Le propre de ce genre de livre c'est qu'en le lisant et en toute connaissance de cause, on se retrouve en train de se dire "Pas possible, c'est vrai ?". Comme si on était en train de lire le fait divers dans le journal de Coldwater.
Mitch Albom est très fort. J'ai lu ces précédents romans, je suis cliente et une bonne cliente même, donc acte.
Donc on y croit. On croit à ces appels téléphoniques tout comme les habitants de Coldwater. On y croit malgré Sully qui mène l'enquête pour prouver le contraire.
Le danger aurait été de nous entraîner dans un univers parallèle - un univers "stephenkinguisé" (je n'ai rien contre
Stephen King, je l'adore ! Mais là n'est pas le propos) - je pense aux grands rassemblements de foule sur la pelouse de Tess ; aux affrontements devant l'église entre les croyants et "les autres" qui m'ont fait penser à l'univers de
Stephen King. Mais
Mitch Albom surmonte ce danger avec élégance et finesse grâce à ... Alexander Graham Bell (!) qui nous oblige à rester lucides et dans la réalité.
Car la surprise de ce roman et que l'auteur a su, si bien, intégrer, est un savant et intelligent parallèle entre les appels téléphoniques venant de l'au-delà et la véritable invention du téléphone. Une invention tout ce qu'il y a de plus terre à terre - une des inventions les plus importantes de notre société - en parallèle avec une histoire totalement fondée sur la Foi et le surréalisme. Et cette petite astuce sauve toute son histoire. Chapeau !
On cavale avec Sully jusqu'au dernier chapitre, avec appréhension - c'est vrai ? c'est pas vrai ? - et jusqu'à la dernière ligne et le livre refermé, on n'est toujours pas sûr de ce qui est vraiment arrivé.
Quel plaisir j'ai eu de lire ce roman.
(Merci à Babelio de m'avoir permis de le lire aussi rapidement).