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Citations sur Falaises (104)

Je me relève et je me dis parfois que le passé est une fiction, qu'on peut en faire table rase, qu'on peut bâtir sur des ruines, et vivre sans fondations. Il m'arrive aussi de penser le contraire.
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J'en étais persuadé à mon tour : mon frère faisait semblant de dormir. Non pas pour emmerder le monde, comme le pensait mon père. Mais pour qu'on le laisse en paix. Qu'on le laisse à son chagrin. Pour garder les yeux fermés et conserver sur la rétine des images intactes de ma mère. Ne rien oublier. Ne rien perdre. Tout conserver à l'intérieur et que rien ne s'échappe.
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Mon frère avait dix-neuf ans quand il a quitté la maison. Je l'ai imité plus d'un an plus tard, sans demander son avis à mon père, le laissant seul dans sa maison délabrée, au papier peint humide se détachant par lambeaux, au jardin mangé par les herbes hautes, les coquelicots, les orties, les champignons qu'on aurait cru poussant à l'ombre d'une centrale nucléaire.
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P80, à propos de son père après le suicide de leur mère :
Je crois qu'il nous aurait voulu morts. Morts et empaillés.
Il ne fallait jamais faire de bruit ni hausser le ton, il ne fallait jamais rire ni chahuter ni se chatouiller ou se poursuivre dans la maison, il ne fallait jamais écouter de musique ni lui parler de quoi que ce soit.Il ne fallait jamais laisser passer plus de trois secondes avant d'exécuter un de ses ordres, il ne fallait jamais lui répondre, jamais émettre d'avis contraire au sien, jamais émettre d'avis tout court. [,,,] Il ne fallait jamais évoquer maman ou regarder ses photos ou poser de question à son sujet. Il ne fallait pas être malade ou, d'une quelconque façon commencer à l'emmerder. Il ne fallait pas pleurer devant lui, pas même après qu'il nous eut giflé, et de ses coups ne jamais se défendre ou se protéger.
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J'aime cette vie d'étés familiaux, de plages bondées, de gestes mécaniques et de sourires. J'aime que tout le monde paraisse heureux et détendu, que des directeurs financiers et des petits chefs hargneux se retrouvent à poil en train de jouer au ballon ou de se construire des châteaux que la marée ou les gamins détruiront en un clin d'oeil. J'aime au matin voir des familles courbées vers le sable, à traquer les mollusques, les petits équipés d'épuisettes et de bottes. J'aime le soir, dans la lumière dorée puis la nuit montante, voir de jeunes couples ou de plus vieux se tenir la main et marcher sur le sable lisse et brillant, fumer des cigarettes les yeux au ciel, flâner et avoir des gestes, des élégances, des sourires qu'ils n'ont nulle part ailleurs. J'aime les soirs de feux d'artifice, la plage surpeuplée et les gamins avec leurs lanternes, les pétards et la foule qui se presse pour être servie. J'aime les matins pâles et la plage abandonnée aux oiseaux, et ce type payé par l'office de tourisme qui vient jouer de la cornemuse les pieds plantés dans la mer.
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Que savons-nous de ceux qui nous embrassent alors que nous sommes encore des enfants ? Rien. Nous les embrassons en retour et c'est tout, on les serre du plus fort que l'on peut et ils nous répondent en nous serrant plus fort encore.
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Que savons-nous de ceux qui nous embrassent alors que nous sommes encore des enfants ? Rien. Nous les embrassons en retour et c'est tout, on les serre du plus fort que l'on peut et ils nous répondent en nous serrant plus fort encore.
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De la naissance de Chloé, je garde la sensation précise des mains de Claire qui serraient les miennes. Ses doigts me tordaient les phalanges, s'y insinuaient et j'y sentais la peur. La peur que Chloé naisse, puis la peur qu'on nous l'enlève dans un même mouvement. Depuis toujours, depuis le début je crois, nous partageons cela avec Claire. Cette vision lucide et terrifiée de tout ce qui s'enfuit. De ce qui naissant commence à mourir ou menace de disparaître.
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Une fois morte, elle n'a cessé de m'accompagner, de vivre auprès de moi, de saturer chaque moment de sa présence, chaque parcelle d'air de son souvenir et du mystère de ma mémoire trouée. Longtemps elle est venue me visiter, de jour comme de nuit, et parfois encore aujourd'hui.
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Parfois nous sortions, comme on va chercher de l'air à la surface de l'eau.
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