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3,63

sur 626 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
De fait , j'imagine que si nous avions dû échanger sur quelque sujet que ce soit, artistique, politique, philosophique ou religieux , nous n'aurions été d'accord sur rien (...). Quant à mon père, la chose aurait tout simplement relevé de l'impensable. Je l'avais toujours connu figé dans tout un tas de certitudes immuables, invoquant le bon sens à tout propos et méprisant les intellectuels de tout poil, les mecs qui se prenaient le chou, coupaient les cheveux en quatre (...) Il avait confisqué la vérité depuis si longtemps qu'il n'était pas disposé à se la laisser disputer, et surtout pas par un petit con prétentieux de mon genre. Quoi qu'il en soit, rien ne se produisait jamais. UAcune conversation. Aucun échange.
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La renverse renvoie au vocabulaire marin, la période qui sépare deux marées et durant laquelle le courant est nul. L'idée que je m'étais faite de la renverse initialement, ne connaissant pas ce terme, renvoyait plutôt au sens de l'expression « tomber à la renverse » et c'est un peu ce qui arrive au narrateur, Antoine, lorsqu'il apprend le décès de Jean-François Laborde.

Ce dernier maire de la ville de M., était aussi l'amant de sa mère. Tous les deux se sont retrouvés mêlés à une sordide affaire, jetant l'opprobre sur la famille d'Antoine, que ce dernier a alors tenté de fuir en se réfugiant en Bretagne.

La renverse semble décrire cette période de fuite, laquelle a pris fin à l'annonce de ce décès.

Je suis très rapidement entrée dans la lecture et dans l'histoire du scandale médiatico-politique décrit par l'auteur.

Cependant, je n'ai pas été entièrement convaincue par ce remake de l'affaire DSK à laquelle on ajoute le rôle d'une femme, qui ne me paraissait pas crédible.

Si je trouvais très intéressant d'utiliser le regard d'un adolescent et qui plus est le fils d'un des mis en cause pour raconter cette affaire, je pense que j'aurais préféré qu'il ait été le fils de Laborde lui-même. Surtout, l'histoire ne se racontait qu'à travers Laborde : son parti, sa fonction, ses moyens de défense, ses attaques contre lui … La mère d'Antoine apparaît assez transparente finalement et d'ailleurs le narrateur le dit lui-même dans l'ouvrage lorsque l'on aborde les arguments contre la défense de Laborde : quel intérêt de mêler sa maîtresse à cette sordide histoire si celle-ci ne visait qu'à l'atteindre ?

Pour ma part, c'est sa présence que je trouvais légèrement dénuée d'intérêt et ce, jusqu'aux dernières pages de l'ouvrage où là, ma position a quelque peu changé avec l'intervention de la tante d'Antoine, qui a enfin donné au personnage de la mère la place qu'elle méritait dans le récit…. Un peu trop tardivement peut-être.
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Antoine vient de lire l'annonce d'un décès et nous retrouvons un homme meurtri qui revient dans la banlieue qui l'a vu naitre mais où il a aussi ses pires souvenirs d'adolescent.
Sa mère,belle indifférente,son père lâche , son frère fragile et le scandale qui les a éclaboussés :une affaire de meurs par un maire sans foi ni loi mais dans laquelle sa mère était actrice.
Un chaos monumental et catastrophique pour les adolescents d'hier et toujours présent pour les adultes qu'ils sont devenus.
Un roman intense et bouleversant.
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C'est vrai que j'ai un petit faible pour Olivier Adam, son charme de baroudeur ne me laisse pas insensible et cela me rend plus indulgente dans mes critiques ... Mais pas au point d'avoir vraiment aimé ce nouveau roman .

La première partie laisse augurer d'une belle rencontre : le personnage principal, Antoine, traine son existence sur les plages désertes de Bretagne, et entre les rayons de la librairie où il seconde Jacques , on devine bien vite qu'il a laissé derrière lui un passé lourd à porter et on frémit déjà, anticipant la suite lorsqu'il apprend incidemment la mort de Jean François Laborde, sénateur-maire d'une petite ville M. et ancien ministre .

La seconde partie nous entraine quelques années auparavant lorsqu'Antoine se remémore ses premières années dans un pavillon de banlieue entre son père, un homme rigide et distant, une mère, la jolie Claire Brunet et son frère plus jeune Camille, une enfance tranquille à défaut d'être heureuse jusqu'à que cette fausse harmonie vole en éclat lors de la survenue du scandale et du procès concernant le fameux Laborde, et sa mère ,adjointe du maire , dont le mari et les enfants découvrent alors qu'elle est aussi sa maitresse.

Cauchemar pour les deux garçons à un âge où on s'éloigne peu à peu du cocon familial , où les questions existentielles s'entrechoquent dans des esprits rebelles mais fragiles et vite déstabilisés par les événements et les regards sans pitié des autres jeunes , chacun choisit son mode de fuite .

Ce que j'ai moins apprécié dans ce roman c'est la répétition de la description de de la soirée scabreuse entre les deux amants et les deux femmes qui ont porté plainte , cette seconde partie est lente, et je n'ai pas compris en quoi cette évocation redondante faisait avancer l'intrigue avec plutôt la mauvaise impression d'une certaine complaisance ...
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Une malheureuse et glauque histoire, magnifiquement narrée, voilà ce que nous propose l'auteur.

Antoine, jeune adulte, est confronté, via l'annonce télévisée, à la mort d'un personnage public ayant joué un rôle essentiel dans la vie de sa famille.

Ce décès permet à l'auteur de nous renvoyer, par flashbacks au gré des chapitres, dans la vie de famille d'Antoine et de comprendre ainsi comment cet adolescent est, malgré lui, devenu cet homme tranquille, effacé, introverti, solitaire et taciturne.

Ce roman est, donc, avant tout un roman psychologique, analyse parfaite du personnage principal et de ses proches.

Mais ce livre est également une réflexion sur l'impact d'une rumeur, la quête de la vérité à son sujet, l'emportement de certains protagonistes en faveur du coupable présumé ou des victimes et, surtout, la marge de manoeuvre laissée à ces deux adolescents afin de tenter de se construire une vie, un futur dans cet environnement plus que tourmenté.

le proverbe disait « On choisit ses amis, pas sa famille » : dans « La Reverse », le pauvre Antoine n'ayant pas de chance avec la sienne, en vient à choisir des ami(e)s avec un profil psychologique très proche du sien. du coup, ses amitiés semblent bien tout autant malheureuses.

Ce livre n'a donc rien de réjouissant. Que du contraire ! Mais la plume d'Adam est un vrai régal…

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"La renverse : période de durée variable séparant deux phases de marées (montante ou descendante) durant laquelle le courant devient nul. Syn : l'étale"

Ainsi s'ouvre ce nouveau roman d'Olivier Adam... Sur un sujet assez rebattu (scandale politico-sexuel) l'auteur tisse un récit d'autant plus convaincant qu'il est vu à travers les yeux d'un adulte, Antonin, qui revient a posteriori, sur le drame de son adolescence. le narrateur tente de reconstituer tant bien que mal, la trame restée trouble dans les méandres de sa mémoire, de cette affaire sordide qui a impliqué le Maire d'une petite ville de banlieue et sa propre mère. A l'époque, implacablement tel un courant marin puissant et dévastateur, la rumeur s'est insinuée puis a enflé jusqu'à éclater, éclaboussant les familles tâchées par ce scandale et l'étalage abject de détails sordides dans la presse, comme toujours dans ces cas-là. le narrateur adolescent porte un regard écoeuré et sans concession sur le monde des adultes, leurs névroses, leurs faux-semblants, leurs mensonges aussi. Face aux falaises et aux plages bretonnes peintes avec toujours autant de sensibilité et de poésie, l'auteur livre au contraire des portraits crus et sans concession de ses personnages, tour à tour coupables ou victimes.
Un roman accrocheur, dont on a envie de connaître la fin, histoire de savoir si le narrateur pourra enfin trouver le chemin de la résilience, en acceptant enfin de vivre sa propre vie.
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A l'instar d'un Modiano, on pourrait accuser Oliver Adam de plus ou moins toujours écrire le même livre mais ce serait faux et injuste, au moins pour les thématiques abordées. En revanche, il est vrai qu'il possède sa petite musique, une tonalité mélancolique et vaguement dépressive que l'on retrouve de romans en romans. La renverse n'est que pour partie dans cette humeur avec son personnage principal, Antoine, au caractère flottant et irrésolu, que les femmes quittent parce qu'elles n'ont rien auquel s'agripper. Après un démarrage très "Adamien", où le héros se promène sans but sur la plage en fumant avant de rejoindre la librairie où il travaille, le flashback commence et le lecteur va découvrir, peut-être, quel secret et/ou quelle affaire expliquent le vide existentiel d'Antoine et son air perpétuellement absent. C'est un autre Adam qui fait alors surface, en colère et exprimant tout son dégoût pour le pouvoir corrompu et les méfaits de ceux qui le possèdent au mépris d'une société finalement aveugle et même complice, médias inclus. L'auteur n'invente rien, ce qu'il raconte a eu lieu et a encore cours, il n'y a pas l'ombre d'un doute. Cependant, Olivier Adam a la main un peu lourde dans cette description sans concession mais qui s'égare parfois dans des scènes bien trop scabreuses. le côté démonstratif et accusateur du livre est alors un peu gênant même contrebalancé par des moments d'introspection et de doutes (les relations familiales) dont l'écriture n'est pas dénuée de finesse dans un registre sensible et douloureux. On respire tout de même quand Adam s'éloigne de ce marigot saumâtre et donne enfin sa chance à son héros brisé, en quête d'identité sur la voie de la résilience.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Pascal Saint Pere


6 h ·





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La lecture des premières pages du dernier roman d'Olivier Adam"La Renverse" me laissait espérer un très bon moment de lecture....finalement pas, car l'essentiel du livre s'inspire de l'affaire du député Georges Tron accusé de viols. Et je trouve que le style intimiste et très personnel de cet auteur s'adapte mal à ce genre d'exercice. En tous cas, je préfère nettement les personnages tourmentés et l'univers de ses précédents romans. J'ai peu retrouvé dans ce dernier, la grâce et la force lorsqu'il nous parle de nature ou de sentiments. Petite déception , petite seulement, car le talent reste grand.
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