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sur 625 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Antoine, jeune homme solitaire et taciturne, vit dans un coin de Bretagne perdu, face à l'océan. Il apprend soudain la mort d'un homme politique, maire de la ville de banlieue parisienne dans laquelle il a grandi. Ressurgi alors en Antoine, le passé qu'il tentait de fuir. Des années plus tôt, cet homme politique s'est retrouvé au coeur d'un scandale sexuel, avec comme complice, sa maîtresse de l'époque, la mère d'Antoine.



Olivier Adam avait jusqu'à présent deux spécialités : les bords de mer hors saison et les hommes vivant à côté de leur pompes, pour ne pas dire à côté de leur vie. Il n'avait pas son pareil pour décrire les plages désertées, balayées par le vent et les bourgs quasi vides, lorsque les estivants sont retournés vers les grandes villes. Dans ces lieux propices à la mélancolie, erraient, comme des âmes en peine, des hommes et/ou des femmes, que la vie avait cabossé et qui ne savaient comment se soigner, autrement que dans ce dialogue avec la nature qui les entourait.



Là se trouve à mon sens le meilleur de l'auteur, incarné par des romans comme Falaises ou Des vents contraires. Il y créait une délicieuse petite musique où les états d'âme de ses héros blessés se perdaient dans la beauté fragile des espaces marins.



Hélas, depuis quelques livres, Olivier Adam s'est émancipé quelque peu de ces lieux qui allaient si bien à sa plume. Il s'est transformé en sociologue engagé, délaissant les grands espaces pour la vie de banlieue en pavillon et l'étude (un peu caricaturale) de la domination de classe.



La douce musicalité de ses récits n'a pas résisté à ce triste déménagement. Quant au sociologue, trop de parti pris, il peine à convaincre. Les riches, les puissants se transforment forcément en salauds sans le moindre coeur, qui exploitent la misère et jouissent de leur pouvoir au détriment des plus faibles. Ils sont forcément de droite, détestent la culture, ne s'intéressent qu'au fric et n'ont aucun affect, aucun sentiment, outre la volonté de puissance. Dans La Renverse les voilà prédateurs sexuels, sans foi ni loi.



La Renverse, qui prend comme base les affaires de scandales sexuels type DSK ou George Tron, alterne ainsi le meilleur d'Olivier Adam, mais surtout le pire. Dès qu'il décrit des paysages marins et/ ou de personnages fragiles, il nous entraîne avec lui dans sa douce et belle mélancolie. Dès qu'il s'attaque aux forts, et y va de son prêchi-prêcha, sa plume devient lourde, pataude, bêtement (trop) engagée. La compassion, l'empathie se meurent et il n'y a plus que manichéisme teinté de mépris, comme si avec l'argent et/ou le pouvoir on perdait forcément toute part d'humanité.



Une preuve de plus qu'engagement politique et littérature ne font pas forcément bon ménage. J'espère qu'Olivier Adam retournera vite contempler un bord de mer en oubliant, loin de l'agitation politique, toutes velléités militantes.

Tom la Patate
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L'écriture d'Olivier Adam évolue, son style attrape de la maturité, mais se cherche encore. J'aimais pourtant beaucoup son style "adolescent" , spontané et unique qui m'avait fait adoré "les vents contraires". Ici, l'histoire est noire et déprimante, les descriptions des faits récurrentes sont peut-être un peu lourdes. Oui, bien sûr, de tels évènements, ça vous plombe une vie, mais on l'aurait compris à moindre détails !
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Antoine travaille dans la librairie de Jacques. Il entretient une relation avec Chloé. Sa vie se fait au gré des vagues. Il vit au présent, ne pense pas au futur et surtout pas à son passé très pesant. Mais tout cet équilibre mental est bouleversé par l'annonce de la mort accidentelle de Jean-François Laborde. Sénateur, ancien ministre, cet homme explique l'exil d'Antoine de la ville de M, là où il est né, il a grandi et vu sa mère être adjointe municipale. Sa mère était une proche de Laborde, tellement proche qu'une liaison était sujette à ragot dans la petite ville, tellement proche qu'un scandale éclaboussant le maire ne pouvait qu'atteindre la mère d'Antoine. C'est ce fait divers, le scandale qui suivit, l'humiliation publique qui sont au coeur de l'exil d'Antoine.
Antoine est présenté dès les premières pages comme un personnage à côté. Il n'a pas vraiment d'objectif ni professionnel ni sentimental mais s'est trouvé un certain équilibre. le lecteur le découvre exilé en Bretagne, loin de cette ville qu'il n'a fait que refuser. le statut du protagoniste est très touchant. Il se sent poursuivi par son passé et par une certaine lâcheté. Il s'est protégé en prenant du recul, sur la ville, sur sa mère,… Par son regard très éloigné, nous découvrons un fait divers politique et médiatique. Mais les descriptions ne concernent que l'intimité des familles, celle d'Antoine, celle de Laborde. Ce sont les enfants qui sont les victimes. le décalage entre les deux générations, celle de 1968 et celle désenchantée, celle qui a cru profiter du monde et celle qui ne veut pas des miettes, est très fort. le roman perd un peu de son intensité dans des descriptions du paysage médiatico-politique. le lecteur est vraiment entraîné par le mal-être des personnages. Ils essayent de fuir les naufrages, celui de la famille, de la ville, de la politique et quelque part de notre société. Ce livre fait l'éloge du courage et de l'action semblant fustiger la facilité du rôle de spectateur.
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J'ai retrouvé Olivier Adam avec un grand plaisir. le roman démarre sur les chapeaux de roues et l'on est littéralement aspiré dans la spirale de cette histoire de harcèlement sexuel, d'utilisation de l'humain -pauvre et sans pouvoir de préférence- pour assouvir ses pulsions. L'ambiance est glauque poisseuse dans cette banlieue moche et désespérante comme l'auteur sait si bien les décrire. L'histoire n'est pas sans rappeler l'affaire Strauss-Khan et Baupain tout récemment...
Si je ne me suis pas ennuyée une seconde, j'ai quand même trouvé que le récit était un tantinet répétitif et que la fin manquait d'ambition.
Un bon cru mais bien en deça des lisIères, à mon avis.
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J'ai emprunté ce livre dans la médiathèque de mon quartier car j'avais bien aimé "Peine perdue" du même auteur.
Je n'avais pas du tout lu le résumé, étant pressée. Honnêtement, si je l'avais lu, je ne l'aurais sans doute pas pris... Ces histoires à la DSK, ce n'est pas du tout ma tasse de thé!

Toutefois, j'ai commencé et j'avoue avoir été intriguée et finalement je me suis prise au jeu. La relation de cet homme à ses parents et tout particulièrement à sa mère est intéressante. le narrateur alimente un sentiment de haine envers ce personnage, ne cesse de la dénigrer dans une grosse partie du roman. Puis introduit son sentiment de doute : as-t-il été manipulé par son entourage en particulier sa petite amie?... Ma fois c'est une lecture agréable. Pas une lecture des plus passionnantes mais ça se laisse bien lire.
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Une histoire noire et triste encore pleine de non-dits et de larmes.
A travers un sujet d'actualité très médiatisé , O.Adam nous parle encore une fois de ceux qu'on entend pas , n'écoute pas , ne voit pas ; ... les laissés pour compte, les Autres.
Pourtant , ce sont EUX les plus meurtris , les plus cabossés ; Ceux pour lesquels il y aura toujours un avant et un après .
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Ce livre ne m'a pas autant transportée que d'autres du mème auteur, que j'apprécie particulièrement surtout 'Peine perdue' et 'A l'ouest'.
J'ai eu l'impression de retrouver en quelque sorte toujours la même trame, un homme la trentaine et un peu plus, exilé solitaire quelque part en province, cherchant à comprendre ou à accepter ce qui dans son passé de 'fils' lui a fait fuir la vie qu'il menait et qui le rattachait à ses parents. Peut être tout simplement l'auteur y transpose beaucoup de lui même ?
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Antoine ne vit pas, il survit...
Depuis qu'un scandale public a eclaté 10 ans auparavant, impliquant sa mère dans une sordide affaire de moeurs, il est en marge, à côté de sa vie. Il a fui sa ville, ses amis, sa famille mais il est encore absent de lui même. Comment reprendre son destin en mains, comment surmonter la honte et l'humiliation, comment reprendre le contrôle de soi après l'avoir mis en parenthèse aussi longtemps...
Une fois encore Olivier Adam nous livre un parcours noir et triste. Mais on se laisse porter par l'écriture et par l'envie d'écouter ce jeune homme se confier sur son mal être. L'impunité et l'humiliation, publiques comme privées, ont ici une place centrale et nous en découvrons les terribles conséquences au sein d'une famille, et sur des êtres sans défense...
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Un roman prenant, à mon avis inspirée du cas Georges Tron. Vu de "l'intérieur" : le narrateur est le fils de la maîtresse du politicien véreux et dévoyé. 3 parties dans l'histoire. La 1ère est à mon avis la plus forte, qui installe la situation. On est pris comme dans un trhriller. Les parties 2 et 3 se répètent beaucoup. Ecriture d'OA accumulative, beaucoup d'adjectifs, de périphrases, de subordonnées (en moyenne 3 minimum) pour dire chaque fois la même chose, ce qui finit par fatiguer.
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Le narrateur Antoine , fils de Cécile Brunet, nous fait entrer dans la vie d'un enfant dont la mère est mêlée par la vindicte populaire et par les médias à une affaire de viol et d'abus sexuels commis par le maire dont elle est la collaboratrice et la maîtresse. Ce scandale public détruit la relation parents enfants et bouleverse la vie des deux enfants au point qu'ils s'enfuiront tous les deux de la maison parentale et qu'ils ne reverront jamais leurs parents. Ils ne se retrouveront tous les deux que bien des années plus tard. C'est très bien fait, on se laisse prendre par une atmosphère terrible, par les réactions réalistes, de chacun des enfants, du milieu politique « in condamnable » ainsi que par l'attitude de la presse et des voisins.
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