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EAN : 9782720216053
202 pages
Fayard/Pauvert (12/10/2005)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
« C'est en s'exposant nue, ou, pour mieux dire, dans son dénuement même que la chair, non sansparadoxe, manifeste le mieux sa vocation, en chacun de nous, à nier et dépasser sa nature matérielle. Ainsi, le grand âge et ses stigmates ne sauraient rien retrancher de cette beauté «essentielle» de la chair. La nudité est par nature innocente, et belle par vocation, car l'humain se célèbre lui-même dans la chair aussi bien que par les idées et les mots. »
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Pour la première fois, on pouvait s’exhiber en couleurs, et dans un format «de poche » qui n’était pas sans rappeler la taille modeste des clichés pornographiques vendus jusqu’alors « sous le manteau ». De manteau, justement, on n’en avait plus besoin : redingote, col dur et fixe-chaussettes de la pornographie à la papa furent mis au rancart.
Le « nu intégral », on y accédait enfin, quoique par accident, par maladresse, par hasard. Comme « le chasseur caché dans l’arbre », la nudité était là sans y être tout à fait. On découvre le chasseur, comme chacun sait, en retournant l’image dans tel ou tel sens. La nudité s’apercevait dans l’espèce de transparence créée dans la candeur (dans la couleur chair, plutôt) de l’image : éclairage frontal, au flash, acrobaties sexuelles réalisées devant un tissu à fleurs de Pour la première fois, on pouvait s’exhiber en couleurs, et dans un format «de poche » qui n’était pas sans rappeler la taille modeste des clichés pornographiques vendus jusqu’alors « sous le manteau ». De manteau, justement, on n’en avait plus besoin : redingote, col dur et fixe-chaussettes de la pornographie à la papa furent mis au rancart.
Le « nu intégral », on y accédait enfin, quoique par accident, par maladresse, par hasard. Comme « le chasseur caché dans l’arbre », la nudité était là sans y être tout à fait. On découvre le chasseur, comme chacun sait, en retournant l’image dans tel ou tel sens. La nudité s’apercevait dans l’espèce de transparence créée dans la candeur (dans la couleur chair, plutôt) de l’image : éclairage frontal, au flash, acrobaties sexuelles réalisées devant un tissu à fleurs de chez Bricologis, cadrage approximatif, laideur généreuse et sans chichis de l’intromission en gros plan réalisée de justesse, au bout des dix secondes accordées par le retardateur, etc.
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La nudité ne se conçoit pas sans la conscience d’être nu – nous venons de le constater. Elle est, dans cette mesure, le propre de l’homme. Mais, pour la même raison, elle constitue un état de conscience « critique » ; elle confronte, dans une situation d’équilibre précaire, le sentiment intime du bien et du mal, du beau et du répugnant, du respectable et de l’indécent. Nous avons noté que la nudité, aussitôt que décelée, se couvre d’un voile «mental», d’une buée de gêne ou de honte faisant office de cache-sexe. La nudité est une entité contradictoire, ou constitue une véritable impossibilité logique, puisque, pour advenir, il lui faut être consciente d’elle-même; or cette conscience la corrige immédiatement, la recouvrant de son tulle de pudeur.
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Il me semble que la nudité consiste pour l’essentiel dans la conscience ou dans le «sentiment» qu’on éprouve d’être nu; sentiment soudain, inopiné, de l’ordre de la « révélation ».
«Auparavant», au temps d’avant le temps, ils «étaient nus, l’homme et sa femme, et ils n’en avaient point honte». Ils n’avaient pas encore pris conscience, tout bonnement, de leur état de nudité. Découverte dont la Bible affirme qu’elle est tout à fait fâcheuse, puisqu’il s’agit, en tout état de cause, de la première expérience du péché, du mal et du châtiment. C'est à la suite de cette expérience fatale qu’Adam et Ève furent chassés du jardin d’Éden où la température variait entre vingt-quatre degrés l’hiver et vingt-cinq degrés par les temps de canicule.
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La pudeur n’a pas vocation à contrarier l’appétit sexuel, à moins que son travail de « gestion » du plaisir futur, et l’agréable excitation, déjà, de l’attente, ne soient pervertis par les sévères prescriptions d’une religion ou de toute autre forme d’oppression moralisatrice.
La pudeur est plutôt en quête de nudité, à la façon dont la mère Michel cherche son chat : il s’agit de ne pas laisser divaguer n’importe où les doubles imaginaires de sa chair, avec les désirs que suscitent ces doubles, sans qu’on le sache toujours ni, surtout, qu’on éprouve un désir en retour.
La pudeur, répétons-le, n’est rien d’autre qu’une économie de la nudité.
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La nudité ne saurait se passer d’ornement, fût-il fortuit ou « naturel » comme peut l’être, par exemple, un rayon de soleil sur la peau humide d’une baigneuse. La nudité vraie, alors, n’est rien d’autre que le miroitement sur autrui de mon propre désir. De même, je n’accède au plaisir, puis à l’assouvissement, qu’en reconnaissant sur l’objet si peu «objectif» de ma convoitise le reflet exact de mon propre regard. Celui-ci ne fait ainsi que fixer avec intensité l’imminence probable de la jouissance qui, seule, l’arrêtera et, du même coup, fera « image », dans le relatif bonheur d’une satiété passagère.
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