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EAN : 9782753301474
600 pages
Editions SW Télémaque (20/04/2012)
4.5/5   2 notes
Résumé :
« Le désert me broie le coeur, je ne sais pas si j'en reviendrai... »

On a toujours parlé et écrit au nom de Jésus.
Pour la première fois, il prend la parole et raconte à la première personne son histoire d'homme, sa spiritualité, ses doutes, au coeur de la Judée sous domination romaine.

De la conception à la crucifixion, ce roman revisite avec une inspiration étonnante les événements relatés dans les Évangiles. Il offre aussi un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
je vais avoir du mal à quitter mon « Yéshoua ». Ma lecture a été si longue qu'il a partagé mes heures comme un vieil ami.
Car Yéshoua ressort bien comme un ami de la lecture de ce que je qualifierais volontiers d'évangile poétique, selon Jésus, écrit par un nègre athée et contemporain.

Voilà, la messe est dite !

Pas tout à fait tout de même, car, on a beau dire, être athée ou pas, lire un roman historique, très vivant, rédigé à la première personne et où cette personne est Jésus est troublant.

Entre l'auteure, Chloé Dubreuil, spiritualiste athée et le lecteur croyant sans religion que je suis, une étrange alchimie a oeuvré. D'autant que la poésie affirmée du texte a servi de liant philosophal.

Le premier contact est celui d'une très belle langue. C'est aussi celui du "Je".
Le condamné que nous ne savons pas encore être Jésus, pense et se parle à lui-même dans sa geôle.

Les descriptions sont très vivantes et nous projettent visuellement dans le temps et dans des lieux où l'on voit évoluer quantité de personnages.
Tout prend importance ; couleurs, odeurs, parfums, habits, toucher.
On a une impression de fourmilière géante où se mêlent artisans, marchands, religieux, fanatiques, pèlerins de toutes religions, soldats romains, résistants, prophètes, ermites, bannis, mendiants, infirmes.

Les sentiments de Yéshoua s'exposent. L'auteure fait de lui un homme, illuminé certes, mais proche de nous. La métamorphose, qui fait de lui, le Christ, devient humaine, compréhensible. Mystérieuse mais compréhensible
Est-ce une bonne ou une mauvaise chose?
C'est une chose courageuse que je respecte, une chose qui aurait valu bien des tourments à l'auteure en d'autres temps.


Il en ressort un Yéshoua humain, riche d'une immense compassion, d'un charisme oecuménique, vide de tout désir et proche de son créateur.
Sa volonté est de communiquer sa foi aux hommes pour simplement les sauver :

Aimer le Dieu unique avec lequel il fait totalement corps.

Libérer l'homme de toute soumission tant politique que religieuse – et il y avait de quoi faire.

Assurer que le salut vient de l'amour et non de la violence


Comment un tel homme, dangereux pour les pouvoirs en place, pourra-t-il être jugé ?
Rebel, résistant, anarchiste il est. Mais pacifiste il est encore plus !

Il faudra le juger néanmoins ! Ces idées sont trop dangereuses et les foules le suivent de plus en plus nombreuses. Il faut dire qu'il a, en plus, le talent de guérir et c'est énorme dans ce monde misérable et déchiré par la multitude de croyances, de désirs de pouvoir et de violences.

Guérisons ou miracles ?
L'auteure fait ici le choix courageux – qui aurait été suicidaire il y a quelques siècles – de montrer comment « faire voir Dieu à un aveugle » a été considéré comme un miracle par les fidèles ou comment « redonner l'envie de vivre » à un désespéré, a été qualifié de résurrection.

Elle fait encore ce choix de susciter le doute quand elle nous montre un Yéshoua qui, quand tout le monde nomme Dieu, Elohim ou père, lui, l'appelle Abbâ: Papa.

Elle fait toujours ce choix de nous parler de la conception de son fils ainé, par Marie, en des propos simples, réalistes, avec cette poésie qui laisse planer le doute :
« Je n'étais encore qu'une pensée pour mon Père, une âme épandue en son monde immuable quand l'être qui m'a engendré avait lui-même été plongé dans une noirceur inconsciente ».

Mais elle n'évoque aucune marche sur l'eau, aucune multiplication des pains, aucun miracle hors de ses propos.

Nous sommes à des années lumières de la catéchèse obscure que nombre d'entre nous ont connue. L'auteure de « Yéshoua », elle, s'exprime clairement et c'est cette clarté teintée de poésie qui définit ce beau roman.



Je déteste être long dans mes fiches de lecture et là, c'est déjà presque trop.
Il y aurait de quoi commenter encore et encore.
Alors j'abrègerai en disant que ce fut une lecture-pavé d'une grande richesse pour moi qui était béotien. Une lecture qui ne me laissera pas indemne et qui a fait de ce personnage un homme, particulier certes, mais un homme tout simplement.


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Férue de romans historiques et de biographies romancées, je ne pouvais qu'accepter avec plaisir ce livre lorsque Vincent Béghin (du blog Les Agents Littéraires) me l'a proposé. Permettez-moi à ce propos de le remercier ainsi que les Editions Télémaque pour ce partenariat.

Si j'aime autant ce genre, c'est parce l'on apprend énormément de choses de la manière la plus facile et la plus agréable qu'il soit : en étant transporté(e) par la lecture. Les puristes m'argueront que ce n'est pas de l'Histoire pure et dure. Certes, mais il faut quand même savoir que l'écrivain fait un énorme travail de recherches et qu'il n'a pratiquement pas droit à l'erreur. Au lecteur par la suite d'aller plus loin, de rechercher le vrai du faux. Personnellement, c'est aussi ce qui m'amuse. L'exercice n'est pas aisé et il faut vraiment maîtriser son sujet.

Chloé Dubreuil s'attaque ici à un mythe, à un personnage pour lequel du sang a coulé (et de l'encre également). Prendre Jésus pour personnage principal de son roman, voilà qui est particulièrement osé mais aussi original. Et je dois dire que l'idée m'a intéressée d'entrée de jeu. Et lorsqu'on en entame la lecture, on ne lâche plus le texte. Un véritable petit bijou et je ne mâche pas mes mots. On ne s'ennuie pas une seule seconde en lisant le récit que nous fait le personnage de sa vie, de ses actes, de ses doutes... Yéshoua ne nous apparaît plus comme une entité, il devient un homme à part entière avec ses ressentis, ses émotions. Et là, je dis bravo ! Car que l'on soit athée (comme moi, bien que m'intéressant à tout ce qui touche à la religion, patrimoine culturel), croyant ou autre, ce livre ne peut qu'intéresser et toucher la corde sensible de chacun d'entre nous. Et quel style ! Une écriture très fine, poétique, au service de l'histoire. On sent que Chloé Dubreuil maîtrise son sujet à la perfection et que ses trois années de recherches n'ont pas été vaines. Et, pour aller plus loin, elle nous permet également d'en savoir plus sur cette Judée et sur cette époque qui peut nous paraître si lointaine et si proche à la fois.

Je le répète, une fois ouvert, ne comptez pas refermer ce livre de sitôt. Je ne connaissais pas cet auteur mais je vais à présent la suivre et lire ses autres ouvrages.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Dans la cabane, la nuit est bruissante. Des chauves-souris frôlent le toit fait de rameaux de pins et d'oliviers, de myrtes et de palmiers. Judas demeure en son silence, le visage levé vers l'aperçu d'un ciel sombre. La tradition impose que les branchages des tentes soient composés de telle façon qu'ils laissent passer aussi bien la clarté des étoiles que la lueur du soleil, ce nécessaire équilibre divin. Judas a les yeux fixés tout là-haut, vers le glacis bleu nuit, dépouillé de ses luminaires. Son être mémorise mes paroles. Son corps semble sans mouvement. Et puis sa voix s'épanouit enfin dans la douceur de l'air.
- Tes choix feront de toi davantage qu'un homme, Yéshoua, l'égal de notre Seigneur. Je t'aiderai à octroyer à ta mort le sens de l'oracle car avant de te connaître, le vide de ma mémoire me donnait le vertige et tu l'as comblé. Mais accorde-moi ensuite le droit de te suivre dans ta plénitude.
À Jérusalem, la plus grande de nos solennités illumine le Temple. En ce lieu, en cette nuit, les lueurs de mon sanctuaire s'éteignent peu à peu. Judas... Qu'a-t-il en tête ? Que veut-il me signifier ? Il n'aura pas à sacrifier sa vie d'homme pour moi. Il devra au contraire témoigner pour mon Père, transmettre son message comme le fera l'ensemble de mes envoyés.
- L'un de nous devra te mener à ta mort. Mais tu le sais déjà, maître.
Me mener à ma mort... Est-ce pour cela que j'ai choisi de me confier à lui en premier ? Il est des dévouements qui rongent l'être et le dévorent.
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