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sur 10035 notes
Il m'aura donc fallu attendre de devenir un homme, de revenir une troisième fois sur les terres sillonnées par les lignes de ce roman de l'enfance pour, peut-être, enfin le comprendre. Ce grand Meaulnes qui, jeune, me jeta par deux fois dans la plus complète perplexité m'apparaît aujourd'hui plus qu'un roman d'aventure, plus qu'un roman onirique : le roman du rêve d'aventure que nourrit tout jeune homme. Cette histoire me semble, même métaphoriquement, plus qu'une autobiographie : celle de l'auteur et de son double, de son frère d'âme, de celui qu'il rêva être, enfant. le drame, que je lis finalement, c'est celui de cet homme, et avec lui de chacun, qui doit apprendre à renoncer. Meaulnes c'est François !
Le grand livre de Fournier c'est celui que tous les jeunes gens s'écrivent : ce roman dont nous sommes, enfants, le héros ; ce personnage qui nous porte et nous entraîne, nous donne des ailes et nous élève tant que la vie peut encore être imaginée... jusqu'à ce que viennent les années et, avec elles, leur lot de gravité, de déceptions, de trahisons, d'échecs, d'erreurs, de choix obligatoires, ces apprentissages douloureux du renoncement, par lequel nous allons domestiquer notre "âme-frère" libre.
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Ah, relire le Grand Meaulnes 50 ans après une 1ère lecture, quelle expérience !
Impossible de croire à la réalité de cette histoire : une fête étrange, ds un domaine abandonné, à 15 km de l'école et que les deux jeunes gens ne peuvent retrouver ?
Un amour immédiat pour une jeune fille entrevue 5 mn,
Une amitié fulgurante et définitive pour un garçon désespèré ?
5 personnages tiennent le récit :
François, le fils de l'instituteur, lui-même le devenant, est l'ami idéal : fidèle, dévoué, qui oublie sa vie pour les autres et qui perd tout.
Meaulnes : celui qui séduit tt le monde, qui ne se départit jamais de son objectif : retrouver les personnes entrevues lors d'une soirée.
Il sacrifie amour, amitié, vie des autres, à la réalisation de ces rêves.
Yonne de Galais : la femme entrevue, idéalisée, épousée et abandonnée..
Franz : l'enfant, devenu adulte, fantasque, capricieux, désespèré. ..pour lequel Meaulnes quitte tout...
Valentine : la fiancée de Frantz, qui din à la dernière minute.
Meaulnes et Frantz sont figés dans leur adolescence, ne passent jamais aux réalités de la vie. Dussent les autres y perdre tout...
Raconté comme cela, ces personnages semblent odieux.
Eh bien non, car Alain-Fournier plonge le lecteur ds un monde oniriqu, qui nous enveloppe, et nous emmène ds les cavalcades de ces grands enfants qui se précipitent vers un abîme.
C'est un livre sur le refus de la réalité, sur le refuge ds le monde adolescent, sur le mal fait aux autres..
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Ce livre est pour moi avant toute chose un voyage vers un lieu inconnu mais paradisiaque et merveilleux. C'est une métaphore concernant la recherche du bonheur absolu. le personnage d'Augustin Meaulnes se perd une nuit lors d'une fugue et se retrouve embarque dans une fête somptueuse ou il rencontre une jeune fille merveilleuse dont il tombe éperdument amoureux.
Dès lors il n'a de cesse de vouloir retrouver ce lieu et surtout la jeune fille.
Il recherche donc cet oasis de bonheur de manière compulsive et maniaque.
Et lorsqu'il retrouve enfin ce qu'il cherche avec tant d'avidité, l'auteur nous prouve que c'est avant tout la recherche du bonheur qui est jouissive et non le fait de l'obtenir.
On se retrouve plongé dans la France profonde et classique de la fin des années 1890. L'école stricte et autoritaire y est dépeinte avec beaucoup de charme et de réalisme.
La fin du roman est assez noire et nous laisse encore une fois entrevoir cette recherche de bonheur absolu.
Un grand classique de la littérature qui nous pousse à réfléchir.
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Augustin Meaulnes est un jeune homme mystérieux. C'est ainsi que l'on pourrait le qualifier. C'est aussi le camarade de classe de François Seurel, narrateur de l'histoire. Un soir, Meaulnes découvre un château qui se livre à des festivités à l'occasion des noces de Frantz de Galais. Il fait alors la connaissance d'Yvonne, la soeur du marié et tombe sous son charme. La fête est alors interrompue par la fuite de la mariée, et le grand Meaulnes doit retrouver sa vie d'écolier après avoir promis à Frantz qu'il retrouverait sa fiancée.

Le grand Meaulnes a ses aventures, ses longueurs - car des longueurs il y en a malgré de très jolies descriptions- et ses mystères. Qui est réellement le personnage principal? D'où lui vient ce charisme si fascinant aux yeux de François? Sa soif d'aventures peut-elle être un danger, au risque de perdre ceux qu'il aime? Lorsque j'ai refermé ce livre, toutes ces questions trottaient dans ma tête sans trouver d'explication.
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Le Grand Meaulnes est un classique que tout amateur de littérature française, non, de littérature tout court, se doit d'avoir lu. Certains critiques moins bienveillants ont parlé dans ces "colonnes" de vocabulaire suranné. Bon, dans ce cas, éliminons Shakespeare et Cervantes. D'autres mettent le doigt sur des soi-disant invraisemblances. Shakespeare et Cervantes sont rejoints alors par Marquez et pratiquement toute la littérature sud-américaine.
Pour moi, le livre excelle par le fait qu'il sait mêler un vécu merveilleux et quotidien, et cela dans un style qui porte ces deux facettes du roman.
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Alors que je viens de terminer « le Grand Meaulnes » d'Alain-Fournier, je souhaitais vous donner mon avis mitigé sur ce roman chevaleresque qui semble traverser les époques et les âges sans sourciller. Alors que ma cure des incontournables se poursuit, je suis peut-être passée à côté de cette ode à l'amitié, à l'amour, le vrai, et à la fidélité.

François Seurel, narrateur de l'histoire mais personnage secondaire du roman, vit une vie tranquille d'adolescent dans un bourg sans histoires. Fils unique d'un père professeur et d'une mère protectrice, il a 15 ans lorsque débute le roman. C'est la venue du jeune Augustin Meaulnes AKA le « Grand Meaulnes » qui va bouleverser le destin de notre conteur. S'installe immédiatement une amitié fraternelle entre les deux compères qui partagent plus que des secrets. Alors que l'un est impressionnable, l'autre brille par son caractère de meneur et son aura naturelle.

L'histoire du roman commence réellement par une froide nuit d'hiver où Augustin, se retrouve perdu dans un étrange château au beau milieu d'une célébration candide et irréelle. Pris dans un tourbillon mélodieux d'émotions, il tombe éperdument amoureux d'une jeune fille un peu pommée qu'il fera tout pour retrouver…

J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Tout comme François, j'ai finalement observé la scène de loin sans jamais vraiment en faire partie. Même si la fin est plutôt poétique et a véritablement retenue mon attention, je n'ai pas réussi à adhérer au caractère des personnages et à comprendre leurs prises de décisions. Ainsi, les derniers chapitres ne compensent pas totalement mon impression générale.

Plus particulièrement, je trouve que notre narrateur vit sa vie par procuration. D'abord spectateur des rêves du Grand Meaulnes, il sacrifiera son avenir par fidélité fraternelle mal placée. Sans vouloir trop en dévoiler, François sera tel Lancelot, relégué au rang de cinquième roue du carrosse. Et c'est énervant de voir les personnages gâcher leur vie et la vie de ceux qui les entourent par altruisme ou redevabilité !

En définitive, je comprends que ce roman soit un monument car le style de l'auteur est soigné, fluide et les mots, toujours élégamment choisis. Pour autant, je n'en garderai pas un souvenir impérissable. Sans être embarquée dans cet univers, je constate tout de même que la symbolique y est forte et qu'il fait écho à de nombreux dilemmes que le lecteur peut lui aussi rencontrer.


Lien : http://www.chroniquesdurenar..
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J'ai beaucoup apprécié cette histoire : elle est ultra-connue, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de la lire. Elle nous laisse une drôle d'impression rêveuse et nostalgique, une fois la dernière page tournée...

Le Grand Meaulnes est un personnage très mystérieux, dont au final on ne sait pas grand chose. Il ne nous laisse pas vraiment entrevoir son monde, mais on en aperçoit quelques brides. Cependant, pendant tout le livre, je me suis fréquemment demandé si ce qu'il racontait à son ami était réellement arrivé où si il imaginait ou enjolivait les choses qui se passaient dans sa vie.

Bien que François soit le narrateur, il n'a réellement qu'une place secondaire dans le Grand Meaulnes. A part son admiration pour son ami, il n'a pas vraiment de particularité, il est assez banal au final. Augustin est, je pense, le vrai personnage principal du livre de Alain Fournier.

Le Grand Meaulnes est comme un voyage, on est totalement transporté dans les récits d'Augustin. On espère que tout marche comme il le souhaite, bien que ça semble impossible. Mais c'est vraiment un personnage qui ne nous laisse pas impassible : on a terriblement envie de croire à ses rêves et faire en sorte que ça marche.

La fin est absolument parfaite. Un peu triste, mais si elle aurait été joyeuse elle aurait trop détonné par rapport au reste du texte d'Alain Fournier. C'est la meilleure conclusion à cette histoire qu'on aurait pu trouver !
Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce texte !
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Découvrir un classique de la littérature en fouillant la bibliothèque de mon fils, voilà ce que je viens de faire en dévorant le Grand Meaulnes. Quelle poésie, quelle passion, quelle histoire en ces quelques pages regroupées.

François Seurel est le narrateur de l'histoire tragique d'Augustin, Yvonne, Valentine et Frantz. Il est le témoin et l'acteur de cette fin du XIXème siècle où notre pays allait entrer dans la modernité et ce faisant tourner le dos à une histoire où le temps savait être pris comme il est et non comme on voudrait qu'il fût.

Histoires d'amour tragiques entrecroisées. Serments de fidélité et d'amitié que le sort s'amusera à transformer en serment mortel.

Une écriture classique qui parvient à rendre vivants des souvenirs que je ne peux avoir vécu et qui pourtant doivent être inscrits dans un patrimoine génétique commun tant ils me parurent si réels, si proches et si familiers.

Au XIXème entre 17 et 20 ans on ne sait plus quand se termine l'enfance et quand commence l'âge adulte. Aujourd'hui à voir notre jeunesse si brutalement projetée dans un monde qui n'est pas de son âge, on se raccroche à ces histoires… faire en sorte de les partager….
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Jamais lu durant mon adolescence, mes copains de classe m'évoquaient des aventures romantiques et mystérieuses. Il y était question d'une sublime jeune fille, Yvonne de Galais.
Je ne suis vraiment pas déçu d'avoir enfin lu ce roman, tellement riche de sentiments et de moments étranges.
Largement inspiré de la brève vie de l'auteur, ce livre m'a apporté beaucoup de plaisirs simples que l'écriture, un brin désuète, ne gâche pas.
Les trois premiers âges de la vie, enfance, adolescence et début de la vie d'adulte se mêlent dans une joyeuse et étrange fête. Il s'agit bien d'un roman d'aventures, doublé d'une quête et de réactions fort étranges des différents protagonistes. Tous semblent jouer avec les regrets, la nostalgie, et agissent parfois à l'encontre du bon sens. Des ennemis deviennent meilleurs amis du monde, des héros fuient le bonheur de leur jeunesse dans une recherche éperdue d'un passé à rattraper et reconstituer. Si jeunes, ils sont déjà nostalgiques !
L'auteur joue avec les illusions et frôle le fantastique, tant les personnages ont parfois un jeu de fantômes ou d'âmes errantes dans un monde bien réel.
Le livre est structuré en trois parties dont la dernière m'a particulièrement touché.
Bien sûr ce livre a un peu vieilli mais cette histoire de combat contre le temps est restée, comme dans un conte universel… intemporelle.

Lien : https://www.patricedefreminv..
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Qu'ajouter de plus, quand on écrit la 400ème critique d'un roman, à toutes celles qui l'ont précédée?
Bien sûr que ce roman est daté; écrit à la fin de la belle époque, quelques mois avant la guerre qui causera la mort de son auteur, Alain-Fournier, il appartient à un temps où le temps prenait le temps de s'écouler doucement.
Roman onirique, comme ceux de Huysmans (mais il s'agit d'un tout autre type de rêve) ou les tableaux symbolistes, le grand Meaulnes est le roman du non-dit, de l'attente patiente. Qui prend encore le temps d'aimer comme cela, de rêver à un amour sans trop savoir s'il sera possible ou impossible et de s'en contenter des mois durant, de s'en rassasier? Comment concilier l'intensité et la timidité d'un premier amour dans notre monde contemporain? Je laisse les romanciers contemporains répondre à la question.
J'aime l'image du papillon que prend Ode dans sa critique. le grand Meaulnes est un roman délicat, évanescent. L'essentiel du texte n'est ni dans les personnages, finalement secondaires, ni dans l'intrigue, mais dans les sentiments évoqués à petites touches sans être jamais vraiment verbalisés. Ce qui touche le plus dans ce roman est ce qui n'y est pas écrit; c'est peut-être pour cela que le monde du grand Meaulnes nous hante tant une fois le livre refermé.
Mon père, né en 1930, avait été bouleversé par ce roman et me l'avait fait lire quand j'étais adolescent, trop tôt sans doute. Je comprends la déception de ceux qui n'ont pas réussi à se laisser embarquer dans cet autre monde, je l'ai ressentie à ma première lecture. Pour apprécier le grand Meaulnes, il faut trouver et prendre le chemin qui nous ramène vers la demeure mystérieuse, en abandonnant le monde trépidant qui nous entoure. Il m'a fallu quelques dizaines d'années pour cela…
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Le Grand Meaulnes, d'Alain-Fournier

Quand Meaulnes arrive chez les Seurel c'est pour :

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