensions russo-ukrainiennes sont plus fortes que jamais.
Toujours aussi aguerri sur les innombrables combines du post-soviétisme, le supplétif se retrouvera enrôlé, grâce au jeu complexe de ses amitiés éclectiques de jeunesse, dans un jeu de billard à plusieurs bandes entre multinationales pharmaceutiques (franco-allemandes et polono-chinoises), ONG corrompues, services spéciaux au service des intérêts économiques, mafieux de toutes espèces et officines russes néo-staliniennes.
"Par une ironie de l'histoire finalement très logique,
Pierre-Henri travaillait à présent au département "Sécurité" du laboratoire franco-allemand dont il détournait amphétamines et anesthésiants dérivés de la morphine, alors qu'il n'était qu'un petit capitaine de chasseurs alpins détaché au Renseignement Militaire au Kosovo dans les années 2000. C'était ainsi qu'il avait acheté son premier appartement et que
Jean-Charles, son alter ego, avait couvert les frais de mariage princier avec une demoiselle de l'aristocratie légitimiste.
Pierre-Henri, comme son alter ego, était un rejeton d'une noblesse d'Empire, lointain descendant - mais en droite ligne - d'un sabotier quelconque devenu maréchal grâce à sa valeur sur le champ de bataille.
Lorsque les gangs albanais étaient devenus trop gourmands - c'était leur péché mignon - les laboratoires s'étaient adressés aux spécialistes déjà sur place, les Sang-Bleu, fermant l'oeil sur leurs petits trafics. Sous l'emprise d'influences remontant jusqu'à Ankara et plus loin encore, les Kossovars avaient menacé de "nationaliser" - au profit de quelques parrains "patriotes" - l'industrie pharmaceutique.
Un groupe spécial de la gendarmerie, en liaison avec
Pierre-Henri et son alter ego, avait mis un frein aux ambitions démesurées des "Turcs" comme disaient les Serbes. le labo avait apprécié l'efficacité des Sang-Bleu."
Thierry Marignac, dont un Édouard Limonov vante en couverture du livre "la noirceur sévère, terrible et sans tendresse", poursuit avec son style particulier sa peinture lucide des ravages de la corruption et du post-soviétisme dans l'ex-Russie et l'Europe de l'Est.