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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le récit tragique du parcours d Ugwu ,jeune garçon engagé comme "boy"(pour utiliser le jargon colonialiste ) par un universitaire nigérian progressiste et sa jeune femme:ils connaîtront la guerre civile qui déchire leur pays ,le Nigeria.
Le grand roman sur cet épisode oublié ou mal connu de l histoire africaine que constitue la sanglante guerre fratricide du Biafra.( années soixante)
J ai lu ce livre en Anglais ,style impeccable ,récit passionnant et poignant de la premiere a la dernière page,la traduction est certainement impeccable .
Déjà ,les enfants soldats,le viol collectif comme arme de guerre,les famines programmées ,les ethnies fratricides...
A lire sans hésiter.

J ai préféré ce roman a "americanah" ,plus récent qui n apporte pas grand chose de neuf dans le paysage littéraire:les tribulations d une nigériane qui ne se rend compte qu arrivée aux états unis qu elle est noire :bien sûr victime du racisme ,bien sûr aigrie par toutes ces epreuves...et des pages entières sur le cheveu africain et les difficultés a le coiffer...cfr white girl black girl de jc Oates,the Time of our singing( beaucoup mieux!) de R Powers,ou un roman dont j ai oublié l auteur et qui s appelait je crois " not the right type of hair"
De plus ,l intrigue de americanah est on ne peut moins plausible: la narratrice, Ifemelu , à bout de ressources financières et échappant de justesse à la prostitution ,est engagée comme baby-sitter par une riche famille Wasp (type les Kennedy ) et là,attention:le jeune et bel héritier celibataire de cette lignée de pur sang tombe amoureux d elle et la prend comme fiancée au mépris de toutes les convenances et du quand dira t on
Las,,Ifemelu lassée des vols en première classe et des lounges d aerport ,le largue pour un intello végétarien a moitié black et bien sous tout rapport( peut être un peu moralisateur ?)pour finalement retourner au Nigeria lassée de son existence dorée aux usa!
Dans son pays natal elle retrouve son amour d adolescence ( à qui elle n avait fort abruptement plus jamais écrit ni telephone pendant plus de 10 ans)et entreprend de le séduire....bof bof...je vous disais ,rien de nouveau sous cette moitie ci du soleil...
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Deux soeurs jumelles d'une famille nigériane aisée, deux parcours différents dans les années 60. Olanna vit avec Onedigbo professeur d'université engagé, au coeur d'un groupe d'intellectuels. Kainene, sa soeur, fait marcher l'entreprise familiale et rencontre Richard, un journaliste britannique qui rêve de devenir écrivain et est fasciné par l'Afrique. La déclaration d'indépendance du Biafra, la guerre, la famine, vont les toucher tous de plein fouet.
Il est un cinquième personnage, le plus intéressant sans doute, Ugwu, un jeune villageois de treize ans qui a la chance d'obtenir une place de domestique auprès d'Olanna et Onedigbo. le décalage entre le mode de vie occidentalisé des universitaires et des industriels, et la vie rurale et à ses superstitions, lui demande de grandes capacités d'adaptation. Vif et observateur, parfois un peu naïf, il apporte une aide précieuse au lecteur pour comprendre la méfiance entre Africains et Européens, la haine entre les différentes tribus nigérianes, les manoeuvres politiques… le titre "Half of a yellow sun" fait référence au drapeau biafrais, région qui a lutté pour devenir indépendante du Nigéria, drapeau rouge, noir et vert, avec un demi soleil jaune. le roman, construit en quatre parties, évoque tout d'abord le début des années 60, puis la guerre, de nouveau le début des années 60, puis la fin de la décennie. Il repose sur des ellipses, suivies d'éclaircissements successifs. le style est fluide cependant, et les 650 et quelques pages coulent toutes seules. L'écriture ne pousse pas à l'émotion à tout prix, même les passages les plus terribles gardent une certaine retenue que j'ai beaucoup appréciée.
Un très beau roman, proche du coup de coeur, que je vous engage à lire si vous vous intéressez à l'histoire de l'Afrique et même si vous cherchez simplement de beaux personnages, une histoire forte et émouvante, mêlant parcours individuels et drames collectifs. Et si vous préférez lire autre chose de cet auteur, son premier roman, L'hibiscus pourpre, m'avait beaucoup touchée aussi.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Un roman à forts contrastes entre la romance des débuts et la guerre du Biafra ensuite. le talent de la narratrice n'est plus à démontrer, c'est un récit très dense et remarquablement bien écrit. La dégradation de la vie familiale du fait des évènements tragiques de la sécession d'une partie du Nigeria est appréhendée avec une intelligence et une singularité exceptionnelles. Cette période est racontée de l'intérieur, elle est vue par les Nigérian.es à la fois sans romantisme mais en même temps avec beaucoup d'affects.
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Ce magnifique roman l'est aussi bien dans l'écriture que dans la manière où est traité le sujet ainsi que les personnages puissants en présence et en réalisme. Un pan de l'Histoire du Nigeria (années 1960/1970) nous est raconté ici avec des faits bruts, sans prise de position ni jugement. Comment une vie peut changer du tout au tout quand des dissensions existent au sein d'un même pays ?

L'autrice réussit à nous captiver du début à la fin et à nous faire poser de multiples questions sur les faits que les personnages vivent. On s'attache à ces derniers et ils nous bouleversent bien après la lecture.
Un roman qu'il est nécessaire de lire pour comprendre les faits passés et contemporains. Et une autrice à suivre car ses écrits sont d'une force et d'une beauté à la Toni Morisson.
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La guerre au Biafra ne fut pas seulement une famine durant laquelle la France s'est (peut-être) illustrée en envoyant de l'aide humanitaire, mais surtout pas en reconnaissant un nouveau pays (pour je ne sais quelle raison politique). Ce fut avant tout une guerre. Pour retrouver une souveraineté, pour terminer totalement le processus de décolonisation, pour essayer de construire une autre manière de vivre. Pour tout un tas de raisons qui n'ont pas été entendues. Ce fut une guerre et un drame humain : morts, deuils, enrôlement de force, exils...
C'est ce que vivent tous les personnages d'Adichie, universitaires et paysans qui aspirent au respect, dussent-ils faire sécession. Ils font tous preuve de courage, d'abnégation. Mais ce n'est pas seulement la guerre qui est contée. C'est aussi toute la vie quotidienne des années 1960 dans tous les milieux de la société nigériane, entre modernité et tradition, sur un fil entre 2 mondes. Cette scission perdurera pendant la guerre, de manière improbable mais réelle, par le refus de la misère (et quelques amis bien placés) même si finalement ils s'en sortent par leurs propres moyens dans la majorité des situations. Sans le dénoncer frontalement, mais par le biais des personnages, elle s'interroge sur l'héritage du colonialisme et sur une certaine forme de néo-colonialisme, parfois entretenu par les anciens colonisés eux-mêmes. Comme si l'oeil et la main de l'homme blanc étaient sur toutes choses.

Challenge Plumes Féminines 2019-20
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L'autre moitié du soleil sera le roman qui m'aura accompagné les derniers jours de l'année 2015 et les tous premiers de l'année 2016. Je pensais le terminer plus rapidement mais je ne sais pas lire autrement que dans des conditions quasi monacales. Dans les transports, mon attention est rapidement perturbée par une conversation échangée pas loin de moi, les arrêts aux stations, les détails du paysage. Dans une pièce où fonctionne la télévision, même si le programme ne m'intéresse absolument pas, je me retrouve à lire et relire les mêmes phrases en perdant le fil de l'histoire.

Il faut préciser aussi que L'autre moitié du soleil s'il n'est pas un livre particulièrement ardu, demande une certaine concentration, attention car l'histoire se déroule dans un contexte où j'ai peu de repères. du Nigeria, je n'ai aucune image précise en tête, les prénoms des personnages ne font pas partie de mon environnement, il faut un petit temps pour les retenir. Je ne savais rien non plus (ou pas grand chose) sur les années 60 au Nigeria et sur la longue guerre qui éclata entre le Biafra,proclamant son indépendance, et ce pays.

Bref ce roman demande un petit effort de la part de son lecteur mais en retour quel grand moment de lecture ! J'avais eu un gros coup de coeur pour Americanah du même auteur et je n'ai plus aucun doute sur le talent de cet écrivain après avoir fini L'autre moitié du soleil. J'ai d'ailleurs bien prévu de continuer à explorer l'univers de Chimananda Ngozi Adichie avec L'hibiscus proupre.

Dans Americanah, l'auteur braquait son projecteur sur la vie d'une jeune femme entre le Niger et les États Unis, alternant les époques. Ici aussi le roman se déroule sur plusieurs périodes (début et fin des années 60) avec des flashback autour de deux soeurs, Olanna et Kainene. L'autre moitié du soleil raconte leur histoire d'amour (l'une avec un intellectuel idéaliste nommé Odenigbo, l'autre avec un journaliste britannique passionné par la culture locale, Richard) mais aussi le destin d'Ugwu, qui quitte la brousse au début du roman pour devenir le boy d'Odenigbo.

L'écrivain multiplie les points de vue pour mener son récit, mêle avec brio petite et grande histoires, anime toute une série de personnages autour des figures principales et créé, comme elle avait si bien su le faire dans Americanah, un univers attachant qu'elle plonge dans la tourmente de la guerre.

J'ai d'ailleurs lu ce roman comme un plaidoyer implacable contre la guerre (celle dont il est question ici a fait plus d'un million de victimes !) dont la réalité se dessine page après page (bien loin de l'idée d'une guerre propre à laquelle veulent nous faire croire parfois les médias) dans tous ses impacts sur le quotidien. La haine soudaine pour ceux qui, hier encore, étaient des voisins et qui soudain, deviennent des hommes à abattre parce qu'ils sont « ibos », l'exil, la fuite (comment ne pas penser aux réfugiés ?), la faim, la peur qui devient presque une compagne à laquelle on s'habitue, la folie qui guette quand on a tout perdu, la barbarie.

L'autre moitié du soleil n'est pas pour autant un récit de guerre aride, c'est au contraire un roman d'une richesse romanesque incroyable car au fil des évènements les personnages du livre gagnent en consistance, en épaisseur, ils vont s'aimer, se déchirer, se croiser, se retrouver ou être séparés à jamais.

Plus j'avançais dans ce livre, plus j'ai eu du mal à le reposer (plus de 650 pages, difficile de le finir en une ou deux soirées comme certains romans). Je l'ai refermé bouleversée par la force de la dernière scène.

L'autre moitié du soleil est un roman dur parfois, émouvant, très riche. Même s'il est loin du feel good book dans lequel j'aurais peut-être envie de me réfugier pour oublier le blues du mois de janvier, je sais déjà qu'il fera partie des livres que je citerai comme ceux qui m'ont marqué.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Biafra est un nom resté gravé dans l'inconscient de beaucoup de nations. Si l'épisode de la guerre du Biafra rappelle en France les premiers pas de l'humanitaire avec les french doctors de Médecins sans frontières naissant volant au secours des populations biafraises affamées par le blocus du gouvernement fédéral nigérians, le camp Biafra à Brazzaville rappelle un épisode sanglant de l'histoire congolaise. La référence insurrectionnelle est là. le Biafra, petite république éphémère qui fit sécession avec le géant nigérian et lutta pendant quatre ans pour sa liberté.

C'est cette page sombre de l'histoire de son pays que la jeune romancière Chimamanda Ngozi Adichie propose à son lecteur de revisiter. Pour cela, par une écriture maîtrisée, dense, elle meut ses personnages entre deux périodes : le début des années 60 aux lendemains des indépendances africaines, phase de son texte où elle met progressivement en scène les personnages de son roman ainsi que le contexte social et politique de la période et la fin des années 60 qui voit exploser le conflit et évoluer les différents personnages.

Je ne présenterai pas les différents personnages. Ce n'est par paresse. Mais j'ai été tellement fasciné par la construction de chaque figure, la tragédie de chacune de ces trajectoires, les rencontres, les blessures, les ruptures, les disparitions, les espoirs, les folies que si je me lançai dans une description, je ne pourrai m'arrêter. Il faut dire que pour certaines lectures, je me pose parfois la question après lecture « que dire ? », mais dans le cas présent, ça coule...

Vous avez compris mon enthousiasme. Il s'agit donc du destin de deux jumelles d'une famille igbo assez aisée durant les dix premières années du Nigeria indépendant.

Chimamanda Ngozi Adichie évoque dans un premier temps les jours heureux qui suivirent l'indépendance. Mais elle a l'intelligence de le faire subtilement, en l'illustrant par la ferveur de l'intelligentsia qui discutaille, théorise une Afrique nouvelle, fustige les premières formes de corruption du pouvoir, sous-estime le mal rampant laissé par un ancien pouvoir colonial britannique qui a pris soin d'opposer les anciennes nations pré coloniales : le nord haoussa, musulman et faiblement instruit au sud-est igbo, fortement christianisé, regorgeant de cadres, entrepreneurs, commerçants de toutes sortes. Lorsqu'à la suite d'un premier coup d'état mené par des militaires igbo, les premiers massacres sont perpétrés dans le Nord contre les populations igbo, les nuages s'assombrissent… L'illusion fait place à la dure réalité d'un pays divisé où la sécession biafraise est une tentative de reconquête d'une nation diluée dans le découpage coloniale proposé à Berlin en 1885. La bravoure militaire biafraise est confrontée à l'asphyxie de sa population qui subit famines, maladies et bombardements. Sans jamais lasser le lecteur qui suit pas à pas ses personnages pris par la tourmente, Chimamanda remonte le fil de l'histoire.

Un coup de coeur donc et une véritable réflexion sur le Nigeria des années 60.

Bonne lecture.
Lien : http://gangoueus.blogspot.co..
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L'auteur m'avait été conseillé par une de mes collègues mais j'ignorais tout du propos...
Il s'agit d'un roman coup de poing et dont on ne sort pas indemne. Il parle d'une histoire qui date du temps où j'étais enfant. Une histoire associée à des images mythiques, celles du Biafra et de ses enfants affamés, de la fondation d'une ONG célèbre.
Il parle de cette histoire mais nous emmène loin, très loin derrière le miroir de nos télévisions et de nos souvenirs approximatifs.
Au centre du tableau, se trouvent deux soeurs jumelles issues de la bourgeoisie locale et leur entourage (un amant journaliste anglais qui s'essaie à l'écriture, un universitaire révolutionnaire, les différentes couches familiales, les amis, les boys...). En donnant à chacune une position et une posture différentes, le récit cherche à décrire les engagements des membres de l'élite du début à la fin des années 1960. Il décrypte les contradictions à l'oeuvre dans la société et cherche à en expliquer les origines : massacres ethniques, aveuglement de la majorité au pouvoir, rôle ambigu des Anglais, silence des occidentaux, blocus imposé par le Nigeria à l'origine de la famine... Rien ne nous est épargné de ce qui a marqué cette terre et ses habitants en cette période.
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Nigéria. Années 60.
Ugwu, jeune villageois de 13 ans, a la chance de se faire embaucher comme boy chez Odenigbo, intellectuel nigérian engagé et idéaliste. Par les yeux de l'enfant, le lecteur entre dans ce monde. Comme lui, nous apprenons à le connaître.
Puis, chapitre après chapitre, la réalité de chaque protagoniste se dessine : celle de femmes et d'hommes nés dans un pays complexe, aux cultures tribales fondatrices, aux racines profondes mêlées à son histoire coloniale.
Et puis, dans cette maison, la radio l'annonce : le Nigéria pourrait écrire un nouveau plan de son destin. La politique et l'idéologie sont à l'oeuvre. Et pourraient bien rebattre les cartes de toute une population.

L'écriture de cette autrice nigériane, Chimamanda Ngozi Adichie, est un voyage : elle a la force de recréer pour nos yeux occidentaux les traits de ce pays inconnu et sa complexité. Puis, après nous avoir déposé là-bas, nous avoir fait visiter et touché du doigt ces réalités lointaines, le récit nous embarque dans le tourbillon de l'Histoire en marche. Celle qui nait dans les pensées et les discours exaltés d'Africains engagés et se termine dans les rues, rougies de la folie aveugle d'autres hommes, à coup de machettes, excités par le goût du sang.

Un récit bouleversant, beau et violent, qui témoigne de l'histoire d'une terre et de ses peuples, que l'Europe, par ignorance, désintérêt ou calcul, a occultés ou pire, sacrifiés.

"L'autre moitié du soleil" nous donne à voir ce qui avait été éclipsé à nos yeux d'Européens. Avec la force d'un récit, la beauté d'une écriture et la dignité d'un témoignage terrible, sensible et nuancé.
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Une oeuvre coup de poing sur une guerre oubliée aujourd'hui mais qui avait beaucoup fait parler à l'époque et pour l'époque (1967-1970). Pour résumer très grossièrement, la région du Biafra, au sud-est du Nigeria et majoritairement peuplée d'Igbos (où Ibos) souhaite faire sécession du Nigeria après le massacre de nombreux Igbos dans le nord du pays, C'est évidement bien plus complexe que ça, il s'agit aussi et surtout de guerre d'ethnies, de religion et d'économie, mais je ne vais pas entrer dans les nombreux détails ici. Je conseil par ailleurs de se renseigner sur la situation du Nigeria à cette époque (années 60) ainsi que sur la guerre elle-même avant de commencer ce livre afin de savoir dans quoi en rentre en entamant ce roman. On va suivre ici le point de vu de nigérians Igbos, donc le point de vu du peuple autoproclamé Biafrais, et à travers eux la situation durant les années qui précèdent la guerre, la monté de la tension et de la violence, puis la guerre elle-même et la difficulté d'y survivre, difficulté principalement liée à la famine qui va provoquer la mort de 1 à 2 millions de personnes. C'est un roman que l'on peut qualifier de roman historique, un témoignage percutant et pas toujours facile à lire (surtout dans la 4eme partie) sur l'une des guerres civiles les plus meurtrières du continent africain.
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