Ludo s’éclaircit la voix.
– Attendez la suite. Trois jours après la tuerie, notre ambassadeur au Niger a été contacté. Des Touaregs ont intercepté un homme, un Français, alors qu'il se dirigeait vers le Mali. Ils réclament une rançon à la France. Il s'agit d'un certain Mokhtar Hussein. Recherches faites, ce n'est pas un touriste égaré. On s'est aperçu qu'il avait été tracé en Syrie. Après quelques tractations, les Touaregs ont compris qu'il ne leur sera pas versé de rançon. Ils abandonnent Hussein en plein désert et notre triste sire est recueilli par une patrouille nigérienne. Depuis, nous croyons savoir qu’il est détenu dans un fort militaire, vraisemblablement près de la frontière avec le Mali. Mais où exactement ? Il va falloir le découvrir, et vite, avant qu’il ne soit transféré à Niamey et que soit procédé à son rapatriement… Une option inenvisageable que la convention de Genève ne nous permet évidemment pas de verbaliser. Nous allons tout mettre en œuvre pour essayer d’en savoir d’avantage. Mais ça ne va pas être facile. Si on n’agit pas avec discrétion, les Nigériens vont se douter que quelque chose se trame côté français et ils vont vouloir en connaître la raison. Là, ça risque de devenir très compliqué…
Les djihadistes étaient maintenant parvenus à une distance d’environ quatre cents mètres. Ils s’étaient immobilisé. Puis, les uns après les autres, ils mirent pied à terre. Dès lors, ils se déplacèrent par bonds. Ils effectuaient cinq à six pas courbés avant de se plaquer au sol. Attendaient quelques secondes. Puis reprenaient leur progression. Ainsi, ils étaient une myriade à resserrer l’étau de toutes parts.
– On tire le plus tard possible, cria Tann.
De son côté, à travers sa lunette, Mauser continuait à observer les préparatifs de l’ennemi. Il cherchait l’arme ou les armes d’appui. Autrement dit : le ou les mortiers.
Soudain, un coup de feu fut lâché, donnant le signal de l’attaque. Les djihadistes s’élancèrent comme un seul homme au cri de Allahou Akbar.