Prier me direz-vous à quoi ça sert ? Mes prières de demande sont rarement exaucées, voir, je n'ai pas le souvenir qu'elles aient été exaucées. Cette réaction est parfaitement compréhensible, moi-même, je me la suis déjà posée.
Bernard Rey dans son livre : « La discrétion de Dieu », répond à la question : Que fait Dieu de nos supplications ?
Pour comprendre la déception de beaucoup de chrétiens n'obtenant pas de leurs prières les résultats escomptés, il convient d'examiner la représentation qu'ils se font de Dieu, compris essentiellement comme un Dieu providence. S'il est aisé d'accepter dans nos vies la discrétion de Dieu parce qu'elle fonde notre liberté qui n'est pas une liberté surveillée, il est moins facile de l'admettre quand les circonstances de la vie transforment cette discrétion en un silence pesant car aucune réponse ne semble être apportée aux cris que nous faisons monter vers le ciel.
Nous pouvons demander à Dieu de nous transformer c'est-à-dire de nous mettre dans un état d'esprit, de nous aider à avoir des comportements qui peuvent être une parcelle vers l'obtention d'un bien fondé. Demander par exemple d'apaiser nos colères. On ne prend pas des mouches avec du vinaigre. Nous devons avoir un comportement qui plaît à Dieu. Dieu nous laisse entièrement libre de faire les choses telles que nous l'entendons mais prier c'est nous mettre en relation avec Dieu et toute relation nécessite un rapport de confiance. Dieu peut tout, mais Jésus en mourant sur une croix prouve qu'il ne veut pas agir sur l'homme par le pouvoir.
D'autres diront pourquoi prier ?
Dieu invite à prier et nous le savons par les saintes écritures.
« Demandez et on vous donnera … frappez et on vous ouvrira. »
« Ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et cela vous sera accordé. »
« Demandez ce que vous voudrez et vous l'aurez. »
« Quoi que vous demandiez au père, il vous l'accordera en mon nom. »
« Demandez et vous recevrez, si bien que votre joie sera complète. »
L'auteur nous montre que des petits mots courants comme bonjour, merci, s'il te plaît, pardon, je t'aime peuvent être prière.
Prier, c'est s'ouvrir au tout Autre. Il faut le faire dans une démarche d'humilité. Nous ne sommes pas le centre du monde. Les mots moi, je ; il n'y a qu'à … sont inopportuns.
Je n'ai pas trop été partie prenante des explications de l'auteur autour des mots qui selon lui oriente la prière. Les mots qu'il cite à ce sujet sont : L'attention, l'allégresse, la sérénité, la tendresse, la fidélité, la transparence. Je dirai simplement que pour l'auteur la plus belle définition de la prière est celle de la philosophe
Simone Weil : « La prière est la plénitude
de l'attention.
Le silence :
Je veux bien croire que le silence est propice à la prière, mais il faut un silence ou son esprit n'est pas encombré, accaparé par ses soucis, ses préoccupations, son programme du jour ou de la semaine. Un moment de silence peut nous inciter à communiquer, à écouter l'autre sans apriori mais en dehors de cela écouter Dieu qui est silence, j'avoue ne pas y arriver.
L'auteur donne quelques prières avec des mots simples. Je me limiterai seulement, à titre d'exemple, d'en reprendre une en infime partie.
« Donne-moi, Seigneur, le réflexe de saluer les autres avec des bonjours vraiment fraternels.
Ecarter de tous ceux que je rencontre les tracas et les peines.
Accorde-leur ton salut éternel. »
Ce livre, je l'ai lu autrefois. Je l'ai dans ma bibliothèque depuis des années. J'ai pensé à le ressortir parce que me venait à l'esprit ces jours-ci, en rétrospective, des souvenirs de gens qui vous connaissent et vous en croise sans bonjour. Ils vous ignorent complètement et même si vous leurs avez rendu service dans le passé. Avoir aidé et réconforté des gens dans l'épreuve sans recevoir le moindre merci est interpellant. Ce livre peut-il peut-être apprendre à dire merci.