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EAN : 9782412081341
296 pages
First (05/01/2023)
4.15/5   23 notes
Résumé :
" Je regarde un documentaire sur la fin du pétrole et sur l'effondrement à venir de notre civilisation. Je zappe.
Je visionne une vidéo sur SpaceX et sa fusée géante. Fascinant, nous irons sur Mars en 2030 !
Je lis un rapport sur l'avenir du climat. Flippant. Mars me semble bien loin...
Accélération technologique, basculements culturels, secousses écologiques, économiques, sociétales, folies politiques et géopolitiques... Notre époque est charni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« le monde change et on n'y comprend rien » a pour ambition de nous aider à mieux comprendre le monde dans lequel on vit et comment nous en sommes arrivés à la situation inquiétante des crises actuelles. Il y parvient avec brio.
L'ouvrage contient beaucoup de citations, de sources variées et quelques schémas et graphiques pour appuyer le discours. Il fait également référence à des entretiens que l'auteur a eu dans le cadre de son podcast « sismique », pour lequel il est un peu la vitrine.
L'auteur explique son parcours, ses questionnements et les réponses qu'il a trouvées. C'est un travail multidisciplinaire où se mélangent philosophie, psychologie, histoire, écologie, économie, biologie et physique car tout est lié.
C'est un ouvrage de qualité si on le mesure au nombre de citations que j'en ai extrait pour Babelio (17 tout en me limitant). Il m'a paru assez facile d'accès mais il a parfois un côté cynique nourri de pessimisme et d'ironie. Ce qui est inhérent, je crois, à toute analyse du comportement humain.

Ce livre compte 4 parties :
* la première partie présente l'humanité et ses caractéristiques lui venant de son origine
* la deuxième présente les règles du jeu des sociétés humaines qui en découlent
A la lecture des deux premières parties, je me suis dit que ce livre était excellent. J'y retrouvais, structuré avec efficacité, les idées qui me permettaient de comprendre comment on en était arrivé là.
Je me suis rendu compte que j'ai beaucoup d'affinité avec l'auteur Julien Devaureix. La même façon d'analyser le monde pour l'essentiel, le même besoin de comprendre le fonctionnement humain pour savoir ce qui nous a conduit où nous en sommes et où nous allons.
La première moitié du livre permet une très grande prise de recul et amène à la réflexion et à la mesure (l'auteur fait preuve de beaucoup d'humilité et de prudence). Au fond, il apprend à se méfier de soi-même, pour devenir moins stupide que soi. Il nous invite que tout n'est qu'une question de point de vue, d'angle d'observation et de lunettes avec lesquelles on voit le monde.
J'ai particulièrement aimé le bon résumé de l'économie et de ses conséquences (2 pages suffisent) et de la finance (cette vaste escroquerie qui pourrait presque s'apparenter à un complot, si ce n'était pas qu'une histoire discutable à laquelle la majorité croit)

Comme moi, l'écrivain cherche à comparer la vie à un grand jeu auquel il faut comprendre les règles. Les règles sont plus ou moins les mêmes selon les gens car elles dépendent de notre nature biologique animale et des conditions dans lesquelles l'essentiel de notre génome a été sélectionné pendant les centaines de milliers d'années de la préhistoire. Les règles sont celles qui ont permis à notre cerveau d'avoir un comportement social optimal permettant la survie et le développement maximum. Il s'agit d'effet ou de biais cognitifs allant de l'effet Dunning-Kruger (qui veut que l'ignorant soit plus sûr de ce qu'il dit que le sachant) amplifié par les réseaux sociaux (et l'attaque de la science qui en découle) à l'expérience de Milgram (celle qu'on devrait enseigner à l'école et qui permettrait de comprendre les horreurs de l'histoire bien mieux que des heures enseignées dans cette discipline). Il aborde également le rôle des religions, des mythes et des croyances en général pour expliquer et fixer les règles de la vie collective.
Il y a plus de vingt ans de cela, alors que j'étais lycéen et que je découvrais la philosophie, j'ai commencé à rédiger un manuscrit tentant d'expliquer la nature du monde et de l'Homme. Satisfait de ce que j'avais pu découvrir par moi-même à cet âge mais insatisfait de mon vocabulaire et de mon style d'écriture, je n'ai jamais cherché à faire publier ce texte. Tout juste, je l'ai partiellement réinvesti dans mes blogs. Aujourd'hui, en lisant la première moitié de ce livre, j'ai le sentiment que c'est le livre que j'aurai voulu écrire…un peu comme si mon texte avait fait son chemin, s'était nourri de l'ère du temps avant de s'écrire à nouveau sous la plume d'un autre.
Ce livre contient précisément ce que je voudrais pouvoir enseigner à mes élèves de collège, pour qu'ils n'attendent pas d'avoir de la philo pour apprendre à réfléchir sur le monde…c'est une habitude qui doit se prendre jeune. Hélas, ce n'est pas le rôle qu'on attend d'un professeur de S.V.T. et le niveau de mes élèves ne leur permettrait pas d'être réceptifs à ce discours.

* la troisième partie présente la situation désastreuse dans laquelle on se trouve en toute logique
Ce livre n'est pas à conseiller aux personnes fragiles. C'est probablement le livre le plus effrayant qu'il m'ait été donné de lire. On comprend que notre civilisation touche à sa fin et qu'il est probablement impossible de l'empêcher. Cette fin de civilisation pouvant aboutir ni plus ni moins à la fin de l'humanité. le sujet n'est pas léger. Même si je me dis parfois qu'elle est bien longue à venir cette fin ! J'aurais aimé (j'aurais surtout eu besoin de) beaucoup plus d'optimisme, pour essayer de me convaincre que j'avais tort.
La lecture de la cette troisième partie a été très violente… l'enchainement des mauvaises nouvelles concernant la planète (même si je les connaissais déjà toutes) a été indigeste et j'ai failli abandonner en mettant un 2 (étoiles) sur Babelio !
Puis, je me suis dit qu'il fallait quand même que j'aille jusqu'à la dernière partie, puisque c'est elle qui est sensée présenter le positif.

* la quatrième partie, enfin, tente de donner des pistes pour réussir à le vivre pas trop mal.
Cette partie qui se veut la plus optimiste est relativement décevante. le positif est très loin d'atteindre le négatif de la partie précédente. En résumé, l'auteur propose de trouver le soutien dans la philosophie, le spirituel en général et dans le stoïcisme en particulier.
L'ouvrage se termine sur des passages très intimes et poétiques.

Cet ouvrage arrive à un moment où je suis las de ma quête qui consiste à essayer de comprendre la nature humaine. J'ai l'impression de la comprendre mieux que beaucoup de gens qui ne se posent pas ces questions. Mais finalement, mon tort a été de croire que mieux la comprendre, me permettrait de mieux l'aimer (je cherche à guérir de ma misanthropie).


En résumé, si vous avez l'espoir solidement chevillé au corps, peut-être pouvez-vous lire ce livre en entier, sinon, contentez vous des deux premières parties.
Pour être tout à fait honnête, je n'ai pas appris grand-chose dans cet ouvrage car, dans mon parcours intellectuel visant à mieux cerner l'humanité et les crises qu'elle traverse ; je suis passé par les mêmes chemins que l'auteur et je suis, en grande partie, arrivés aux mêmes analyses, au même diagnostic et aux mêmes (absences de) solutions et ça m'énerve !
Bon je mets quand même un 4 (étoiles) pour les deux premières parties !
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J'ai lu le livre de Julien Devaureix, « le monde change et on n'y comprend rien ». À la fin de cette lecture, ayant eu un gout d'amertume, je relis certains passages, j'en parle à ceux qui m'en ont recommandé la lecture, je lis quelques critiques littéraires. Tous sont unanimes, les constats menés par l'auteur du livre et du podcast sismique sont clairement exposés et d'une grande lucidité sur le monde. Effectivement, le constat est méthodique, scientifique, presque exhaustif. Pourtant une impression de néant demeure. Je vais devoir me pencher sur ce mouvement intérieur.

Un premier état de fait est que ceux à qui j'ai parlé du livre ont loué son développement, mais éludé ses solutions. Les conclusions de l'auteur — il le souligne lui-même — sont personnelles. Cependant, je me dis que si j'ai acquiescé à la démonstration, je devrais souscrire à son résultat. de toute évidence non. À la suite des entretiens qu'il a menés et de la mise par écrit de sa réflexion, Julien Devaureix nous explique

Avec un peu de décantage, je retire deux idées avec lesquelles je suis en proie. La première, c'est un matérialisme : doctrine d'après laquelle il n'existe pas d'autres substances que la matière (s'oppose à idéalisme, à spiritualisme). La croyance n'est qu'imagination, la religion n'est que mythe. Autrement dit, si vous vivions dans l'eau et que rien n'a jamais prouvé l'existence de terre, il est alors vain pour le matérialiste d'imaginer une notion utopique telle qu'un rivage. En deuxième lieu, l'absence de sens, d'action et de cohérence me renvoie à l'idée de dissolution. Je rapprocherais volontiers cette manière de vivre avec les philosophies orientales, mais que je connais bien trop mal. Si l'on tire sur la métaphore, l'image qui me vient serait qu'au milieu des flots, il vaudrait mieux ne faire qu'un avec les vagues, plutôt que de lutter contre le mouvement de celles-ci. Il y a donc une cohérence entre dissolution et matérialisme. S'il n'y a pas d'utopie, s'il n'y a que la matière, alors oui, sans doute vaut-il mieux ne pas être en lutte permanente avec elle. Accepter son mouvement sans qu'il soit nécessaire d'en saisir le sens. Il n'y a effectivement aucune erreur de logique dans le développement de Julien Devaureix ni dans ses conclusions, mais je ne souscris pas au cadre dans lequel il se place. Alors quel est-il ?

Le livre est assurément scientiste. Un des invités du podcast de Julien Devaureix l'avait pourtant invité à prendre en compte les apports du coeur, de l'esprit, du corps et de la spiritualité. Alors que les épisodes du podcast ouvrent à la complexité du monde, le livre le réduit à une accumulation de vérités scientifiques. Les philosophes eux aussi avertissent pourtant sur le fait que la somme des connaissances, n'est pas la réalité. Sur le sujet, la question emblématique est : « Quel effet cela fait-il d'être une chauvesouris? » En effet, vous pourrez accumuler toutes les connaissances du monde, cela sera toujours insuffisant pour saisir la vie d'une chauvesouris. Pire, cela pourrait avoir l'effet inverse, en nous coupant de l'émerveillement et de l'émotion première devant le vol d'une chauvesouris.

Alors oui, effectivement le monde matérialiste dans lequel nous vivions vacille, devient instable, se complexifie, montre ses limites. Je comprends sans soucis que l'on puisse angoisser à sa vue et de manière inféconde, rester figé ou s'agiter. N'est-il pas temps d'ouvrir d'autres portes : celle de la résilience, de l'Amour, de la contemplation, de la compassion. Tendre une main vers un être humain ou vers le ciel n'a rien d'incompréhensible ni d'angoissant. L'idée reste la même depuis des millénaires même si nous aurons besoin d'être inventif sur la forme. Il sera certainement nécessaire de passer par des décroissances, des actions politiques, des changements radicaux. Mais pour les mettre en oeuvre, sans doute faut-il garder une forme de foi ou d'utopie.
Lien : https://church4you.be/namur-..
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Tout d'abord, je remercie vivement Babelio Masse Critique et First Editions pour l'envoi du livre de Julien Devaureix : « le monde change et on n'y comprend rien ».

Comme lors des précédentes fois, savoir que l'on va recevoir un ouvrage suite à l'opération Masse Critique est source de joie et de fierté, c'est comme si j'étais en quelque sorte reconnue dans mes qualités de lectrice !

J'avoue avoir eu un peu de mal à me concentrer sur la lecture de ce livre au cours des premiers chapitres. J'identifie deux raisons principales à ces difficultés : je n'ai pas vraiment l'habitude de lire des essais et je suis dans un moment difficile de ma vie, qui me chamboule…

Mais je me suis accrochée et j'ai bien fait, car j'ai ensuite réellement été scotchée à cette lecture, sans pouvoir m'arrêter.

Julien Devaureix a fait vraiment un gros travail d'analyse, c'est très fouillé, complet et bien écrit. J'ai pris plein de notes, d'où les nombreuses citations qui mettent en avant des idées qui étaient souvent miennes sans que je parvienne à les formuler de façon claire.

Et terminer sur une citation d'OSS117, alors, là, chapeau !!!

Je vais maintenant découvrir ses podcasts que je ne connais pas encore .

C'est une belle découverte, merci encore !
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Le monde change et on n'y comprend rien” est une exploration captivante et profonde de la complexité de notre époque et des défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés. L'auteur, avec une approche à la fois érudite et accessible, parvient à naviguer à travers un large éventail de sujets, des changements climatiques à la dynamique des civilisations, tout en restant ancré dans une réalité palpable et pertinente.

L'un des points forts du livre est sa capacité à contextualiser des enjeux globaux dans une perspective historique et systémique, offrant au lecteur une compréhension approfondie des mécanismes qui façonnent notre monde. le style d'écriture est fluide et engageant, rendant des sujets complexes compréhensibles et captivants.

Cependant, bien que le livre soit richement informatif et incroyablement pertinent, certains lecteurs pourraient trouver le ton parfois un peu trop détaché ou ironique, notamment dans les passages où l'auteur utilise l'humour pour alléger le poids des problématiques abordées. de plus, bien que la conclusion et l'épilogue offrent une touche d'optimisme et de pragmatisme, ils pourraient laisser certains lecteurs désireux de solutions plus concrètes ou de directives plus claires pour l'action.

En somme, “Le monde change et on n'y comprend rien” est un ouvrage essentiel pour ceux qui cherchent à comprendre les multiples facettes de notre époque troublée. Il offre une richesse de réflexions et une invitation à repenser notre rapport au monde, même s'il laisse parfois le lecteur face à l'ampleur des défis sans réponses toutes faites. Une lecture recommandée pour ceux qui souhaitent s'immerger dans les complexités de notre temps avec un guide éclairé et engageant.
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Un chouette livre pour mieux comprendre ce grand bazar systémique et multidisciplinaire mieux connu sous le nom de "notre situation actuelle" 🙂 Il est fait une synthèse à mes yeux pertinente pour relier de multiples sujets et tenter d'y voir (un peu) plus clair sur un schéma d'ensemble :

-> Notre rapport très imparfait au réel, ou plutôt notre incapacité structurelle et normale à appréhender sa bien trop grande complexité, de quoi découle entre autre de la sur-confiance et autres biais cognitifs qui parfois nous trompent (enfin les autres bien sûr, moi je n'ai pas de biais ! 🙃🙈)

-> Une vue macro des règles du jeu physiques et biologiques (coucou entropie et énergie), les grandes tendances de notre histoire humaine et la structuration de notre civilisation (coucou grande accélération)

-> Une vue macro de notre chateau de cartes actuel, du grand paradoxe de notre époque, et des remous exponentiels qui commencent à se faire sentir : j'ai nommé notre lot d'ennuis multifactoriel ayant une petite tendance à s'auto-alimenter et s'amplifier les uns les autres (climat, biodiversité, finitude de ressources, inégalité, polarisation, effondrement du discours rationnel et autres joyeusetés)

-> Et bien sûr des réflexions sur que faire de ces constats, les (partiels) choix individuels pour contribuer à changer le jeu, et les dynamiques collectives possibles.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Ce rapport (le rapport Meadows) a fait beaucoup de bruit lors de sa publication et est devenu un best-seller, vendu à des millions d'exemplaires. Les personnalités politiques les plus ouvertes (...) l'ont pris au sérieux et ont cherché à voir ce qu'il était possible de de faire pour amener le monde sur une trajectoire meilleure. Mais la grande majorité des économistes n'ont pas voulu en entendre parler, et le mouvement néo-libéral propulsé par Reagan et Thatcher a évidemment balayé cette thèse d'un revers de main. Le fait que "le mode de vie des Américains [ne soit] pas négociable", comme le déclarait Georges Bush père en 1992, explique en partie cette impossibilité à poser la question des limites.
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Au niveau de l'individu, la chose est tout aussi compliquée, mais elle est véritablement une clé de lecture essentielle. L'égalité n'est envisageable qu'en limitant la puissance de certains (les plus privilégiés). La liberté individuelle est perçue de nos jours comme un droit à maximiser sa propre puissance. Pour éviter une dérive climatique en respectant les accords de Paris, il nous faudrait réduire nos émissions à moins de 2 tonnes (de CO2) par personne. Concrètement, cela signifie gagner moins d'argent, voyager moins, consommer moins de produits et de services qui requièrent eux-mêmes beaucoup d'énergie et de ressources pour pouvoir exister (1 kg de viande de boeuf nécessite 13 500 litres d'eau, et "pèse" 27 kg de CO2, soit environ 100 fois plus que 1 kg de carottes°. Il s'agit donc de renoncer à tout un tas de choses qui, aujourd'hui, sont des manifestations d'une puissance à laquelle on aspire (un peu naturellement et beaucoup du fait de la pression sociale).
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On perçoit aisément l'intérêt que l'on aurait à mieux écouter. Nous avons toutes et tous fait l'expérience d'une conversation profonde, dans laquelle nous étions en quelque sorte en connexion avec notre interlocuteur. Ces instants participent souvent à l'établissement de relations qui vont au-delà du superficiel. En écoutant mieux, on peut parvenir à percer la surface des choses (on parle d'ailleurs de conversation "profonde") pour parfois découvrir un morceau de vérité, au moins de celle de celui que l'on écoute. on peut casser les murs des apparences, des conventions sociales, de la pudeur même, et mettre à nu un bout de réel.

Evidemment, cela demande du travail, et il n'est par ailleurs pas possible d'être toujours en posture d'écoute profonde ; mais prendre conscience de notre niveau d'attention et pouvoir le choisir sciemment est déjà un premier pas.
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En 1999, les psychologues David Dunning et Justin Kruger publiaient une étude sur un phénomène amusant qui porte aujourd'hui leurs noms : l'effet Dunning-Kruger. Leur trouvaille est simple à formuler : plus nous sommes incompétents dans un domaine, plus nous avons tendance à surestimer notre compétence - on appelle aussi cela l'effet de "sur-confiance". Et plus on devient compétent, plus on a tendance à sous-estimer sa compétence.

Cela peut sembler paradoxal, mais l'explication est simple : c'est en prenant le temps de creuser un sujet qu'on en découvre la complexité, les aspérités, alors qu'on ne voyait de prime abord qu'un surface lisse. En se donnant la peine de chercher un peu plus en profondeur, notre assurance du débutant s'étiole, mais elle nous revient ensuite, cette fois légitime, alors que nous progressons dans la connaissance du sujet.
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L'opinion est le nouvel étalon du réel. Partout sur les réseaux sociaux, des commentaires vindicatifs, tapés par des individus sûrs d'eux n'ayant souvent pas pris la peine de bien élaborer leur réflexion ou de sourcer leurs affirmations. Il faut aller vite et la raison s'y perd en même temps que la mesure. Demandons à quelqu'un ce qu'il pense. Demandons-lui ensuite "pourquoi ? ". La réponse est presque toujours floue. Nous sommes à l'ère de l'à- peu-près décomplexé.

En 1999, les psychologues David Dunning et Justin Kruger publiaient une étude sur un phénomène amusant qui porte aujourd'hui leurs noms : l'effet Dunning-Kruger. Leur trouvaille est simple à formuler: plus nous sommes incompétents dans un domaine, plus nous avons tendance à surestimer notre compétence - on appelle aussi cela l'effet de "sur-confiance". Et plus on devient compétent, plus on a tendance à sous-estimer sa compétence.

Cela peut sembler paradoxal, mais l'explication est simple: c'est en prenant le temps de creuser un sujet qu'on en découvre la complexité, les aspérités, alors qu'on ne voyait de prime abord qu'une surface lisse. En se donnant la peine de chercher un peu plus en profondeur, notre assurance du débutant s'étiole, mais elle nous revient ensuite, cette fois légitime, alors que nous progressons dans la connaissance du sujet.
(...)
Ainsi, nous nous retrouvons dans une situation où ce sont souvent ceux qui en savent le moins sur un sujet qui s'expriment le plus, et avec force, pensant être légitimes pour le faire.
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