La renverse renvoie au vocabulaire marin, la période qui sépare deux marées et durant laquelle le courant est nul. L'idée que je m'étais faite de
la renverse initialement, ne connaissant pas ce terme, renvoyait plutôt au sens de l'expression « tomber à
la renverse » et c'est un peu ce qui arrive au narrateur, Antoine, lorsqu'il apprend le décès de Jean-François Laborde.
Ce dernier maire de la ville de M., était aussi l'amant de sa mère. Tous les deux se sont retrouvés mêlés à une sordide affaire, jetant l'opprobre sur la famille d'Antoine, que ce dernier a alors tenté de fuir en se réfugiant en Bretagne.
La renverse semble décrire cette période de fuite, laquelle a pris fin à l'annonce de ce décès.
Je suis très rapidement entrée dans la lecture et dans l'histoire du scandale médiatico-politique décrit par l'auteur.
Cependant, je n'ai pas été entièrement convaincue par ce remake de l'affaire DSK à laquelle on ajoute le rôle d'une femme, qui ne me paraissait pas crédible.
Si je trouvais très intéressant d'utiliser le regard d'un adolescent et qui plus est le fils d'un des mis en cause pour raconter cette affaire, je pense que j'aurais préféré qu'il ait été le fils de Laborde lui-même. Surtout, l'histoire ne se racontait qu'à travers Laborde : son parti, sa fonction, ses moyens de défense, ses attaques contre lui … La mère d'Antoine apparaît assez transparente finalement et d'ailleurs le narrateur le dit lui-même dans l'ouvrage lorsque l'on aborde les arguments contre la défense de Laborde : quel intérêt de mêler sa maîtresse à cette sordide histoire si celle-ci ne visait qu'à l'atteindre ?
Pour ma part, c'est sa présence que je trouvais légèrement dénuée d'intérêt et ce, jusqu'aux dernières pages de l'ouvrage où là, ma position a quelque peu changé avec l'intervention de la tante d'Antoine, qui a enfin donné au personnage de la mère la place qu'elle méritait dans le récit…. Un peu trop tardivement peut-être.