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Next Testament tome 3 sur 3

Haemi Jang (Illustrateur)
EAN : 9781608867226
112 pages
Boom Entertainment (13/10/2015)
3.25/5   2 notes
Résumé :
In the final chapter of the Harvey Award-nominated epic, Tristan and Elspeth desperately race to a library in Providence, Rhode Island, where their only hope of defeating Wick awaits. Meanwhile, Wick finds a new apprentice and Julian's final fate is revealed.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome est le troisième et dernier d'une histoire complète en 3 tomes, qu'il faut avoir commencée par le premier. Il comprend les épisodes 9 à 12, initialement parus en 2014, coécrits par Clive Barker & Mark Miller, dessinés et encrés par Haemi Jang, avec une mise en couleurs de Vladimir Popov. Les couvertures ont été réalisées par Goñi Montes. Ce tome bénéficie d'une introduction de 2 pages de Thomas F. Monteleone (citant Pierre Teilhard de Chardin), et d'une postface de 3 pages écrite par Jonathan Maberry.

La situation n'a pas été en s'améliorant : Wick, le Seigneur des Couleurs, continue de se conduire comme un enfant gâté, lassé de ses jouets. Il estime que l'humanité qu'il a créée n'est pas la hauteur et qu'elle a été en déclinant depuis les fastes de l'empire romain. Il reste déterminé à détruire sa création avec un maximum de souffrance pour ses créatures, c'est-à-dire les êtres humains. Il commence par faire disparaître la femme qu'il avait pris en remorque dans le tome précédent, puis il s'emporte contre Julian Demond.

De leur côté, Tristan Demond et Elspeth continuent d'avancer pour essayer de rallier la ville de Providence où ils doivent trouver une bibliothèque qui contient peut-être un volume avec une indication sur la manière de neutraliser Wick. Arrivés sur place, ils se retrouvent sous la menace d'une carabine pointée sur eux par la bibliothécaire défendant sa fille.

Le temps est venu pour le dernier acte de ce récit écrit par Clive Barker (un des auteurs majeurs de la littérature d'horreur) spécialement pour la forme en bande dessinée. le lecteur retrouve les dessins d'Haemi Jang, artiste de toute la série. Il a fort à faire puisqu'il doit mettre en image l'apocalypse au sens premier du terme. La fin du monde est arrivée, provoquée par son créateur. Sa représentation de Wick reste dans le même registre. Il s'agit d'une entité anthropomorphe, dont le corps masculin (mais sans organe sexuel) est parcouru de traînées de couleurs, comme si elles apparaissaient à la surface de sa peau, de manière changeante d'une case à l'autre, mais dans une palette cohérente tout du long du récit.

Ainsi dessiné, l'apparence de Wick ne provoque pas de répulsion ou d'horreur. Jang se montre habile en lui donnant un langage corporel mesuré, en décalage avec l'énormité des destructions qu'il provoque. Wick aime s'écouter parler, mais il n'adopte pas un comportement théâtral. En cela il finit par faire naître un sentiment de répulsion du fait de sa relative indifférence. Comme le montre la couverture, 2 autres entités divines font irruption. Leur apparence laisse songeur ; 2 individus également anthropoïdes nus, de morphologie mâle, sans attribut sexuel, avec une musculature de culturiste. Ce n'est pas le degré zéro de la conception visuelle, mais on n'en est pas loin. le lecteur se demande s'il ne va pas finir par voir ces entités se taper dessus à grands coups de poing comme dans un comics de Jack Kirby ou d'Erik Larsen.

La poignée d'êtres humains qui apparaissent dans le récit dispose d'une morphologie plus raisonnable et plus ordinaire, mettant en avant leur fragilité face aux forces déchaînées. Ils portent des habits normaux, avec un degré de détail satisfaisant (il est possible de voir la ceinture de Julian Demond). Leurs expressions de visage ne sont pas très nuancées, mais elles suffisent pour se faire une idée de leur état d'esprit. Cet artiste a une manière bien à lui de gérer les arrière-plans. Lorsque la scène le nécessite, il peut dessiner une bibliothèque, des rangées de livres, le monument de Washington vu du ciel, l'intérieur d'un supermarché, ou encore le globe terrestre vu de l'espace. Mais bien souvent pour les discussions, il préfère s'en tenir à un fond d'un noir profond, sans aucune indication supplémentaire sur la localisation. Cela concentre toute l'attention du lecteur sur les personnages, mais la qualité de la direction d'acteurs ne le justifie pas forcément

Du fait de la nature du récit, Haemi Jang se retrouve avec la tâche peu enviable de représenter des destructions massives à l'échelle de la planète. Il y a donc une ou deux cases de bâtiments en ruine (compréhensibles, mais pas très impressionnantes), le sol qui s'ouvre en deux (à nouveau un dessin faisant bien passer le concept, loin d'approcher une représentation réaliste, encore moins photoréaliste), et Wick voyageant à travers l'espace jusqu'à passer au travers du soleil. Cette dernière représentation ne s'apparente pas au premier comics venu, elle a le sérieux nécessaire pour que le lecteur n'éprouve pas une envie irrésistible de glousser ou de se gausser, mais elle est loin d'en imposer par l'ampleur de sa vision.

L'artiste réussit à faire passer les situations et les concepts du scénario, sans pour autant en imposer au lecteur, le laisser pantois, ou même sous le choc de visions terrifiantes. Plus le lecteur avance dans le tome, plus il se rend compte que les pages se tournent vite. Une fois fini le dernier épisode, il se dit que l'intrigue est finalement bien mince. Ce dieu à l'image de celui de l'Ancien Testament est revenu sur Terre pour juger sa création, et il trouve qu'elle n'est pas à la hauteur en ce qui concerne l'humanité. Après s'être amusé comme un sale mioche à casser ses jouets, il se heurte à d'autres déités. En 2 phrases tout est dit. le contrepoint assuré par Elspeth et Tristan Demond est finalement bien peu substantiel, et sans grande profondeur thématique. La scène dans la bibliothèque frise le ridicule quant à la façon de trouver le bon tome. L'épilogue à hauteur d'être humain n'apporte pas de vision pénétrante.

Pourtant en lisant l'introduction de Thomas F. Monteleone, le lecteur est frappé par sa pertinence. Effectivement, comme il l'explique, Clive Barker s'attaque à une caractéristique fondamentale de l'humanité : sa soif de spiritualité, son besoin ontologique de croire. le scénariste n'hésite pas à ramener le dieu vengeur et colérique de l'Ancien Testament pour juger l'humanité. Il fait comparer la grandeur de la civilisation romaine à la mesquinerie des sociétés actuelles. Il n'hésite pas à évoquer l'Holocauste au travers du monument aux morts du camp d'extermination de Sobibór en Pologne. Tristan et Elspeth (outre l'origine de leurs prénoms hautement symbolique) se dirigent vers une ville qui s'appelle Providence. L'appareil narratif mis en place manipule des éléments riches en métaphores potentielles, mais qui restent à l'état de possibilités.

L'une des frustrations de fond dans la narration réside dans le manque de développement. le premier tome promettait des protagonistes avec une véritable personnalité. Mais les tomes 2 et 3 les réduisent à guère plus que des dispositifs narratifs, sans que leur motivation ne soit développée. le lecteur pouvait s'attendre à de l'inventivité macabre et sadique dans les actes de destruction de Wick, mais il se lasse très vite de cette phase. Il espérait que Julian se montrerait cruel grâce à sa position très risquée aux côtés de Wick, mais il apparaît tout aussi mesquin que son dieu. Il pouvait être en droit d'attendre des individus sortant de l'ordinaire de par leurs actions ou leur organisation à Providence, mais la réalité s'avère prosaïque et banale.

Le démarrage laissait augurer d'une fin du monde biblique, aux multiples niveaux de lecture quant à la religion, les attendus des croyants, la nature de la condition humaine. Wick juge à l'emporte-pièce, sans discernement ou critères spirituels. Il ne reste au final que ce rapport à la spiritualité et l'héritage du poids des religions dans l'histoire de l'humanité. Là encore un auteur de la stature de Clive Barker était en mesure de fouailler les entrailles de l'âme humaine pour mettre à nu les ressorts de la foi, l'horreur de s'en remettre à un dieu indifférent. Rien de tout ça. Clive Barker se contente de montrer un dieu hautain, ayant décidé d'en finir avec ses créations, pour dire que le temps est venu pour l'humanité de dépasser son besoin de croyance.

Certes le propos est louable, mais sur ce thème l'auteur a entre 50 et 100 ans de retard sur les philosophes. Vouloir inciter le lecteur à regarder plus loin que l'Ancien Testament, et peut-être même le Nouveau Testament part d'un bon sentiment, mais le récit ne développe ni une approche viscérale qui emporterait les convictions par empathie, ni une analyse pénétrante, et encore moins une déconstruction étayée. On est très loin de la verve froide et caustique teintée d'humour noir de l'auteur des Livres de Sang. Faut-il incriminer Mak Miller, un assistant pas assez doué ? Ou faire porter le chapeau à un artiste un peu dépassé par les événements à représenter ? le bilan de l'intrigue laisse à penser que le degré d'implication dans le script était insuffisant et qu'il s'agit plus d'une trame embryonnaire, que d'un scénario en bonne et due forme.
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The biblically brutal boulder that is "Clive Barkers Next Testament" continues to mercilessly roll over and brutalize our imaginations. "Next Testament #3" starts you exactly where the previous issue left off, terrifyingly blood soaked. I must admit I was almost as relieved at the start of this issue as I was repulsed, to finally see the almighty Wick retaliate on those non-believing, pompous tycoon's. With every sarcastic, snide comment they would make to Wick only added more suspense as to when his wrath would strike. Believe me when I say "Clive Barker's Next Testament #3" is a violent hurricane of chaos that'll keep you on the edge of you seat from beginning to end. All the tension ‘Next Testament #2' built up was released like an Old Testament plague in issue #3 through Barker and Miller's ominous writing. Tristan and Elspeth are taking on a task not exactly known to be achieved or even attempted, trying to outsmart and run, God!

Haiem Jang's artistic visuals are nothing short of award winning and they truly translate Barker's artistically twisted imagination onto paper. After reading three issues of "Clive Barker's Next Testament" I am still in awe of how deep this comic book series has pulled me in. Then again, it is work produced by the same guy who involuntary makes me view "Candy Man" and "Lord of Illusions" time and time again.

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