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Rumble tome 2 sur 3
EAN : 9782344015889
160 pages
Glénat (28/09/2016)
4.22/5   9 notes
Résumé :
La chasse folle du dieu-épouvantail Rathraq pour récupérer son ancien corps se poursuit ! Mais cette bataille contre les monstres immortels qui l'ont tué des siècles auparavant prend une tournure encore plus bizarre. Si bien que le guerrier enragé a de plus en plus de mal à discerner qui est l'ennemi. Bobby LaRosa lui-même prend part au combat contre une nouvelle sorte de mal ! Pendant ce temps, Cogan, le dieu-filou, joue un jeu dangereux en s'amusant à monter chaqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome contient les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2015, écrits par John Arcudi, dessinés et encrés par James Harren, avec une mise en couleurs de Dave Stewart. Certains noms ont été écourtés dans le présent commentaire du fait de leur nature équivoque.

Bobby LaRosa est en train de rendre visite à sa mère à l'hôpital. Elle est dans le coma depuis plusieurs mois, et il lui raconte ce qui lui est arrivé avec Rat+, Del, Cog et Tim+. Pendant ce temps-là, Rat+ raconte à del une histoire du temps passé quand il sauvait l'humanité et les autres peuples sur Terre, en trucidant des monstres. Il évoque la fois où dans un village, accompagné par son fidèle Slan+, il a pourfendu Epo+, un monstre qui se faisait passer pour une entité bénéfique et qui était vénéré par les villageois.

Du côté de la cour des monstres, la reine Xoth+ tient audience, conseillée par Cog. le premier plaignant est Asura, accompagné de son familier Ler+ (dont Rat+ a tranché 2 têtes dans le tome précédent). Il vient demander réparation et exiger la condamnation de Rat+. Cog tranche et indique que le remède serait pire que le mal en risquant de provoquer le courroux de Rat+ qui n'a rien à perdre. Mais en aparté, il propose à Asura de localiser Rat+ grâce à ses rats.

Certes ce tome commence par une forme imagée de récapitulatif des faits réinterprétés par Bobby LaRosa pour être compréhensibles par sa mère qui ne l'entend pas, mais si le lecteur n'a pas lu le premier tome, il y a fort à parier qu'il n'y entendra goutte. Si le lecteur a lu le premier tome depuis quelque temps, ce résumé est le bienvenu, car il remet les faits principaux en tête, en plus du point de vue de Bobby. Il est touché par cette première scène sincère, d'un jeune homme consacrant du temps à sa mère, et un peu amusé par la manière dont il raconte ses aventures. Très vite d'ailleurs, le lecteur se souvient que la narration du premier tome était teintée d'une autodérision sous-jacente ; elle est toujours présente ici. Ça commence avec les gros balèzes qui s'élancent sur Rat+ (dans sa forme initiale) : gueule grande ouverte avec des dents mal rangées, tout entiers dans leur mouvement, avec des tâches de sang qui maculent la case. Ça continue avec l'apparence mignonne d'Epo+, espèce de gros oeuf bardé de bandes de couleur orange, avec des membres rachitiques, et une belle couronne de fleurs sur la tête. le lecteur peut apprécier l'apport discret de Dave Stewart pour participer à la composition visuelle.

Dans le deuxième épisode, James Harren réalise un dessin pleine page ambitieux, une vue de dessus avec un angle de vision sur la cour bariolée de la reine Xoth+, avec des tas de créatures à l'aspect distinct, entre gros monstres pas beaux, et trognes parodiques. L'apparence de Ler+, avec ses 4 têtes blasées, et ses 2 cous san têtes finit de convaincre le lecteur. Il règne dans ce récit une dérision discrète qui indique que les auteurs le font sciemment et que le récit n'est pas à prendre au premier degré. Cela se confirme avec U et O, 2 créatures évoquant des enfants, vraiment trop mignonnes. Avec cette intention manifeste des auteurs à l'esprit, le lecteur sourit en voyant Bobby réparer le bras à base de bâton de bois de Rat+, en les enroulant de sparadrap. Il accepte mieux le visage de singe rusé de Cog qui fait sens dans une narration sciemment amusée.

Dans un premier temps, il est un peu difficile pour le lecteur d'accepter que les auteurs ne s'en tiennent pas au premier degré parce que ça diminue l'intensité dramatique d'autant, et ça affaiblit la tension narrative. Mais il est impossible d'en faire abstraction car le scénario et les dessins sont en phase pour maintenir cette tonalité tout du long, ne serait-ce qu'avec les yeux tout ronds et tout vides de Rat+, et sa condition d'épouvantail animé qui est rappelée dans les événements. Mais il est aussi possible de prendre ce récit comme une forme de conte dédramatisé, et un peu facétieux. Viennent renforcer cette dimension l'aspect mythologique (les temps anciens où la Terre était peuplée de créatures non humaines), la cour de la reine Xoth+, l'étrange conseiller roublard et matois (Cog), les sujets qui ont des faveurs à demander, les combats qui s'apparentent à des duels.

Avec cette approche en tête, le lecteur peut plus facilement accepter les étrangetés de la narration. John Arcudi a bien exposé la mythologie associée à cette série, et dans ce deuxième tome, il se peut l'utiliser sans la compléter ou la développer plus avant. Rat+ était donc un pourfendeur de monstres, accompagné de Slan+, son féroce molosse. le lecteur peut le voir à l'oeuvre dans une de ses interventions. La reine tient sa cour dans un entrepôt désaffecté pour ses sujets, sans plus d'informations sur leur nombre ou les règles de cette communauté. La dame avec les chats qui apparaissait dans le tome précédent ne réapparaît pas dans celui-ci, alors que le lecteur avait eu l'impression qu'elle était amenée à revenir à intervalle régulier. Rat+ ne se lance pas dans une offensive pour récupérer le coeur de son corps originel, alors que le lecteur a l'impression qu'il pourrait très bien s'en emparer par la force, avec une stratégie adéquate.

En lieu et place de la suite directe de l'intrigue principale, le lecteur retrouve la mère de Bobby dans le coma (alors que dans ce cas précis il aurait parié gros qu'il s'agissait d'un élément sans importance et sans lendemain). Cog conserve son second rôle ambigu et la reine Xoth+ devient un personnage ambivalent. le scénariste continue de brouiller les frontières entre les bons et les méchants avec les 2 personnages mignons à croquer que sont U et O. Alors que le lecteur pensait que les 2 camps étaient bien établis entre Bien / Mal, le caractère absolu de cette dichotomie perd de sa force, même si un nouveau personnage entre en scène avec pour objectif l'élimination de Rat+. Ce dernier se retrouve bien démuni une fois le précédent adversaire terrassé. Il ne lui reste plus qu'à affronter un groupe de rats, tout ce qu'il y a de plus ordinaire, bien loin des batailles contre des monstres terrifiants et puissants.

En fin de tome, Harren explique qu'il a fait en sorte d'éviter de se répéter par rapport à son travail sur la série B.P.R.D. dont il a illustré quelques récits, co-scénarisés par le même Arcudi. le lecteur peut donc commencer par apprécier l'inventivité de cet artiste pour concevoir et dessiner des monstres d'allure différente. Il retrouve le grand épouvantail animé par l'esprit de Rat+, ainsi que son apparence initiale pendant les retours en arrière, avec son chien Slan+, massif et sympathique à la fois. Cog a toujours ce faciès simiesque ce qui lui confère à la fois une apparence ridicule et un air sournois non dénué de malice. Epo+ a bénéficié d'une conception graphique élaborée, ce qui le rend unique, que ce soit dans sa forme bénéfique ou dans sa forme maléfique. Ler+ (une sorte de serpent à 6 têtes, enfin non plus que 4, et à 4 pattes) a des têtes très expressives, l'artiste jouant dans le registre comique avec doigté. En voyant Guttv+ (le plaignant qui suit Asura & Ler+), le lecteur a la preuve que Harren ne cherche pas la plausibilité ou l'horreur, mais plutôt des formes originales et esthétiques, sans être racoleuses.

En fin de tome, l'artiste explique qu'il a dû travailler un peu pour réussir à dessiner des rats qui ressemblent à quelque chose. Il y est parvenu que ce soit quand il représente un rat isolé, ou un groupe de rats. Comme tous les dessinateurs de comics, James Harren a développé des techniques pour tenir le rythme de 22 pages mensuelles, en particulier en faisant varier la densité des décors. le lecteur peut ainsi repérer que les arrière-plans ont tendance à se vider lors des affrontements physiques. Même si ça se voit, ce n'est pas trop gênant car l'artiste est secondé par un des meilleurs metteurs en couleurs : Dave Stewart. Celui-ci sait habiller les fonds vides avec des camaïeux transcrivant une ambiance par une teinte dominante, mais aussi souligner les mouvements en jouant sur l'orientation des nuances. Il étoffe discrètement chaque surface en jouant à nouveau sur les nuances pour souligner le volume et le relief des surfaces. Il accentue aussi en douceur le contraste entre chaque surface pour qu'elles ressortent mieux, les unes par rapport aux autres.

James Harren s'avère tout aussi investi que dans le premier tome pour mettre en scène les affrontements physiques. Il ne s'agit pas de quelques cases juxtaposées dans lesquelles les personnages prennent la pose. Il y a une vraie mise en scène, de telle sorte que le lecteur puisse retracer les déplacements et les mouvements de chaque personnage. Ainsi ces combats ne sont pas des points de passages obligés, mais ils retrouvent tout leur sens, dans le déchaînement de la force physique, dans le spectacle des coups portés. L'artiste prend plaisir à dessiner ces scènes défouloir et le lecteur ressent son plaisir. Là où il l'attendait moins, c'est dans les éléments un peu plus mignons comme U et O, 2 créatures enfants. Leur apparence est à la fois à croquer, à la fois décalée, à la fois amusante, et à la fois capables de basculer très vite dans la monstruosité.

Ce deuxième tome confirme toutes les qualités présentes dans le premier, avec une augmentation de qualité dans les conceptions graphiques des personnages et dans la mise en scène des combats. John Arcudi et James Harren mélangent une aventure premier degré, avec une forme de dérision douce. Ils tirent profit des éléments qu'ils ont développés dans les épisodes précédents, et montrent que la situation n'est pas aussi dichotomique qu'il y paraissait. le lecteur peut ressentir un léger manque du fait d'un scénario qui baguenaude un peu, laissant de côté la quête de Rat+ pour retrouver son corps, papillonnant d'un personnage à l'autre, ce qui obère d'autant le degré d'implication du lecteur. 4 étoiles pour un lecteur qui s'attache plus à l'intrigue, 5 étoiles pour un lecteur plus sensible au divertissement.
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Après un premier volume remarquable, voici donc la suite de "Rumble", intitulée "Un malheur qui est folie", Arcudi / Harren / Stewart est un trio gagnant, récidivant après "Abe Sapien" et "B.P.R.D.", ils continuent ici d'explorer leur univers très particulier, peuplé d'êtres mystiques et immortels se mélangeant à l'humanité grouillante.
Lien : http://www.psychovision.net/..
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