La sobriété est un mot qu'on entend de plus en plus ces derniers temps et qui venu de la bouche des politiques, sonne comme une contrainte, quelque chose de négatif. Pourtant, il suffit de renverser le point de vue pour accueillir l'appel à la sobriété comme une chance. Une chance d'améliorer nos vies et la planète, ce que l'introduction met en avant de façon très explicite. Pour le bien de tous, la croissance verte n'est pas suffisante (c'est même un mythe) : il faut consommer moins et mieux.
Dans cet optique, ce petit ouvrage donne plusieurs pistes organisées selon les grands pôles de consommation : l'habitat, le transport, l'alimentation et les loisirs. Vous trouverez donc des conseils pratiques (puisqu'il s'agit là d'un mode d'emploi pour la sobriété) pour faire des économies énergétiques et changer vos habitudes. Un bon point de départ pour le lecteur néophyte qui souhaite se mettre à la sobriété.
Cependant, cet ouvrage présente à mon avis deux gros défauts.
Le premier est énoncé dans l'introduction : « ce livre, écrit dans l'urgence car la situation l'impose ». La conséquence de cette écriture rapide est qu'il y a de nombreux conseils qui ressemblent à du remplissage de pages : fermer les volets quand il faut chaud et aérer la nuit par exemple. Et d'autres points qui ne sont pas suffisamment développés : le low-tech est abordé mais qui ne connaît pas n'en sait pas plus.
Deuxième défaut : il y a un côté moralisateur qui me dérange beaucoup. La sobriété est un thème qui m'est cher et plus nous serons à nous y mettre, mieux ce sera. Mais pointer du doigt les comportements qui ne s'inscrivent pas dans la sobriété, comme l'usage des salles de sport climatisées en arguant qu'il vaut mieux brûler nos calories en retournant le compost du jardin, ça me gêne. Je déplore aussi l'adresse à un public rurbain et qui a un minimum de moyens, car la grande majorité des conseils (notamment en terme d'habitat et de transport) n'est pas applicable au monde rural.
Au final, ce mode d'emploi de la sobriété ne sera pas franchement utile aux lecteurs déjà sensibilisés.
Mais tout n'est pas à jeter. L'introduction est le gros point fort car la problématique est posée : pourquoi il faut tendre à la sobriété et quels sont les enjeux. Ne pas surexploiter les ressources, consommer local, créer du lien, être heureux avec peu (la surabondance n'est pas synonyme de bonheur, au contraire). J'ai apprécié que la sobriété ne soit pas seulement abordée sous le prisme de l'écologie et des économies financières car en effet, « elle redonne du sens à notre existence en nous rendant acteurs de notre vie ».
C'est surtout cet angle-là qui ressort à mon sens de cet ouvrage : les vertus humaines de la sobriété et par extension, la réorganisation de la société à tous les niveaux. Déconsommons et partageons ! :)
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Cet ouvrage à le mérite d'annoncer des faits documentés mais surtout de proposer une multitude de solutions concrètes et faciles à mettre en place avec un minimum de motivation. C'est concis, précis et les auteurs abordent les sujets qu'il faut pour un changement rapide et visible : la consommation, le transport, l'alimentation, le numérique... Les conseils sont souvent associés à des liens vers des associations, des sites internet... donc pas d'excuse pour reporter ;o)
Un bon mode d'emploi auquel se référer lorsque l'on cherche des solutions pour être plus vertueux dans notre rapport avec la planète !
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La vraie sobriété doit offrir aux plus démunis des perspectives de dignité, de bien-être, d'autonomie et de convivialité. Pour les plus privilégiés, en revanche, une sérieuse remise en question s'impose. Car quelle que soit la manière dont on aborde le problème, tous les chiffres convergent : plus on est riche, plus on consomme, plus on possède, plus l'impact de l'empreinte écologique est important. Donc l'effort de sobriété, c'est-à-dire faire moins et redescendre en deçà des seuils de soutenabilité, s'applique d'abord, et avant tout de manière proportionnelle, aux plus riches.
Les faits sont têtus. La croissance est toujours délétère pour la planète. Ne pas le reconnaître revient à propager une fake new, une imposture intellectuelle qui reste malgré tout au cœur du logiciel d'une classe dominante (...)