« Et toi, comment t'y prendrais-tu pour voler la Joconde? »
Cette question que son père lui a posée si souvent et qui revient comme un fil conducteur tout au long de ce récit, l'auteure s'en empare pour nous faire partager cette nuit passée seule au
Musée du Louvre. Dans la salle des caryatides, puis aux pieds de la Vénus de Milo que ce père aime tant. Avec les heures qui s'écoulent,
Jakuta Alikavazovic nous fait découvrir la relation empreinte d'écoute, d'amour et de transmission qu'elle entretient depuis toujours avec cet homme. Elle nous dévoile un peu de son histoire de réfugié yougoslave, amoureux de la France, du Louvre et surtout de l'art, et de la beauté. Elle nous révèle également, tout en discrétion, les difficultés qu'entrainent l'exil et cette volonté absolue de s'intégrer dans un pays, une société, une culture.
Un léger doute continue de planer sur ce récit, son père a-t-il vraiment, à une étape de sa vie, subtiliser certains tableaux? Sa fille évoque cette possibilité en y apportant « sa » réponse, celle qui lui semble évidente et que je vous laisse découvrir.
J'ai ressenti beaucoup de tendresse pour ces personnages et l'on perçoit parfaitement l'intensité des sentiments qui les unis, aussi forts que pudiques.
Ce livre est le second que je découvre dans le belle collection « Une nuit au Musée » que nous offre les éditions Stock et j'avais peut être été un peu plus touchée encore par «
le parfum des fleurs la nuit » de
Leïla Slimani que je découvrais alors.
Mais peut-on comparer deux ouvrages, même s'ils évoquent tous deux la figure paternelle dans des circonstances similaires? Non, sans doute, même si la tentation est grande. Pourtant, n'oublions pas que notre sensibilité n'est pas linéaire et que notre rencontre avec un livre ou un auteur est aussi une question de circonstances.
J'ai passé un très beau moment dans ces superbes galeries du Louvre et je ne souhaite conserver de ce texte que sa belle écriture et l'atmosphère douce et chaleureuse qui entoure ce père et sa fille.