De prime abord, je ne savais à quoi m'attendre. Un récit de voyage ? Un roman ? Les deux à la fois en fait. Simon Steiner, écrivain, a survécu au pire : la mort de sa fille unique. Pas de pathos superflu, pas de colère ou de haine, pas non plus de digression nous exposant les causes de la mort de Chloé : elle a quatre ans pour toujours, les causes ne changent rien à ce fait.
Simon revient trois ans après en pèlerinage sur les lieux où lui, sa femme et sa fille ont été heureux. Comme
Paul Verlaine dans son poème «Après trois ans», il pourrait dire «Rien n'a changé. J'ai tout revu». Comme
Paul Verlaine, il manque à ces lieux les êtres aimés. Hiromi est une compagne de voyage, pas une amoureuse. Sensible, il perçoit les souffrances des autres, ce fait infime qui les écarte des autres. Sensible, il se rend dans des lieux de recueillement, le dernier étant la villa où lui et sa famille ont vécu.
Parenthèses au milieu du récit, les notes de chevet juxtaposent moments douloureux du présent et souvenirs heureux du passé, réunis par thème.
Les photos sont là sans êtres omniprésentes. Elles illustrent un moment du récit, tout en restant des images intimes d'un Japon peu connu.
Lien :
http://le.blog.de.sharon.ove..