AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 1289 notes
Côte d'Ivoire, 1978. Aya, dix-neuf ans, vit à Yopougon, un quartier populaire d'Abidjan. Freshnie, elle vit sous l'oeil protecteur de ses parents, entourée de ses amies Bintou et Adjoua. Elle rêve de pouvoir faire de grandes études pour devenir médecin, afin d'échapper à la fameuse série C : Coiffure, Couture, Chasse au mari. Au grand désespoir de son père qui souhaite la voir se marier à Moussa, le digne héritier d'une entreprise productrice de Koutouckou. Ça sent le début des vacances scolaires. Ses amies comptent bien en profiter pour décaler, gazer, faire behou et draguer de beaux jeunes hommes. Pour cela, elles ont des combines pour déjouer la surveillance de leurs parents, dêh !. Un soir de fête, au maquis où sont allées décaler Adjoua, Bintou et son ami Moussa, cette dernière va tomber sous le charme de Mamadou, le plus grand séducteur du village...

Quel plaisir de lire un tel album, aussi subtil, instructif et divertissant ! On est plongé dans cette Afrique chaude et accueillante dès les premières pages.
Beaucoup de sujets sont évoqués ici tels que l'omniprésence de la famille, le travail, les jeunes, les études, la liberté, la sexualité, la condition féminine...
Ici, toute une galerie de personnages prend une place importante, des parents en passant par les cousins ou neveux. Ils sont gais, pleins de vie et savoureux. L'album est empli d'espoir, d'humour, de rêves, d'insouciance mais également de destins brisés.
Clément Oubrerie a illustré avec simplicité mais avec un tel charme cet album que ses traits et ses couleurs sont incontournables. Les dessins, épurés et pertinents, reflètent à merveille ce pays. Les traits sont fins et délicats.
Quant aux couleurs, elles sont si chaudes, colorées et vivantes, avec toute une palette incroyable de planches ton sur ton, que l'on se sent sous le soleil ivoirien.
J'ai beaucoup apprécié l'utilisation du patois local, ainsi que le lexique, la recette du gnamankoudji et de la sauce arachide ainsi que l'explication pour nouer un pagne.
Un dépaysement total, rafraîchissant, enrichissant et exaltant !

Aya de Yopougon, tchoko-tchaka, lisez-le, dêh !
Commenter  J’apprécie          668
Ecrites par Marguerite Abouet dans le savoureux Français populaire et imagé de son quartier d'Abidjan, les aventures d'Aya et de ses copines adolescentes sont incroyablement bien rendues par le dessin nerveux et précis, les couleurs tranchées et évocatrices de Clément Oubrerie. L'effet de dépaysement est immédiat et total et cependant on est très vite en immersion totale elle aussi en compagnie de ces fines jeunes femmes qui avancent à pas hésitants ou imprudents vers leur destin de matrone ou de femme indépendante dans la Côte d'Ivoire post coloniale. On a une idée des souvenirs de Marguerite Abouet en suivant l'héroïne qui lui ressemble le plus.La sage Aya, un peu à distance des phénomènes néo pubertaires qui agitent ses amies, observe et critique sans prendre de gants la situation des femmes africaines, décrit par son observation de courtes situations quotidiennes le comportement veule des maris et des pères.
Elle n'a pas sa langue dans sa poche pour évoquer le savoir qui libère,et qui fournit la clé de l'avenir , pour se défendre contre le harcèlement verbal et sexuel incessant des hommes, mais on sent aussi sa tendresse pour les filles qui vont "gazer" dans les "maquis" avec les "genitos" qui aiment la belle sape, les airs populaires africains , les grosses bagnoles et les belles filles .Hélas la nuit africaine, qui tombe implacablement autour de 18 heures sans abaisser le moins du monde la température de l'air ni les ardeurs sexuelles, cette nuit épaisse et lourde qui gomme les contours du paysage et les visages des soupirants, cette nuit trompeuse et complice, qui facilite les étreintes, va produire l'événement fatal: une des copines est "enceintée", et donc toute la famille des deux jeunes protagonistes de l'affaire va jouer son rôle..jusqu'au dénouement comique-et provisoire.
C'est bien un petit chef d'oeuvre que je tiens entre mes mains, et j'éprouve un un plaisir qui se prolongera puisque j'ai pu trouver simultanément les trois premiers épisodes de cette saga ouest africaine des années 70.
un seul regret concernant l'édition folio, qui est une très bonne affaire: les caractères sont un peu trop petits même pour mes yeux écarquillés de plaisir.
Commenter  J’apprécie          392
Qui dit vacances dit lecture. Oui, c'est de moi et elle est libre de droits donc vous pourrez vous la péter auprès de vos amis lors du prochain apéro estival. Bref, avec cette chaleur je me suis dit qu'un petit voyage en Afrique était une bonne idée. Et puis une bande dessinée ne se refuse jamais. Oui, elle est encore de moi. Mais celle-là pas touche, y a des droits d'auteur dessus.

Comme souvent quand le trait est brouillon et grossier, j'ai du mal à apprécier l'expérience graphique mais c'est le jeu des partis pris osés : le verdict est à double tranchant. Manque de pot, je fais partie de ceux pour qui le visuel importe, et pas qu'un peu, du coup je ne suis jamais vraiment rentré dans l'histoire surtout qu'il est parfois difficile de s'y retrouver dans les personnages, la faute à un coup de crayon très (trop ?) simpliste.

Malgré tout, l'histoire se lit agréablement, les personnages sont attachants et la découverte de l'Afrique à travers le prisme familial en immersion dans le quotidien routinier d'adolescents est une idée originale et bienvenue. Hélas, le manque d'enjeux majeurs se fait parfois ressentir si l'on n'est pas happé par le récit ou sensible à l'univers dépeint.

Mais trêve de bavardages, il est bientôt l'heure de l'apéro (c'est sacré hein). L'essai peut aisément être transformé si vous n'accordez pas une importance capitale aux dessins. Par ailleurs, les plus jeunes lectrices trouveront dans l'histoire un écho à leur train-train journalier et mesdames apprécieront très certainement la lecture via la corde nostalgique et/ou filiale. du reste, si vous êtes attiré(e) par l'exotisme de l'Afrique n'hésitez pas non plus à tenter l'expérience.

Hop, hop, hop, j'oubliais. Pour les mâles alphas (comme moi #smiley cool#) qui ne jurent que par leur marteau et leur perfo, préférez plutôt un DC Comics. Ouaip, j'suis dark.

Je vous souhaite de bonnes vacances mes petites antilopes du Kazakhstan.
Commenter  J’apprécie          388
Abidjan, quartier de Yopougon, 1978. de jour comme de nuit, les rues débordent de vie : gamins, poules, hommes d'affaires, cousins, marchands, ménagères, frimeurs, fêtards enivrés et amoureux tourbillonnent, se croisent et se bousculent. Et surtout, il y a des filles, à l'aube de l'âge adulte, qui ont soif de liberté et qui ne manquent pas d'idées pour se jouer de leurs envahissants patriarches.

« Oui, tu fais comme si tu pouvais aller loin dans les études.
- Oui Kêh ! Je ne veux pas finir en séries « C », moi.
- C'est quoi « séries C », même ?
- Coiffure, couture et chasse au mari.
- Ah ! Ah ! Ah ! »

Les dialogues sont savoureux, l'histoire prenante comme un sitcom. On s'attache aux personnages qui dansent, flirtent, s'entraident, se brouillent pour mieux se réconcilier. Tout cela est raconté, avec un mélange désarmant d'humour et de lucidité, par Aya – dix-neuf ans de clairvoyance, de charme et de volonté à tracer sa route comme elle l'entend. Tout en respectant les choix différents que font ses deux meilleures amies.

Marguerite Abouet, qui s'est inspirée de ses souvenirs de jeunesse à Abidjan, nous livre un témoignage coloré d'un quartier populaire et d'une époque. On s'y croirait. J'ai beaucoup aimé aussi le trait vivant et expressif, porté par une palette de chaudes couleurs. Clément Oubrerie insuffle aux personnages comme aux décors une touche d'ironie toujours empreinte de tendresse qui répond parfaitement aux mots de l'autrice. Ensemble, ils produisent une BD joyeuse et divertissante dont je ne suis pas surprise qu'elle ait connu un tel succès, dans le monde francophone et bien au-delà !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
Commenter  J’apprécie          371
Voilà déjà un long moment que cette série me fait de l'oeil, enfin je m'y suis mis et le dépaysement m'a séduit. C'est un peu comme un Sitcom dans l'univers Africain, celui de Yopougon, un quartier d'Abidjan en Côte d'Ivoire. Ce sont des histoires qui s'entrecroisent, des romances, des histoires plus sordides, de famille, de jeunes femmes à la recherche du grand amour, ou pas, c'est la vie telle qu'elle est à Yopougon, avec des personnages parfois pathétiques, mais souvent drôles, sympathiques. On découvre les centres d'intérêts des jeunes de là-bas, pas si différents de ceux de chez nous, ce qui les rend touchants, et pourtant, on découvre aussi un langage, un mode de vie bien de chez eux, une pointe d'exotisme vivifiant et pétillant. En utilisant les codes de la culture populaire, celui de l'univers du sitcom, on rit de leurs déboires, mais les considérations ne restent pas en superficie, il est question de condition de la femme, de rapports sociaux, et même de politique, d'économie. Marguerite Abouet apporte de la sincérité et du réalisme dans son propos, le dessin simple et lumineux de Clément Oubrerie met en valeur les qualités du récit.
Cette découverte tardive de l'oeuvre de Marguerite Abouet me donne une irrésistible envie d'aller plus loin.
Commenter  J’apprécie          330
Aya de Yopougon est un titre que je voulais lire depuis un petit moment alors quand j'ai vu qu'il était disponible chez Folio, j'ai foncé. Je ne peux que saluer l'initiative de publier des BD en format poche (très pratique puisque l'on peut glisser son exemplaire partout notamment dans le sac a main.) et surtout a petit prix! Les BD sont souvent très chères, je sais qu'il y a le travail du dessinateur et puis l'impression mais quand même, je trouve dommage que les BD ne soient pas accessibles a tous. Alors merci Folio.

J'ai beaucoup aimé voyager en Cote d'Ivoire le temps du récit. J'ai beaucoup ri a certains passages. C'est un pays très contrasté entre tradition et modernité.

Je me suis demandée pendant toute ma lecture comment cette BD allait se terminer et je ne suis vraiment pas déçue par la chute. Je pense que c'est le passage que j'ai préféré.

Les personnages sont vraiment tous très différents et en même temps tous attachants et on se prend vite au jeu de savoir ce qu'il va leur arriver.

Par contre j'ai un petit quelque chose qui m'a dérangé : les transitions. On passe d'un personnage a un autre. Sur une page il fait jour et l'on est avec un premier personnage et puis on tourne la page et la il fait nuit et c'est une autre personne avec une autre histoire. C'est un peu perturbant et dommage car a mon gout ça gâche un peu la lecture.

Par contre le petit plus c'est le cahier bonus de la fin. Un lexique avec des mots pour apprendre le dialecte de la-bas, des recettes de cuisine.... Ce bonus est vraiment très réussi, il mari a merveille le coté information sur le pays et l'humour présent dans l'histoire.

Bref, je vous recommande cette lecture et il me tarde de voir l'adaptation qui en a été faite.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          325
Merci à l'amie bibliothécaire qui m'a prêté ce petit bijou de moi inconnu jusqu'alors.
Tout ce que je pourrais dire est écrit dans la préface signée Anna Gavalda, que pourrais-je bien rajouter ?
Yopougon, Côte d'Ivoire,  1978, Aya, l'héroïne de cette série vit là entourée de sa famille et de ses amis.
Comme tous les jeunes de cet âge-là, dans tous les pays du monde, et, c'est en tout cas ce qu'elle pense, surtout dans cette Afrique noire, il n'y a pas grand-chose d'intéressant à faire. En plus Aya elle n'est pas comme Adjoua ou Bintou qui elles, ne rêvent que de s'éclater au "Ça va chauffer" en dansant toute la nuit ou en succombant dans les bras d'un beau garçon.
Aya, elle, elle veut devenir médecin, au grand étonnement de son père...
- médecin,  pour quoi faire ?
Dans ce premier opus, on découvre ces personnages haut en couleur, leurs coutumes  et traditions, leur langage aussi qui apporte une fraîcheur supplémentaire à cette BD.
Alors si vous avez envie de faire un voyage au pays d'Aya, n'hésitez pas, le seul risque que vous prenez c'est, comme moi, d'avoir envie de lire la suite.
Commenter  J’apprécie          292
À Abidjan à la fin des années 70, le quartier populaire de Yopougon est rebaptisé « Yop-City » en l'honneur des séries américaines de l'époque. Télévision, bière et drague sont les principales distractions locales. Aya, 19 ans, se distingue des autres jeunes par son sérieux et son ambition : elle veut faire des études de médecine et rabroue les garçons. Tout le contraire de ses amies Bintou et Adjoua qui sortent en douce le soir avec des « génitos »...

Grâce aux illustrations expressives de Clément Oubrerie et à la langue encore plus colorée de Marguerite Aboué, cette BD nous transporte immédiatement dans la chaleur et la bonne humeur de la Côte d'Ivoire d'antan. Il est plaisant de suivre le quotidien d'Aya, de sa famille et de sa bande de copines. Les personnages féminins sont bien campés, comme la mère d'Aya, une forte femme aussi connue pour ses talents de guérisseuse. Les hommes n'y ont pas souvent le beau rôle, tel ce bon à rien de Moussa, fils-à-papa du magnat de la bière locale, qui passe son temps à frimer en Toyota (signe extérieur de richesse) pour attirer les filles.

Ce premier tome emprunté à la médiathèque m'a donné envie de lire les suivants… L'adaptation en dessin animé est aussi une bonne manière de découvrir l'univers d'Aya, avec en prime quelques antiques spots publicitaires procurant une ambiance sonore et visuelle joyeusement kitch.
Oui khê ! Je me suis bien amusée dêh.
Commenter  J’apprécie          290
Il est 19h à « Yop city ». Bon d'accord, c'est Yopougan mais ça fait plus américain que quartier populaire d'Abidjan en Côte d'Ivoire, non ?

Tout le monde est assis autour d'Ignace devant la télé pour regarder chaque soir la première grande campagne de pub en 1978. C'est une pub pour la bière Solibra, « une bière qui donne des forces. Et Ignace, cadre chez Solibra il y croit et il est drôlement fière. Alors il boit sa p'tite bière… avec tout le quartier autour de lui.
Aya, elle ne croit pas du tout que la bière donne des vitamines. Aya c'est belle plante, jolie silhouette gracile et beau port de tête, les cheveux tirés en arrière avec deux grandes créoles aux oreilles. Mais attention, pas question de comploter comme ses deux meilleures amies Adjouna et Bintou pour aller danser en cachette au « Ça va chauffer ». Il faut dire qu'elle a du caractère et elle ne veut pas finir en séries « c » coiffure, couture et chasse au mari, si vous voyez ce qu'elle veut dire ! Non elle veut devenir médecin, mais pour cela il faudra convaincre Ignace qui pense que les études, c'est pour les garçons et qu'elle ferait bien d'épouser Moussa le fils de son patron !
Connaissez-vous « l'hôtel aux mille étoiles » ? Il est insolite et il sera le théâtre d'un rebondissement dans ce premier épisode.
Mine de rien, mine de crayon, on se croirait en Afrique en regardant évoluer les couples de tous âges, le rythme est excellent, les dialogues truculents nous plongent dans une ambiance colorée, loin des clichés habituels sur l'Afrique.
Marguerite Abouet, l'auteure et Clément Oubrerie l'illustrateur, ont bien du talent et j'ai déjà hâte de retrouver Aya dans le prochain tome.

Commenter  J’apprécie          285
La sortie récente d'un tome 7, plus de 15 ans après le premier, m'a donné envie de me replonger dans cette série et de tout relire. Et vraiment je ne le regrette pas !

Aya de Yopougon nous transporte dans les années 70 en Côte D'Ivoire dans un quartier populaire d'Abidjan. Aya est une jeune fille de 18 ans, sérieuse et voulant faire des études supérieures. Ce n'est pas le cas de ses deux meilleures amies, Bintou et Adjoua, surtout préoccupées par leurs histoires de coeur et cherchant (si possible) un riche mari. Tout un petit monde coloré transite autour des trois jeunes filles : les parents, les cousins, les frères, les prétendants etc.. On suit leur vie quotidienne, leurs soucis, la condition pas toujours facile des femmes et jeunes filles.

C'est plein de vie et d'humour, le tout raconté avec un vocabulaire très imagé : on se retrouve au maquis déh ! on y boit du koutoukou, et on va s'enjailler ! Nous sommes dans une Afrique qui vibre, se marre, s'engueule, bref qui est bien vivante. Les dialogues sont des petits bijoux de drôlerie.

Les dessins sont également réussis, tout en douceur et en couleurs chaudes.

Et à chaque fin de volume, le bonus ivoirien : recueil de vocabulaire, de recettes, de conseils divers qui est un concentré d'humour.

J'avais adoré cette bd à sa sortie et sa relecture me confirme qu'elle n'a pas pris une ride et qu'elle demeure une excellente série.
Commenter  J’apprécie          274





Lecteurs (2669) Voir plus



Quiz Voir plus

Aya de Yopougon 1

Dans quelle ville se déroule l'action ?

A Abidjan
A Ouagadougou
A Johannesburg
A Bamako

10 questions
50 lecteurs ont répondu
Thème : Aya de Yopougon, tome 1 de Marguerite AbouetCréer un quiz sur ce livre

{* *}