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4/5   2 notes
Résumé :
En 1975, un jeune alpiniste part gravir seul et en hiver la célèbre face Nord des Grandes Jorasses.
La perte du joint d'étanchéité de son petit réchaud à gaz, une simple rondelle de caoutchouc, transforme son aventure en drame.
Ce qu'il ignore, c'est qu'il va pénétrer dans le monde des morts.
Comme Orphée, voilà plus de 3000 ans, il découvre ce que peu d'humains ont vu de façon consciente. Cela n'a rien à voir avec les effets de tunnel, de lumi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Son titre prétentieux me l'aurait fait ignorer presque sûrement ; la mention « éditions orphiques » sur la couverture l'avais mis dans la case « à bannir ». C'était pourtant un appel à la pitié des lecteurs : ces livres devaient être donnés ou mis au pilon. Une semaine plus tard, encore plus misérable après l'adoption de la plus grande partie de la nichée, il miaulait toujours, la tête légèrement penchée. Je l'ai retourné, vu que la quatrième parlait d'alpinisme, et je l'ai glissé au chaud dans une grande poche.

C'est l'autobiographie d'un grimpeur français célèbre dans les années 70 et 80. Un excellent alpiniste, le premier à avoir réussi en solitaire, en hiver et en un seul hiver les faces nord ultimes des Alpes : Cervin, Grandes Jorasses, Eiger.
Il raconte aussi des expéditions sur d'autres continents, l'expédition française au K2 où un sherpa meurt dans ses bras, une ascension au Mac Kinley où sa lucidité sauve de justesse les pieds, et peut-être la vie de son ami. Bref un livre de montagne intéressant, très lisible.

Alors pourquoi ce titre, la probable auto-édition « aux éditions orphiques du Mont-Blanc » ? Oui, il y a autre chose dans le livre. Ayant des dispositions préalables au mysticisme, Ivano Ghirardini a aussi approché la mort de très près, ayant lutté pendant une dizaine de jours contre l'hypothermie et la déshydratation en haute montagne. Et il a pris très au sérieux ses visions ; il pense désormais faire partie des initiés à un secret qu'il serait dangereux de révéler. Pas de révélations, donc mais quelques pages bien hallucinées. Ce n'est pas gênant en soi : avec des substances bien connues, Les Clochards célestes de Kerouac aussi philosophent et délirent en montagne, mais Ghirardini fait très fort.
Pendant la suite de sa carrière de montagnard, il prie ses dieux (plutôt Athéna que le Dieu des juifs et des chrétiens qui l'a un peu déçu est n'est pas d'origine européenne – gros malaise chez moi) et écoute leurs messages.
Il n'est pourtant pas un illuminé de base : sa réflexion est basée sur une culture, pas très conventionnelle mais riche et digérée. Il est aussi capable de dire que ses illuminations et les voix qui lui parlent de l'extérieur sont peut-être simplement issues des zones profondes de sa conscience, analysant le danger. Ainsi cette scène où il entend une voix lui crier: « Arrête-toi là et prépare du thé » quand il y a enfin un point sûr dans un champ de neige qui va probablement se transformer en avalanche mortelle. L'avalanche dévale, il s'est arrêté au seul endroit possible.

A vous de choisir : dites « au fou » et passez votre chemin, lisez en sautant ou en savourant les passages les plus bizarres, c'est aussi un livre de montagne prenant et authentique.
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Un livre écrit d'un jet en prison, à la maison d'arrêt de Bonneville (74) en moins de trois semaines, d'un seul jet, comme une sorte d'expiration. Ce qui est surprenant c'est l'incroyable clarté du style, c'est simple, et pourtant chaque phrase se veut "utile".
Thanatos...oui, rien de bien original dans ce titre, mais c'est pourtant de cela qu'il s'agit. le Linceul en 1975, à 22 ans, 27° de température, des gelures, l'hypothermie. Six jours dans un sarcophage de neige à 3700m d'altitude, après la première hivernale solitaire de la face nord des Grandes Jorasses. Trois jours au dela...au dela d'on ne sait plus ce qui est la vie ou la mort.
Une histoire surprenante, celle d'un schizophrène qui entend des voix et qui se jette dans la gueule de la Bête 74, la bête de l'apocalypse pour lui. Un fou? Non, les fous ne peuvent pas survivre à l'extrême qui se répète, premières après premières. Non, ce qui est intéressant, ce sont les voix. Qui sont ces voix qui ont parlé à Jeanne, Bernadette, Benoite et tant d'autres? Et que veulent elles? Ce livre ne répond pas à cette question.
Ecrit en prison, là où la bête 74 voulait le détruire et le faire disparaitre, il dit: "j'écris et donc je suis en vie".
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le guide a toujours cette présence de la mort à côté de lui. Il ne peut pas s'interroger sans cesse. Le sérac au-dessus de lui va-t-il tenir? Le pont de neige ou cette plaque à vent sont-ils solides?
Cela me fait songer aux vers du sublime Homère :
"Mais puisque sans arrêt les dessous du trépas nous guettent
Par milliers, et que nul ne peut les fuire ni les chasser,
Donnons la gloire à quelqu'un d'autre, ou gagnons la pour nous"
C'est de la sorte que nous progressons en montagne, avec une âme humble face à tant d'immensités, mais toujours présent dans note esprit, ce fait : si nous devons mourir, plaise aux Dieux que ce soit d'une mort rapide, belle et glorieuse.
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La remontée du vallon de Mary en hiver est une véritable merveille. Il n'est pas rare d'y rencontrer des lièvres blancs, avec juste le bout du museau, les yeux et l'intérieur des oreilles qui soient reconnaissables distinctement.
A la petite cabane du berger, avant d'obliquer vers le glacier du Marinet, j'eus droit à la charmante visite d'une petite hermine blanche qui voulait à tout prix savoir ce que contenait mon sac à provisions. Je décidais de passer la nuit là, en sa compagnie, en partageant avec ce fier animal quelques rondelles de saucisson.
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Je repense à ma femme qui doit être en France à présent. Tout s'entrechoque en moi. Pourquoi suis-je ici. Qu'est-ce qui me pousse à prendre des risques inconsidérés? La prise de conscience est brutale. Je mesure d'un coup la folie de ma tentative. Si le vent se lèvre, je suis perdu, il m'est impossible de redescendre. J'ai une vision très nette du hurlement de la tempête, des rafales de vent qui arrachent les pierres, décapent la montagne, projettent les cordes à l'horizontale. Il me faut fuir! Perdre de l'altitude au plus vite! La jeune fille me sourit. Elle a rangé son harmonica et me fait Namasté avec ses mains jointes. J'ouvre grand les yeux et l'angoisse m'étreint.
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je voulais encore parcourir le monde afin d'assouvir cette soif de connaissance qui me brûlait. Ce que je cherchais n'était pas écrit dans les livres sacrés mais dans les lieux. Je désirais me rendre compte par moi-même, vibrer à l'unisson avec les hautes montagnes que je gravissais, afin de renaître. C'était la clé de l'entretien de Jésus avec Nicodème que je résume ainsi : tout homme s'il ne naît pas de nouveau d'eau et d'esprit ne trouvera pas le royaume des cieux.
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Lorsque vous franchirez la porte, surtout ne dites pas:
"nous n'avons pas eu le temps".
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