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Mojunsha tome 1 sur 1
EAN : 9782490417285
468 pages
NOIR ABSINTHE (17/05/2019)
4.14/5   21 notes
Résumé :
Plus de huit cents ans après la chute des Rois-Panthères, les Kunji constituent la caste la plus méprisée du Royaume Mojun. Leurs tentatives pour renverser la dynastie des Mojunsha se sont toutes soldées par des échecs.

Japsaro, descendant des Rois-Panthères, passe un pacte terrible avec Panthère-des-ténèbres, l’un des Avatars du Grand Dieu, afin de rendre aux Kunji leur prestige d’antan. Est-il cependant prêt à tous les sacrifices que lui demande Pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la Masse Critique des mauvais genres de Babelio, que je remercie chaleureusement, ainsi que la ME Noir d'Absinthe. 🙂

COUVERTURE ET ACCROCHE
Je trouve la couverture très belle, on perçoit rapidement l'exotisme qui se dégage de l'environnement végétal étouffant, du turban du personnage et de la panthère noire. Toutefois, même si je me doute que c'est volontaire, notamment en lien avec le pouvoir de Panthère-des-ténèbres, j'aurais préféré pouvoir mieux discerner les deux personnages car ils sont difficiles à deviner au premier regard, ce qui peut limiter la curiosité des lecteurs. Heureusement, la typographie du titre accroche l'oeil et permet une première suggestion sur un potentiel univers loin des sentiers battus d'un monde occidental.

Concernant le résumé, je trouve qu'il présente plutôt bien les bases de ce premier tome. Je regrette toutefois qu'il ne témoigne pas de l'aspect éclaté de la narration, car il ne mentionne qu'un individu quand celui-ci n'est finalement qu'une partie de la grande fresque que nous suivons tout au long des pages. Personnellement, je pense qu'il aurait été plus pertinent de parler au minimum du Mojunsha, pour suggérer que nous auront des points de vue dans les deux principaux camps.


PROSE ET STRUCTURE
La prose de l'autrice est facile à lire, résolument moderne et peu descriptive (au sens où il y a peu de scènes purement descriptives), usant d'un vocable courant facilement assimilable par tous les lectorats. Bref, c'est un style vraiment accessible tout du long qui, je pense, plaira à beaucoup de lecteurs.

Là où cela posera davantage de problèmes pour certains, c'est dans le choix de la narration. En effet, il s'agit d'un roman choral impliquant beaucoup de personnages, parfois narrateurs le temps d'une seule scène. C'est déjà en soi un choix plutôt risqué puisque beaucoup de lecteurs se perdent facilement dans la multiplication des points de vue (d'autant qu'ici, les noms sont forts semblables). Mais là où cette gêne peut s'accentuer selon moi, c'est dans le choix d'une focale interne narrée à la première personne. Si cela peut fonctionner pour un nombre restreint de protagonistes, on peut se retrouver ici avec une narration un peu répétitive. Et ce n'est pas tant l'introspection assez centrale du déroulé narratif que cette tendance de chaque protagoniste à se focaliser encore et toujours sur un aspect émotionnel de leur vie. Que certains soient amoureux ou désireux de vengeance, c'est ce qui fait leur personnalité, mais qu'ils y fassent référence à chaque scène, ça peut-être lassant pour qui n'a pas besoin de se voir répéter ce qui les motive. Bref, tout cela pour dire que si vous n'êtes pas du genre à apprécier les narrations à focus émotionnel, vous risquerez peut-être de passer à côté de l'histoire. Au contraire, si c'est là votre péché mignon, la multiplication des points de vue sera certainement plus facile à appréhender.

Question structure du récit, on se retrouve avec une fresque historique découpée par période d'intérêt (et donc passant sous silence des années entières), ce qui nous permet de suivre l'évolution de chaque intrigue personnelle. Ces périodes sont en effet structurées en chapitre, eux-mêmes regroupant divers points de vue étalés sur des jours, voire des mois. Une bonne façon de voir l'ampleur d'une situation en fonction de son appartenance ou son statut social, mais aussi l'importance de la perception du temps selon les objectifs respectifs. En effet, un souverain qui doit mater une rébellion ne verra pas de la même façon les mois qui s'écoulent qu'un peuple qui attend son sauveur depuis des centaines d'années.


PERSONNAGES ET NARRATEURS
Comme précisé plus haut, ce premier tome regroupe un très grand nombre de personnages, dont plusieurs deviennent narrateurs au moins une fois dans le récit. Ce fractionnement de la narration, qui implique par ailleurs des points de vue opposés, induit une dilution de l'empathie que je pense volontaire de la part de l'autrice. Il n'est en effet pas question de suivre des gentils et des méchants protagonistes, mais toute une foule de sensibilités distinctes selon le statut social, les opinions et coutumes, l'envie de changement ou au contraire le maintien d'un ordre établi. Et comme chaque sensibilité évoque de bonnes et de mauvaises raisons, on en vient rapidement à ne prendre parti pour personne. Cela peut-être gênant pour les lecteurs qui ont besoin de s'attacher à un personnage, mais ce sera certainement vu comme une forme de réalisme appréciable pour les autres.

Dans les figures majeures de ce premier tome, nous retrouvons Shantaro, le prince qui devient Mojunsha en début de récit. A la tête d'un territoire qui englobe différentes communautés assimilées au fil des guerres, il est le défenseur principal d'un ordre instauré par sa lignée depuis huit siècles. S'il n'est pas vraiment fermé au changement, il n'est pas non plus grand partisan des réformes et aura même tendance à fermer les yeux sur les raisons de certaines révoltes. Amoureux de son amie d'enfance, il aura aussi un peu trop tendance à se focaliser sur elle, au détriment de certains aspects politiques plus importants. C'est personnellement le personnage que j'ai trouvé le plus agaçant sur le sujet car, qu'elle soit là ou non, il ne peut s'empêcher d'en parler.

Aysso, son épouse, est une jeune noble aux idées plus progressistes. Elle est en effet portée sur le soutien aux populations les plus méprisées, et va même donner de sa personne dans les temples. Profondément amoureuse de son époux, elle ne pousse néanmoins jamais son avis au point de chercher à le convaincre, préférant lui assurer une vie aussi douce que possible en tentant de lui donner un héritier. Aysso est typiquement le genre de personnalité qui désire avant tout respecter le rôle qu'on lui a attribué, et je pense que c'est globalement celle qui attirera le plus la sympathie.

Neyro est probablement le personnage le plus complexe de ce tome. Amour d'enfance de Shantaro, elle a refusé de l'épouser pour devenir son général. On apprend au fur et à mesure les raisons de ce choix qui nous confronte à une part d'ombre vraiment terrible de sa personnalité. Capable des pires horreurs autant que des plus improbables actes de bonté, c'est une figure de liberté qui croule sous des entraves tâchées de sang. Et c'est ce qui fait tout son intérêt.

Je terminerai le tour des principaux protagonistes avec Japsaro, un Kunji qui, suite à une terrible désillusion, décide de mener la révolte de son peuple pour forcer la prophétie du renouveau à se réaliser. Si la persécution subie par les siens explique son engagement dans cette lutte, ses motivations personnelles et ses actes aux terribles conséquences en font une figure révolutionnaire terrifiante et peu sympathique. Une figure plutôt sombre donc, même si son évolution n'est pas vraiment surprenante.

Bien entendu, ce ne sont pas les seuls personnages narrateurs et si la plupart apportent un intérêt à l'intrigue, j'avoue que d'autres ne m'ont pas semblé très pertinents, d'autant qu'ils n'avaient qu'une seule scène en tant que narrateur, et qu'ils se retrouvaient avec d'autres personnages réguliers qui pouvaient assumer la focale. Personnellement, j'ai trouvé dommage d'accentuer ainsi le risque de perdre le lecteur.



UNIVERS ET ATMOSPHÈRE
L'univers est certainement l'un des éléments qui attirera la curiosité des lecteurs. En effet, comme il est possible de le deviner sur la couverture, le monde de ce roman est à forte inspiration indienne. La géographie par exemple se compose de jungles tropicales et de rizières, quand la population, elle, vit dans des cités aux murs blancs couverts de dorures. La vie quotidienne aussi emprunte des éléments de la culture indienne, notamment dans les codes vestimentaires où on retrouvera les turbans, les saris (ou saros) ou les cholis, tous très colorés (c'est d'ailleurs les seuls éléments de décor où on s'évertue à chaque fois à préciser la couleur). de même que les quelques références à l'alimentation tendent à rappeler un certain exotisme avec le litchi, le miel ou encore le gingembre. L'autrice ayant toutefois opté pour une écriture peu descriptive, on se retrouve finalement avec peu d'éléments une fois ces quelques références passées. Il ne faut donc pas s'attendre à de beaux panoramas vantant cet exotisme, mais bien à une ambiance générale peu encline à nous abreuver de détails.

Là où l'univers gagne finalement tout son intérêt, c'est dans la créativité de l'autrice plutôt que dans ses empreints. Il faut en effet saluer un système de castes qui séparent les individus en fonction de leur rôle au sein de la société. Les nobles font bien entendu partis de la première caste, et contrairement à ce qu'on pourrait croire, il est possible d'y accéder en se faisant anoblir par le Mojunsha. Les autres castes vont regroupés la prêtrise, les militaires, les artisans, etc… toutes étant soumises aux lois du royaume, mais ayant chacune leurs petites particularités structurelles. le bas de l'échelle sociale reste le peuple kunji, ancienne élite du royaume détrônée par le peuple mojun. Une population persécutée, qui rêve de retrouver sa puissance d'antan.

L'autre point intéressant de l'univers tourne autour des croyances. Ici, le Grand Dieu possède des Avatars, des entités spirituelles animales ayant chacune héritées d'une facette divine. Ces Avatars diffèrent non seulement par leurs compétences, mais aussi l'origine plus ou moins trouble de leur pouvoir. Ils sont toutefois tous les sept vénérés par le peuple mojun, y compris Panthère-des-ténèbres rattachée aux Kunji. Cela se témoigne notamment dans le choix du nom dépendant de l'heure de la naissance, et donc de l'Avatar auquel l'individu est rattaché (ce qui explique que tous les noms se ressemblent). Bien entendu, vous aurez compris qu'ici, les Avatars ne sont pas de simples croyances, mais des entités perceptibles des hommes, qui donnent leur bénédiction et répondent aux appels de ceux qui leur sont liés. Il est toutefois à noter que contrairement à beaucoup d'ouvrages où les dieux sont réels, les Avatars n'agissent jamais contre la volonté des hommes, même s'ils peuvent se jouer du sens d'une demande. Une façon de rappeler que même si les Avatars ont leurs propres intérêts, les hommes restent responsables de leurs actes.


INTRIGUES ET THÉMATIQUES
Cela fait huit siècles que les Mojunsha, soutenus par l'Avatar Éléphant-de-lumière, règnent sur le territoire autrefois dirigé par les Kunji, liés à Panthère-des-ténèbres. Huit siècles qu'un système de castes existe et que les anciens maîtres des lieux travaillent pour leurs oppresseurs tout en cultivant l'espoir que bientôt, ils retrouveront leur gloire passée. C'est dans ce contexte que le futur Mojunsha Shantaro se voit dans l'obligation d'épouser la jeune noble Aysso, malgré son amour pour Neyro. Celle-ci, guerrière éprise de liberté et terrifiée par ce qui l'habite, n'en désire pas moins servir son souverain avec zèle, quitte à commettre le pire. de quoi enflammer les braises d'une insurrection au sein du peuple kunji, et notamment chez Japsaro, avide de vengeance et prêt à en appeler aux terribles pouvoirs de Panthère-des-ténèbres.

Si globalement l'aspect politique et mystique est plutôt intéressant, j'ai à titre personnel trouvé qu'il se noyait trop souvent dans l'état émotionnel des personnages. Comme j'ai déjà pu le préciser, les narrateurs ressassent assez souvent un détail émotionnel qui leur est propre, que ce soit un amour inconditionnel, une vengeance, un passé douloureux, un manque d'amour paternel, une détestation profonde de son entourage… Y compris quand la situation présente n'a absolument rien à voir avec cet aspect de leur vie. Je peux comprendre que l'affect influence les choix, les actes, le devenir même d'un individu ou d'une population, mais je n'ai personnellement pas besoin qu'on me le dise en permanence, surtout si cette priorité émotionnelle ne varie pas d'un iota en vingt ans. Bref, j'aurais préféré que la narration se recentre un peu plus sur l'intrigue politique dans les moments clés.

de même, je ne vais pas vous mentir, si comme moi vous vous attendiez à une certaine importance des Avatars dans le récit, il est probable que vous en ressortiez un peu déçus. Ils apparaissent en effet assez rarement et se perçoivent plus souvent à travers les croyances ou les dons qu'ils ont pu accordés à leurs protégés. La gestion des pouvoirs est en revanche bien amenée puisqu'elle suggère un paiement personnel à chaque usage, plus ou moins handicapant et dangereux en fonction de l'Avatar lié, et notamment les indépendants comme Panthère-des-ténèbres.

Les thématiques exploitées sont intéressantes, notamment dans la façon de les présenter. Car si habituellement, les ouvrages parlent de persécution avec un avis assez tranché sur la question, les différents points de vue nous présentent des visions radicalement différentes de ce que devrait être une société parfaite, sans jamais affirmer qu'une serait meilleure qu'une autre pour l'ensemble de la population. Que vous soyez davantage pour un camp ou pour l'autre, vous n'échapperez pas à des opinions sectaires, des idées violentes et des coutumes qui impliquent une forme ou une autre de discrimination. Pas de société idéale où chacun vivrait en harmonie avec son voisin donc, et c'est là l'un des aspects qui plaira le plus sûrement aux habitués de la fantasy politique.


CONCLUSION
le tome 1 de Mojunsha est un roman ambitieux dans son choix d'univers et de narration qui attisera certainement la curiosité de nombreux lecteurs. Il est toutefois préférable de prévenir que la narration éclatée en multiples points de vue et le choix d'une focale interne très émotionnelle peuvent ne pas convenir à tous les lecteurs. Si je n'ai aucune difficulté avec les romans chorals, j'ai à titre personnel regretté ce besoin de ressasser des affects trop prépondérants, ce qui noyait quelque peu l'intrigue politique et mystique. L'univers imaginé par l'autrice reste néanmoins très intriguant et la situation mise en place dans ce premier tome nous prépare à une fresque historique qui marquera à jamais les terres de Mojun.
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Je remercie énormément les éditions Noir d'Absinthe pour l'envoi, en service presse, du roman Mojunsha, tome un : Panthère-des-ténèbres de Sara Pintado.
Plus de huit cents ans après la chute des Rois-Panthères, les Kunji constituent la caste la plus méprisée du Royaume Mojun. Leurs tentatives pour renverser la dynastie des Mojunsha se sont toutes soldées par des échecs.
Japsaro, descendant des Rois-Panthères, passe un pacte terrible avec Panthère-des-ténèbres, l'un des Avatars du Grand Dieu, afin de rendre aux Kunji leur prestige d'antan.
Est-il cependant prêt à tous les sacrifices que lui demande Panthère-des-ténèbres en échange de son soutien ?
Et surtout, sert-il vraiment sa cause ou n'est-il qu'un pion dans les luttes des Avatars du Grand Dieu ?
Panthère-des-ténèbres est donc le premier tome de la série Mojunsha.
J'ai souhaité lire ce roman car le résumé m'intriguait beaucoup, et j'avais envie de lire un peu de fantasy, pour changer un peu.
Dès le début, j'ai compris que ma lecture allait être un peu compliquée car très rapidement je me suis perdue dans les nombreux personnages. Ils ont des noms exotiques auxquels je n'ai pas du tout l'habitude. C'est écrit du point de vue de chaque personnage, ce qui est intéressant certes.
Il n'y a pas de réelles longueurs. Toutefois, j'ai eu quelques difficultés à savoir qui était qui, à un moment j'ai été obligé de prendre des notes.
L'univers crée par l'auteure est très intéressant et j'ai adoré me perdre dans cette jungle indienne où tout est riche en émotions.
Mais à un moment, je me suis un peu trop perdue à mon goût, toujours à cause du nombre de personnages. J'ai décroché ici et là.
J'ai apprécié l'histoire, le fait qu'il y a des dieux, tout ce que crée l'auteure est vraiment très riche, et c'est passionnant.
Mais je n'ai pas accroché avec le fait de passer d'une personne à l'autre, il y a trop de points de vue c'est dommage.
Malgré tout, je serais ravie de lire la suite et il y a de bonnes choses dans ce premier tome.
Certes, mon avis est mitigé mais je mets trois étoiles et demie, et je vous invite à le lire à votre tour.

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Lorsque j'ai lu le résumé de ce livre, j'avais peur que l'on ne suive que le point de vue de Japsaro. L'idée de base semblait bien, même si je redoutais la manière dont cela allait être abordé. Je me suis dit « Un livre de fantasy avec une caste misérable, une rébellion ? Qu'est-ce qui le rend unique ? ». Quelques pages plus tard, j'avais ma réponse : tout. Tout dans ce roman le rend unique. Sara Pintado a créé un univers à elle, avec ses Avatars, ses règles, sa mythologie, sa profondeur, sa personnalité propre, ainsi qu'un scénario divin et cohérent du début à la fin. Ce tome se divise en trois parties ; chaque partie se déroule durant plusieurs années et tout est daté, selon le calendrier mojun. J'ai trouvé ça vraiment génial, parce que l'on suit la narrations de diverses personnages, de leur jeunesse à leur vieillesse (pour ceux qui survivent jusque là). Nous observons leurs évolutions, leurs attitudes changeantes, leurs regrets, leurs espérances… C'est incroyable. L'autrice a géré un monde, des centaines (voire, des milliers ?) de personnages et plusieurs intrigues (géopolitiques et/ou familiales) de malade : j'ai l'impression d'avoir découvert un univers à la Game of Thrones, en carrément différent. Ici, nous avons surtout affaire à une fresque au décor de jungle fantasmagorique, aussi riche que dense, aussi profonde que maniée à la perfection. Sara Pintado, pour moi, c'est une déesse, un Avatar suprême : Sara-la-Magnifique. ​

En plus d'avoir créé sa propre mythologie, des coutumes à ses peuples, l'autrice fait passer des messages forts et lourds de sens. Ils laissent leurs empreintes. Par Neyro, elle crée une femme forte, une Générale dure, froide et prête à tout pour son peuple. Elle lui attribue des défauts, des qualités, et certaines discussions en viennent à nous faire comprendre que dans un autre peuple, les femmes ont leur place dans une cuisine. Il y a une sorte de collision entre plusieurs valeurs différentes. Qu'est-ce que j'ai adoré cette diversité !

Un autre point qui m'a chamboulé : sa plume. Comme je vous le disais, Sara Pintado jongle entre plein de personnages différents, sans jamais s'arrêter et le tout… dans des points de vue internes. Elle passe de Shantaro à Aysso, de Aysso à Neyro, de Neyro à Sandako, de Sandako à Japsaro… sans jamais nous perdre. Bien entendu, elle précise lorsqu'elle change de narrateur, mais quand même… Son style s'est adapté à chacun de ses personnages. Ils avaient tous une personnalité à eux, leurs termes, leurs convictions, leurs pensées. C'est extraordinaire de se dire qu'une seule autrice soit parvenue à nous faire entrer dans plein de têtes différentes sans jamais s'emmêler (ni emmêler ses lecteurs). Ce don, ce travail, ce talent, peu importe comment on l'appelle, bah ça m'épate. Je suis plus qu'admirative, et cela rend le background du livre encore plus enivrant qu'il ne l'est déjà. Parce qu'en plus d'alterner ses narrations sans aucune difficulté, Sara Pintado nous offre une écriture fluide, descriptive et prenante. Elle nous embarque avec elle à travers son monde, tout en nous permettant de suivre le cheminement des personnages à l'aide de deux cartes illustrées à l'intérieur du roman (d'ailleurs, elles sont vraiment sublimes !). Dès les premières pages, sa plume nous happe, rend accro. Je n'avais qu'une envie : connaître la suite. À chaque fois. Je me demandais ce qu'il allait arriver aux héros et antagonistes, aux adultes, aux enfants, à tout le monde. Des émotions soufflées par-ci par-là, quelques descriptions bien dosées et une incroyable fluidité, le tout concocté avec sérieux et amour par une autrice au potentiel énorme. Je peux d'ores et déjà affirmer que Sara Pintado figure parmi mes auteurs préférés de tous les temps.

Je ne vais pas parler de chaque personnage de cette histoire, parce qu'il y en a vraiment beaucoup, et qu'ils mériteraient tous d'être mis à l'honneur. Mais, si je fais ça, il se peut que cet avis devienne interminable. de manière générale, il y avait des personnages principaux, secondes et récurrents. Mais, il est difficile d'évaluer lesquels sont gentils et lesquels sont méchants, parce que ce roman se compose de nuances, d'injustices, d'un panel de tons et d'attitudes menant à une escalade interminable. Vous rappelez-vous le schéma de Game of Thrones ? Si X n'avait pas fait tuer Y, il n'y aurait pas eu le massacre de V, ni une vengeance de la part de R… etc. Bah, dans ce roman, cela fonctionne de la même façon. Japsaro aime Aysso, Aysso finit par aimer Shantaro, mais Shantaro aime-t-il Aysso ? Quel avenir pour leur mariage, leur peuple, et tout ce qui s'ensuit ? L'histoire nous fait découvrir ce qu'ils ont été, ce qu'ils deviennent et comment certains finissent. Il y a des passages merveilleux, d'autres plus durs et tristes… On passe par toutes les émotions. le pire dans tout ça ? Nous sommes incapables de détester complètement un personnage ! Nous les aimons tous, à leur façon, tant l'autrice a su les rendre attachants et authentiques. Il y a des décisions ou des réactions que l'on approuve, d'autres non, et même si certains personnages peuvent parfois nous agacer énormément (coucou Kojo), on garde toujours à l'esprit qu'il y a des raisons derrière les actes, un vécu derrière les paroles. Envers et contre tout, on s'y accroche. On a peur pour tout le monde, peu importe le camp, alors que l'on sait au plus profond de nous qu'ils ne pourront pas tous survivre… Au final, tous les intervenants de cette histoire laissent leur marque dans notre vie de lecteur. J'ai fini par m'attacher à eux comme s'ils étaient des amis, voire une famille. C'est vraiment incroyable.

La fin clôture ce premier opus avec dextérité. C'était ce qu'il fallait, ni plus ni moins. Il ferme une porte, tout en laissant les autres ouvertes – celles nécessaires au développement de la suite de la saga. Je suis triste du sort de certains personnages, heureuse de celui d'autres… Globalement, cette fin m'a plu et me donne envie de poursuivre ! Je sens que l'attente va être horrible, c'est un univers dans lequel je suis entrée très facilement et duquel je n'arrive plus à me sortir… Heureusement, cela n'entrave pas mon avancée dans mes nouvelles lectures, sinon je me serais retrouvée bien démunie, littérairement parlant.

Grosso modo, le premier tome de Mojunsha débute une saga mythique de fantasy, une série que tous les amateurs du genre ne peuvent se permettre de louper. Elle est originale, dense, riche et très addictive. En plus de rafraîchir les codes de la fantasy, elle apporte son lot d'intrigues géopolitiques et familiales, non sans laisser des personnages de côté. Vous suivrez leurs péripéties, vous souffrirez avec eux, vous aimerez et vous haïrez, vous évoluerez à leurs côtés et, enfin, vous aurez peur pour n'importe qui, quel que soit son camp. G.R.R Martin a inventé un univers de dingue avec Game of Thrones, mais Sara Pintado revisite la fantasy avec Mojunsha.

​Êtes-vous prêts pour la rébellion ?
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Sara Pintado et Noir d'Absinthe nous propose le premier tome d'une saga fantasy très originale dans le contexte et le folklore abordés. Est-ce surprenant ? Non, c'est un peu la signature des éditions NdA.


Huit-cents ans se sont écoulés depuis la chute de la dynastie des Rois-Panthères. Les kunjis — ou pieds-trempés — sont désormais la caste la plus mal considérée du royaume dirigé à présent par les Mojunshas. Peu de droits, peu de considération, des conditions de vie déplorables et une surveillance accrue… Leurs espoirs qu'un jour le Roi du Nord vienne les libérer les plongent sous un règne de tyrannie, où chaque prophétie murmurée peut conduire à la décapitation.

Parmi ce peuple, Jasparo, sa soeur Nayti et leur mère sont les descendants de la lignée des Rois-Panthères. Au service du gouverneur de l'île d'Oiseau de feu, ils sont plutôt bien traités ; Jasparo noue un lien particulier avec Aysso, la délicate fille de leur maître.

Mais en parallèle, un échiquier paraît se remettre en place, bouger à nouveau ses pions, loin du regard humain. Un conflit gronde entre les Avatars. L'ordre préétabli est menacé dans les sphères célestes.

Il suffit d'une décision, d'un choix d'une femme finalement, pour que tout chavire.

Les terres Mojun tremblent jusque dans le palais.

Quelle dynastie fera l'échec et mat ?


L'univers de Mojunsha est très particulier. Exit les pays aux consonances médiévales, et européennes. On se détache des ambiances Tolkien, G.R.R Martin pour aborder une toute nouvelle conception d'un monde fantasy. Partons plutôt au coeur de terres exotiques où cocotiers dissimulent des soldats armés, où les frangipaniers se plient au gré de la brise pour émaner leur doux effluve, et où la jungle est la principale scène des guerres et de la politique.


Les saros et turbans remplacent les cottes de mailles, armures et surcots. Les peaux brunes, hâlées, ébènes chassent les carnations habituelles. Les épées sont des sabres, les hallebardes des bâtons…

C'est un maelstrom de couleurs chaudes, d'odeurs sucrées de dattes, de miel, de safran, curcuma. Une explosion de tissus, dorures. Un mode de vie, des traditions, des moeurs qui se rapprochent de l'Asie et de l'Afrique que nous connaissons — à plusieurs détails près, bien entendu.


Même la religion apporte sa touche inédite. En fonction de l'heure de la naissance, les enfants sont prédestinés à un Avatar — une sorte de divinité animale. Ces Avatars servent ou appliquent les lois du Grand Dieu, celui qui est la source de « tout. » Mais dans cette hiérarchie céleste, ces entités sont eux-mêmes en proie aux tensions, entre les Avatars de la Clairière, les Indépendants… et interviennent dans le monde des hommes. Nous vous laissons découvrir un peu plus en détail ce qu'il en est, lors de la lecture : c'est une hotte de richesses et d'imagination dans laquelle nous plongeons bien volontiers.

Toute la construction de l'univers, des castes, de la monarchie, etc., est sans doute le plus gros point fort de ce texte. C'est un petit soufflet d'originalité qui est susceptible de prendre au dépourvu les plus friands du genre fantasy.

Concernant les personnages, ils sont nombreux.

Très nombreux.


Ce sera donc compliqué de tous les évoquer pour en glisser un petit mot au risque d'y passer un certain temps ou de noircir dix pages supplémentaires.

Néanmoins, nous ne pouvons pas considérer qu'il y ait vraiment un héros, un antagoniste. Les bons ou les méchants.

Chaque intervenant a sa psychologie, ses idéaux, plus ou moins louables, ses méthodes pour parvenir à ses fins, et il s'avère peu évident de conclure qui a raison ou qui a tort dans le lot.

Vous l'aurez compris : aucun manichéisme.


C'est à vous, lecteurs, de vous forger votre propre idée. Que ce soit le camp des Kunji, ou celui des Mojuns, à vous de décider qui vous soutenez d'une certaine manière.

L'intrigue est plutôt complexe à suivre, surtout si l'on doit prendre un certain temps pour s'habituer aux noms exotiques, au monde innovateur dans lequel nous tombons. Il y a plusieurs points de vue ce qui engrangent plus de conflits et d'enjeux qui s'entrecroisent ou se délitent.

Aussi, nous parlons bien de saga.


Le nombre de personnages évoqué est justifié, mais nous ne révélerons pas en quoi au risque de trahir toute la construction de ce premier tome et la suite.

Ce peut être toutefois à double tranchant : nous pouvons avoir quelque difficulté à réellement nous attacher à un personnage plus qu'un autre, ou, à l'inverse, comme un Game of Thrones, nous sommes amenés à choisir notre favori et à attendre impatiemment sa prochaine apparition.

La politique est sur le devant de la scène, les complots aussi. Entre faits d'armes, batailles et poursuites dans les îles et la jungle, c'est aussi un combat de stratégie et de réflexion.

L'écriture est accessible à tout le monde. Nous ne sommes pas dans une plume élitiste ou « pompeuse » qui oblige une concentration accrue pour assimiler le texte ou les mots. La lecture est fluide, simple et efficace, talentueuse dans ses descriptions et « juste ce qu'il faut » pour les émotions sans dérouler des introspections interminables.

Les narrations sont d'un point de vue interne au récit, qu'importe les personnages abordés. Nous sommes dans la tête de chaque protagoniste.


Les chapitres sont longs, mais séquencés par des parties datées : la fresque chronologique a son importance, libre à vous d'y prêter attention ou non. Il est néanmoins vrai que ce peut être vite laborieux de retenir toutes les dates et de calculer le temps qui s'écoule, puisque les ellipses sont assez nombreuses. C'est aussi parfois un simple « deux heures plus tard », par exemple, qui donne alors au texte un petit aspect scénaristique.

Le rythme varie et impose un tempo assez changeant : des parties du roman seront plus calmes, posées, et se concentrent sur la politique et la toile relationnelle, tandis que d'autres seront une explosion d'action, de stratégies militaires. Certains passages peuvent être un peu longs, mais tout ne peut pas être dynamique au risque d'essouffler le lecteur.


Mojunsha, Panthère-des-ténèbres de Sara Pintado est une innovation dans le genre fantasy. Une bouffée d'air frais dans ces rayons du genre qui finissent par se ressembler, trop ancré dans la bible Tolkien ou trop frileux pour s'éloigner du folklore bien connu. C'est un texte très riche, curieux dans sa construction et ses personnages, original dans son univers, mais c'est aussi un roman qui défend, en sous-marin, les conditions de la femme.

Très prometteur.
Lien : http://marmiteauxplumes.com/..
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Je tenais tout d'abord à remercier chaleureusement les éditions Noir d'absinthe pour l'envoi de ce service presse numérique.
Si j'ai accepté de lire et chroniquer ce roman, c'est avant tout parce que la couverture et le résumé me proposaient une plongée au coeur d'un univers fantasy aux accents « indiens ». C'est une partie de l'Asie qui reste assez obscure pour moi. J'entends par là que je ne m'y suis jamais vraiment intéressée, je n'y ai jamais voyagé, etc… Toutefois, je suis très curieuse de nature et j'adore découvrir de nouvelles choses à travers mes lectures. C'est pourquoi ce récit m'a tout particulièrement attirée !
Comme je vous l'ai dit, c'est un univers fantasy et, de ce fait, il est assez éloigné, finalement, de la véritable Inde (ou tout autre pays proche culturellement). Cependant, le monde créé par l'auteure s'en rapproche, notamment au niveau des paysages et des saisons. de nombreuses scènes se déroulent, en effet, en pleine jungle et très souvent soit sous un climat sec et caniculaire soit dans une atmosphère humide et pluvieuse. Tout comme les personnages, j'ai ressenti plus d'une fois une sensation d'étouffement due à la chaleur et à la densité de la végétation. Au coeur de cette nature oppressante, les hommes ont su construire de véritables havres de paix, de magnifiques palais dans lesquels le lecteur prend plaisir à flâner. La faune et la flore y sont bien présentes mais domptées et cadrées. L'auteure dépeint avec brio les paysages de son univers ; elle les rend vivants, tangibles, aussi bien d'un point de vue olfactif que visuel. Les noms de plantes exotiques comme les camphriers, les frangipaniers,… contribuent à éveiller notre imagination. Je me suis projetée très facilement dans ce monde chaud et humide, dépaysant ; tellement bien même que j'ai eu du mal à en ressortir. Plusieurs jours après ma lecture, les images de Mojunsha me poursuivaient encore. [Et petit plus très appréciable, une carte est placée en début d'ouvrage.]
L'auteure développe également une mythologie originale et étoffée dans laquelle ses adeptes vénèrent des Avatars, sortes d'animaux qui protègent les hommes ou les combattent (selon le cas) et qui, surtout, luttent aussi pour le pouvoir ! Ainsi l'intrigue prend une toute autre dimension puisque les guerres des hommes font échos à celles menées par ces entités supérieures. L'air de rien (parce que le tout m'a paru très abordable), l'univers de ce roman est complexe et bien exploité.
L'intrigue m'a fait un peu peur au début ! J'ai cru voir venir un triangle (voire même un quatuor) amoureux. Toutefois, mes craintes étaient totalement infondées ! Oui, l'amour a sa place dans ce récit mais aucun triangle amoureux ne pointe le bout de son nez. Ce roman choral nous conte la vie et l'évolution de toute une série de personnages, alors, oui, dans leur quotidien, les sentiments entrent en jeu, qu'ils soient, d'ailleurs, amoureux, familiaux ou amicaux, bienveillants ou hostiles.
Avec le recul, je ne peux m'empêcher de me dire que le postulat de départ n'est sans doute pas très original, de prime abord. Deux peuples aux idéaux différents, voire même souvent opposés, s'affrontent. L'un étant opprimé par l'autre. Pourtant, si la base est « classique », certains éléments, certains choix narratifs en font un récit qui a su me tenir en haleine du début à la fin et que j'ai sincèrement apprécié ! Tout d'abord, le fait de suivre des protagonistes qui appartiennent à l'un et à l'autre camp nous permet d'appréhender le conflit sous différents angles et…c'est parfois bien difficile de se positionner. Rarement dans un roman de ce type, je n'ai eu autant la sensation de ne pas savoir, finalement, qui j'avais envie de voir « gagner ». Si les Pieds-Trempés sont injustement (mal)traités par les Mojunshas, je me suis, par contre, davantage retrouvée dans les valeurs prônées par ces derniers : leur notion d'égalité homme-femme, par exemple.
Ensuite, le fait que ces protagonistes, eux-mêmes, ne soient jamais tout noir ou tout blanc ! Je me suis attachée à chacun d'eux et, pourtant, tous, à un moment ou à un autre, font des choix ou ont des réactions discutables. Ils ont tous un côté sombre : des pensées moins avouables, des envies pas toujours bienveillantes, parfois même cruelles,... Des personnages très humains et réalistes, en somme ! Certains d'entre eux, malheureusement, vont s'enfoncer peu à peu. Une décision en entraînant une autre, leurs limites morales vont s'effriter et seul comptera alors le but à atteindre. Cependant, le tout se fait de manière tellement insidieuse que je n'ai pas pu les détester. Leurs choix successifs les mènent petit à petit vers des extrémités qu'ils n'avaient, je pense, pas envisagées au départ. Ce qu'ils font est horrible et impardonnable mais compréhensible. Pour atteindre le nirvana et le coup de coeur, il m'a toutefois manqué un personnage auquel je me serais identifiée. Tous m'ont plu mais aucun n'a vraiment eu ma préférence ou ma totale adhérence.
L'intrigue peut sembler lente, elle s'écoule sur plusieurs décennies avec des périodes de conflits et des temps de paix. Comme rien n'est jamais vraiment résolu, tout parait toujours recommencer. Dis comme ça, cela peut paraître fastidieux mais, une fois plongé dans le récit, celui-ci se révèle prenant et addictif. Aucun passage n'est inutile, tous servent à construire l'histoire et les personnages ; ils contribuent à nous immerger au coeur de cette intrigue chatoyante et étonnante.
En bref, j'ai été totalement conquise par ce premier tome ! Je ne m'y attendais absolument pas et comme je vous le disais, le principe de base peut paraitre, a priori, très simple, déjà vu. Même avec le recul, j'ai encore du mal à comprendre vraiment ce qui a créé cet engouement chez moi, si ce n'est l'univers riche et dépaysant, les personnages complexes et réalistes, auxquels on s'attache presque malgré soi et malgré eux et la volonté de l'auteure de ne pas sombrer dans le manichéisme, de mettre les lecteurs face à eux-mêmes et à leurs propres contradictions. Je crois que j'ai aimé les messages distillés tout au long de ce roman et la portée qu'ils ont eu sur moi ! Un premier tome que je ne peux que vous conseiller, en espérant sincèrement que ses thématiques vous toucheront autant que moi ! Certains repéreront sans doute des défauts et trouveront, peut-être, le temps long mais, pour ma part, j'ai été transportée par ce récit au point que je n'en suis pas ressortie indemne !

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Tant de merveilles ont été détruites, des fleurs aux mille couleurs, des animaux de toutes sortes, des arbres verdoyants. Toutes ces ressources, toute cette beauté, sacrifiées à cause de la folie humaine."
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