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Une île sans avenir, ou presque

Dans son nouveau roman, Mouloud Akkouche imagine un homme vivant sur une île déserte qui se voit soudain confronté à une femme qui s'est échouée sur la plage. le début d'une nouvelle histoire, d'un nouvel horizon.

Cela fait maintenant des années que plus personne n'a posé le pied sur La Vaurély. L'île s'est peu à peu vidée de ses habitants, partis pour une vie meilleure. Désormais, il ne reste qu'un ancien marin pêcheur qui occupe ses journées à entretenir le patrimoine de ce bout du monde, en compagnie de ses deux chiens baptisés Nord et Sud, avec peut-être l'espoir qu'un jour un exilé ou un aventurier viendra le rejoindre. Mais pour l'heure, les seuls humains - si l'on peut dire - qu'il rencontre sont les corps des hommes et des femmes qui viennent s'échouer sur les côtes. Alors, le régisseur les traîne vers la terre et leur accorde une sépulture. Sans oublier de soigneusement tenir le registre de cette comptabilité morbide.
Jusqu'au jour où il découvre une femme certes mal en point, mais encore vivante. Il va la recueillir et la soigner.
Un peu comme Robinson avec Vendredi, il va devoir construire une relation avec cette étrangère, à commencer par trouver un langage commun. Quelques dessins puis quelques mots vont leur permettre d'esquisser un dialogue. Une forme de confiance réciproque s'installe alors. Il va lui apprendre ce qu'il sait pour survivre, lui montrer aussi les réserves dont il dispose et elle va lui offrir sa force de travail, l'aider dans les travaux qu'il réalise.
Mais Mouloud Akkouche va encore plus loin dans la relation de cette rencontre très particulière en faisant apparaître une fille, sans toutefois lever le voile sur sa conception. Il est vrai que dans ce lieu chargé de mystères beaucoup de questions restent sans réponse, instaurant un climat anxiogène. On ne sait rien du monde qui entoure cette île et que pourtant on va chercher à rejoindre pas plus qu'on ne connaît l'origine et la cause de ces échouages réguliers de cadavres. Si, au fil des années, l'envie de transmettre reste toujours aussi forte, elle se double d'une curiosité de plus en plus forte, notamment pour la nouvelle génération. Car, comme le disait Michel Tournier dans Vendredi ou les limbes du Pacifique «procréer, c'est susciter la génération suivante qui innocemment, mais inexorablement, repousse la précédente vers le néant.» Si la mère s'est vite résignée, la fille veut savoir. Quitte à prendre de gros risques. Roman d'initiation mais aussi d'émancipation, ce conte fait la part belle à l'esprit de résistance, un peu comme Dans la forêt de Jean Hegland. Car ici aussi, aucune information ne parvient sur l'évolution de la civilisation. Il ne reste qu'à croire et espérer…


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Une centaine d'autochtones peuplait autrefois la petite île. Une épidémie de variole en avait emporté la moitié et la crise économique liée à la surpêche des bateaux usines au large avait fait fuir les autres. Il ne restait plus qu'un paquet de milliardaires venant en avion tant l'accostage par bateau est compliqué et très dangereux. Un jour les milliardaires ne revinrent pas et il ne resta plus que le narrateur, un vieil homme de soixante-treize ans, né sur l'île et qui continua à l'entretenir, vivant sur les immenses réserves des autres, sans aucun lien avec le continent. Régulièrement il récupère des corps de noyés échoués sur une plage. Tous sont tatoués sur la nuque de manière identique et il les enterre sobrement dans un coin de l'île. Mais un jour, il sauve une femme encore vivante qui a perdu l'usage de la parole et la mémoire. La cohabitation est fragile mais basée sur le respect et la femme devient l'adjointe de cet homme à tout faire. Sauf que la rescapée dissimule à son insu un petit secret qui va bouleverser l'équilibre de l'île
Il y a du Pascal Garnier dans la manière de conduire cette histoire aux accents apocalyptiques dont on ne connait ni les tenants ni les aboutissants. le style fluide de Mouloud Akkouche et son talent pour mettre en scène des personnages vraiment attachants font de ce court roman un passionnant moment de lecture !
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La vaurély est une île perdue au milieu de nulle part, entourée d'eaux dangereuses qui rendent son abord quasi impossible
Sur cette île vivaient quelques autochtones, jusqu'au jour où des milliardaires venus de très loin ont accosté sur ce petit paradis et décidé d'y passer leurs êtés en famille à l'abri des chaos du monde.
Mais d'année en année le nombre d'habitants sedentarisés à diminué pour n'être plus constitué que d'un seul homme garant de la vie ilienne. Et peu à peu, les milliardaires n'ont plus accosté, plus personne n'est venu occuper les villas de riches toujours maintenues en état mais jamais plus habitées.

Le vieil homme est chaque jour fidèle au poste, réparant, maintenant, protégeant les biens de l'île espérant la venue du bateau salvateur qui apportera vivres et compagnons d'infortune.
Et chaque jour aussi c'est lui qui récupère les cadavres échoués sur la grève, croque mort par obligation il les enterre dans le jardin ded oubliés.

Un matin, c'est une femme encore vivante qui s'est échouée là. Cadavre bien encombrant car encore chaud et palpitant. Il s'occupe de la ramener à la vie et à l'installer sur l'île.aos que faire de ce compagnon impose et encombrant.
Peu à peu ils s'apprivoisent, se supportent, une fille naît sur l'île et ce couple étrange et cette enfant semblent être les seuls gardiens de la vie et de l'humanité sur terre.

Voilà donc un étrange roman, à l'écriture à la fois poétique, désespérée, un peu trop lyrique par moments, qui aborde de nombreux thèmes sans toutefois en venir à bout ou leur donner un éclairage satisfaisant. L'immigration, le deuil, la solitude, la culpabilité, l'entraide, la différence acceptée ou pas, l'amour ou la haine, les sentiments parfois difficiles à décrypter et à accepter. Il m'a semblé que les personnages ne sont pas assez aboutis, ni attachants, ni profondément humains, mais solitaires et désespérés. J'ai eu du mal à les comprendre parfois.
Un roman étonnant malgré tout et qui se lit facilement.

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La Vaurély, une petite île a perdu tous ses richissimes habitants qui ont laissé leur maison et leurs biens matériels à l'abandon. Seul un vieil homme y habite encore et occupe ses journées à entretenir des bâtiments et à ramasser et enterrer des corps qui s'échouent régulièrement sur la plage. Parmi ces macabres arrivant, l'un deux vit encore. Il s'agit d'une jeune femme qu'il soigne, ramène à la vie et avec laquelle il ne peut communiquer verbalement, car elle ne parle pas. La cohabitation s'établit tout de même, difficilement, et, ils poursuivent désormais à deux, les tâches décidées par le vieil homme. Une routine s'installe, les corps échoués présentent tous une caractéristique commune : un tatouage sur la nuque qui aurait pu constituer un indice de compréhension du mystère et bien non, on ne saura pas ! Une ambiance survivaliste de fin du monde se dégage de cette histoire, et la survenance d'on ne sait ou d'un troisième personnage, une petite fille s'ajoute à l'incongruité d'une narration peu convaincante.
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Un homme seul sur une île continu à l'entretenir au cas où ceux qui vivaient là autrefois reviendrait. Mais cela fait dix années qu'il n'a vu personne à part les corps s'échouant sur la plage au gré des vagues. Un jour, le corps d'une femme s'échoue mais elle est vivante. Une cohabitation difficile va s'établir entre eux.

En lisant ce récit, j'ai eu l'impression que l'auteur a fait un focus sur un endroit, sur une infime partie de personnages peuplant une histoire plus grande. Il s'attache à nous faire découvrir la vie de trois personnes sur une île coupée de tout. On ne sait pas ce qui s'est passé, pourquoi internet, le téléphone et tous les moyens de communication ne fonctionnent plus. le mystère reste entier sur ces corps s'échouant sur cette île et ce mystérieux tatouage que chacun a derrière le cou.

C'est une histoire mettant en avant le fait de ne pas lâcher prise pour continuer à vivre, de rester toujours en action sinon la mort risque de taper à la porte.

J'ai aimé cette tranche vie sur cette île quasi déserte. le texte est bien structuré avec des chapitres très courts mais beaucoup de questions restent sans réponses ce qui me frustre après avoir refermé ce livre.
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Voilà un roman post-apocalyptique bizarre, original et insolite ! La fin du monde a probablement eu lieu mais comment le savoir avec certitude ? Depuis 10 ans, un vieil homme est le dernier habitant d'une île entourée par des eaux dangereuses. Il entretient et répare patiemment chaque maison, chaque jardin au cas où un•e des ancien•nes habitant•es viendrait pointer le bout de son nez (et aussi parce qu'il n'a finalement pas grand-chose d'autre à faire.) Les seuls échos qui lui parviennent encore du continent sont quelques corps rejetés par la marée. Tous portent un étrange tatouage sur la nuque, ce qui d'après notre survivant n'est certainement pas bon signe ! Mais un jour, alors qu'il s'apprête à enterrer une femme échouée, il s'aperçoit qu'elle respire encore…

« Elle est arrivée sans son histoire. Avec un sac à main pour bagage. D'où vient-elle ? Quel est son nom ? Personne ne le sait. Son passé est comme enfermé dans une doublure. Inaccessible. »

On ignore donc tout ce qui s'est passé ou se passe peut-être encore dans le reste du monde. La jeune femme échouée ne se rappelle de rien, comme si sa mémoire n'avait rien emmagasiné avant sa noyade. On évolue ainsi un peu étourdi, page après page, dans ce court texte, comme dans une espèce de rêve cotonneux. Autant vous annoncer directement la couleur : on ne sait rien et on n'apprendra rien de plus !

Un drôle de roman qui vous fera certainement gamberger sur les événements supposément survenus. Et peut-être même qu'il vous fera maudire l'auteur pour son manque de réponses à de nombreuses questions ;-) Un choix audacieux mais terriblement pertinent.
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Chaque matin, fidèle au poste, un vieil homme regarde la mer. Son travail ? Entretenir l'île dont il est le dernier habitant. Depuis dix ans, il n'a plus de nouvelles du reste de l'humanité. Tous les jours, la mer charrie un corps marqué d'un étrange tatouage dans le cou. le vieil homme offre alors une sépulture décente à ces hommes et femmes, dans le jardin des oubliés.
Jusqu'au jour où il retrouve une femme, encore vivante. Muette, elle a également perdu la mémoire. Son arrivée va bousculer l'équilibre de l'île.

« Elle est arrivée sans son histoire. »

Je dis un grand OUI !
Voilà une autre de ces pépites littéraires, hors des grands boulevards éditoriaux, une douceur bienvenue, non par son contenu mais par sa délicate originalité.
Encore que.
Si je devais définir ce texte, je dirais qu'il s'agit d'un roman post-apocalyptique doux et poétique. Oui, doux, malgré le résumé que j'ai pu en faire.

Ici, point d'humains robotisés armés jusqu'aux dents près à découdre avec des rebelles tatoués ou aux prises avec un virus mutant. Point de société ultra-techniquée, pas de pouvoir dictatorial pour remettre tout le monde dans le (nouveau) droit chemin, pas non plus de monstres à canaliser.

Non, ici l'après-apocalyse dont on ne sait rien ou pas grand chose rime avec coquillages et crustacés. Attention, loin de moi l'idée d'affirmer que la vie y est définitivement agréable. La solitude pèse, les corps questionnent, inquiètent et l'arrivée de la femme n'est pas de si bon augure.
C'est un peu une invitation au voyage sur une île dont on sait tout, d'un bout à l'autre, sans plus aucune surprise que celle (magnifique) d'être encore en vie le lendemain.

Le récit dégage une puissante humanité qui enveloppe et réchauffe, et les corps échoués ne sont pas sans rappeler ceux des migrants que la mer rejette sur le rivage.

Bilan :
Une ode à a l'autre, l'inconnu, l'imprévisible, l'ailleurs. Un doux songe envoûtant. Une fin ouverte et tant mieux! J'aime l'idée que ce texte puisse continuer dans les têtes de celles et ceux qui l'auront découvert. Que chacun.e puisse se l'approprier.
Coup de coeur !
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Je ne sais pas comment décrire le ressenti provoqué par cette lecture.
Tout du long j'ai eu en tête les images d'un film indé, plein d'émotions avec peu de dialogue ou tout passe par les expressions des personnages.
Une allure de fin du monde douce, silencieuse, gênante parfois, une fin... qui laisse sans voix.
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Une barrière de récifs infranchissables garde cette île isolée, c'est la Mâchoire, elle broie tous ceux qui tentent de passer pour aborder. Il y a longtemps des hommes riches ont habité cette île, La Vaurély, l'ont façonné à leur goût, construisant de luxueuses villas et la confiant une partie de l'année à un gardien. Celui-ci a connu des temps plus anciens où une population de pécheurs vivait sur ce bout de terre émergé au milieu de l'océan. Ils se sont peu à peu fait embaucher sur les riches bateaux usines qui croisaient au large, emmenant sur le continent leurs familles et laissant leurs maisons à l'abandon. le vieil homme qui réside seul sur La Vaurély désormais, était un marin, qui, blessé, a accepté d'en devenir le gardien et homme d'entretien.

Cela fait bien longtemps pourtant qu'il n'a pas revu les riches vacanciers qui vivaient là autrefois le temps de l'été, ni même un seul être humain. Seuls des corps viennent parfois s'échouer sur le rivage de l'île et il se fait un devoir de leur donner une sépulture décente.

Un matin, un nouveau corps, celui d'une femme encore en vie ! Bien sûr il va la sauver, mais cela bouscule ses habitudes de solitaire et lui fait peur. Ce sera le début d'une cohabitation très particulière, où la parole sera d'autant plus difficile que le vieil homme et unique habitant ne communique plus avec quiconque depuis longtemps et que la naufragée a perdu la mémoire et pour un temps sa propre langue.

Le roman de Mouloud Akkouche emporte le lecteur dans le récit étonnant d'une fin du monde tout entière faite de mystère, d'interrogations sur le rapport à la vie, la communication, l'avenir et le passé, la force de l'imaginaire. Un roman très attachant, déroutant, qui résonne longtemps après l'avoir lu.
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Il s'agit de l'histoire d'un ancien pêcheur de soixante-treize ans, né sur une île abandonnée par tous. Malgré sa solitude, il s'efforce vaillamment de maintenir l'île et d'enterrer dignement les corps des noyés échoués sur la plage dans un endroit qu'il a baptisé le jardin des oubliés. Tous ces défunts portent un énigmatique tatouage sur la nuque. Cependant, tout bascule le jour où une femme s'échoue sur l'île. Elle a perdu la mémoire et parle une langue différente.
À partir de ce point, Mouloud Aouche nous emporte dans une cohabitation fragile et improbable entre cette femme et le vieil homme, dans une atmosphère que je qualifierais de post-apocalyptique.
Le Jardin des Oubliés est un roman atypique et donc, surprenant. Dès le départ, il a suscité mon intérêt. L'auteur opte pour des chapitres courts mais percutants, créant une ambiance envoûtante empreinte de poésie et peuplée de personnages bien définis. Dans ce roman concis et épuré, Mouloud amène le lecteur à réfléchir sur la survie en l'absence d'autrui, de mémoire ou d'histoire, tout en laissant à chacun la liberté d'interpréter l'histoire. Vous n'aurez pas toutes les réponses aux questions que vous vous poserez pendant votre lecture, elles sont à chercher au fond de vous ou dans votre imaginaire (sans trop spolier, certains indices vous y aideront). Ce choix narratif peut dérouter les lecteurs habitués à être guidés d'un point A à un point B, mais pour ceux qui sont ouverts à l'expérience, le livre réserve une belle surprise !
Merci à Babelio et à Gaïa pour cette jolie découverte.
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