C'était avant :
Après une violente dispute avec son ado, (une de plus), qui s'est terminée par une gifle et la destruction de sa manette de jeux, Aline, exaspérée, est à bout. Elle somme Théo de monter en voiture pour rendre visite au Papy.
« Je dois faire quelques courses. Tu m'attends là ? »
Michèle est aide familiale. Trois fois par semaine, depuis deux ans, elle s'occupe de Germaine Dethy. Malgré toute la bienveillance dont Michèle fait preuve, Germaine est une peste et Michèle aurait envie de rendre son tablier.
« - Madame Dethy… On va faire quelques courses ?
- Fous-moi la paix ! grommelle la vieille.
- Soyez raisonnable… Votre frigo est pratiquement vide. Vous avez besoin de pain, de fromage, de soupe…
- Vas-y sans moi.
- Pas question ! Votre fille a bien insisté pour que je vous sorte. »
Pour Léa Fronsac, jeune maman, c'est toujours un crève coeur de devoir préparer les affaires de son petit Émile pour qu'il rejoigne son père. Elle s'aperçoit, paniquée, qu'il n'y a plus de couche. Elle imagine déjà la pluie de reproches. Émile est depuis deux heures devant son dessin animé préféré. Et si elle courait jusqu'à la supérette pour acheter les couches pendant que Émile a les yeux rivés sur l'écran ?
« Sans plus se poser de question, Léa Fronsac chausse une paire d'espadrilles, enfile sa veste à la hâte et se presse vers le hall d'entrée. Quelques secondes plus tard, elle débouche dans la rue et marche à grandes foulées vers la supérette de la rue des Termes. »
Aujourd'hui pas besoin de réveil, Guillaume est en congé. Il peut flâner, prendre le temps. C'est ce qu'il se dit quand son portable vibre. C'est Camille, sa collègue. Peut-il la remplacer au pied levé à la supérette ? Elle n'arrête pas de vomir, ils ont passé la nuit ensemble il y a trois semaines, Camille ne pourrait pas être plus claire…
Après l'extase, c'est la honte et la culpabilité qui rongent Thomas pour avoir couché avec Sophie. Collègues, puis amants d'un soir. Comment a-t-il pu en arriver là ? Avant de rentrer à l'agence, Thomas et Sophie s'arrêtent à la supérette pour sauver les apparences.
«- Arrête-toi là ! ordonne brusquement Sophie en pointant du doigt l'enseigne de la supérette. Si je ne suis pas à l'agence en ce moment, c'est parce que je suis censée m'occuper de l'intendance.
- Tu m'attends là ?
- Non, je viens avec toi. Moi aussi, j'ai des courses à faire.»
C'est maintenant :
« - Tous à terre ! le premier qui bouge, je le bute ! »
On n'échappe pas à son destin. Sans le savoir, tous ces personnages vont se retrouver, au même moment, à la supérette de la rue des Termes, où leur vie ne tiendra plus qu'à un fil.
Là encore,
Barbara Abel excelle dans un thriller magnifiquement construit. J'ai adoré !