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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les romancier(ères) aiment écrire sur l'art de raconter des histoires.

En donnant vie à des personnages qui possèdent ce don, il y a peut-être inconsciemment un désir de reconnaissance ou tout simplement l'envie de partager avec le lecteur les "coulisses" de ce processus créatif très exigeant.

Isabel Allende est une conteuse hors pair et elle s'est souvent servi de son histoire personnelle pour faire connaître son pays.
Elle transporte un énorme sac à dos rempli d'expériences personnelles qui alimentent son oeuvre littéraire.

Comme dans d'autres de ses romans, le lieu exact où l'histoire se déroule, n'est pas abordé en toutes lettres, mais en « écoutant » les indices et en effectuant quelques recherches, le lecteur curieux se retrouve dans son Chili natal.

Comme à chaque fois, ses romans reposent sur une langue tenue qui nous cueille et ne nous lâche plus.
Isabel Allende écrit des récits qui engendrent d'autre récits où la culture et la politique tiennent une grande place. Un goût certain pour la rencontre et le reportage, la positionnent au croisement du journalisme et de la littérature.

Journaliste engagée et militante pour le droit des femmes, dans Eva Luna la femme occupe encore le devant de la scène.
La romancière va chercher dans ses propres souvenirs la trame pour faire revivre l'histoire des guérilleros qui ont mis le pays à feu et à sang, lors de la lutte pour la libération.

Elle fait un parallèle entre la libération du pays et celle des femmes.

C'est bien écrit, les personnages gagnent en épaisseur au fil de leurs aventures, de leurs batailles et de leurs déconvenues.
Allende les malmène, les jette à terre, pour ensuite les aider à se relever et finalement accomplir leur destin.
Leurs parcours étonnants seraient dignes d'un excellent scénario des "novelas", et on se surprend à vouloir les retrouver dans d'autres épisodes.


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J'avais lu "Les Contes d'Eva Luna", et je viens de lire le roman "Eva Luna". C'est un roman-fleuve, centré sur la narratrice, Eva Luna. Elle est la fille d'une femme nommée Consuelo, dont l'histoire est racontée dans les 100 premières pages. L'action se passe au XXème siècle, dans un pays sud-américain qui n'est jamais nommé. Eva grandit dans la plus grande pauvreté, changeant de milieu périodiquement, en fonction d'événements qui la dépassent et auxquels elle s'adapte. Ainsi, elle fait des rencontres étonnantes qui l'aident parfois à surmonter l'adversité: le professeur Jones spécialisé dans les embaumements, Elvira qui est un peu folle, « la Madame » généreuse maquerelle au bras long, Huberto qui deviendra plus tard guérillero, le Turc Riad Halabi qui a un très grand coeur et aussi un bec-de-lièvre, Mimi qui deviendra une femme… La sensualité et les ravages de la passion sont aussi évoqués parfois assez crûment, comme dans la scène de sexe entre Kamal et Zulema. En parallèle, le lecteur suit la vie de Rolf Carlé dont la famille a quitté l'Europe et qui, on le devine vite, finira par rencontrer Eva. Eva qui a du courage, du jugement, et aussi un don particulier: elle sait admirablement inventer et raconter des histoires. Partie avec très peu d'atouts, elle parviendra à tirer son épingle du jeu et elle découvrira le grand amour. Tout ça avec, pour toile de fond, un pays pauvre, déchiré et soumis à la dictature militaire.

Isabel Allende a une imagination débordante, elle est prolifique. Je me suis un peu perdu dans les méandres du chemin de vie tumultueux d'Eva Luna: c'était particulièrement net dans les trois premiers quarts de ce roman. Et pourtant, à mon avis, ceci est le meilleur du livre. La dernière partie, celle qui voit Eva s'élever socialement et participer à une action spectaculaire de la guérilla, me parait moins authentique et plus "fabriquée".

Il n'en reste pas moins que ce roman est fort intéressant; il veut rendre accessible la quintessence des pays latino-américains, excessifs et violents.
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Elle parvint non sans mal à renverser la barrière des préjugés de Melecio et à le convaincre des avantages de la proposition. Il se sentit d'abord choqué par l'ambiance de l'endroit, mais, au cours de sa première soirée, il découvrit qu'il n'abritait pas seulement une femme en lui-même, mais bel et bien une artiste.
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Eva Luna est le 2e roman d'Isabel Allende que je lis, après Portrait sépia, il y a plusieurs années. J'y ai retrouvé avec plaisir la même imagination foisonnante, le même style vif et concret, le même humour, burlesque ou tendre, et ces bataillons de personnages, si bien campés et tous porteurs de messages, d'opinions politiques, de croyances, de talents ou de défauts qui les rendent réalistes tout en offrant des pistes de réflexion. Car on ne peut s'empêcher de s'identifier à l'un ou l'autre (voire à tous) et de vivre leurs peurs, leurs joies, leurs douleurs, leurs décisions et les risques qu'ils affrontent.
Les thèmes sont tout aussi variés que les protagonistes (et que la vie réelle, en fait) : attachement, religion, superstition et science, dictature et révolte, torture et tendresse, luxe et précarité, détermination ou résignation, amour des siens (parents biologiques, faux parents choisis comme soutien et repères, parents disparus...), sans parler des contrastes entre les paysages tropicaux et les montagnes ou les steppes désertiques.
Dans ce canevas dense ressort aussi les rapports hommes/femmes : attirance ou rejet, protection et affection ou violence et domination ; et le parcours de ceux qui sont à la fois l'un et l'autre, venus au monde dans un corps d'homme, avec la certitude d'être une femme.
Cette lecture est donc d'une grande richesse, autant par les émotions qu'elle suscite que par les réflexions qu'elle soulève et je la conseille à qui souhaite lire un roman profond et dépaysant. le personnage d'Eva Luna, avec sa complexité, son courage, son intelligence et sa fidélité à ses amis est une figure magnétique qui marque même après avoir refermé le livre.
Dernier point, pas anodin, j'ai vu dans ce roman de nombreuses similitudes avec ceux de John Irving, l'un de mes auteurs préférés : le maelstrom de personnages et de thèmes, l'humour, les rebondissements, la crudité de certaines scènes, la place centrale du sexe, le sujet de l'identité sexuelle...
Hasard ou pas : ces 2 auteurs sont nés en 1942 sur le continent américain et ont connu le succès vers 1980.
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Un livre plein d'humour et de fantaisie , c'est aussi un drame . Isabelle Allende a une plume qui chante , les personnages sont caricaturaux mais on s'y attache très vite . J'avais lu "La maison aux esprits" il y a une vingtaine d'années et je l'avais trouvé intéressant sans plus. Là je me suis amusé à lire Eva Luna . Une belle surprise.
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Ce livre ne m'a pas autant marqué que "la maison aux esprits", qui je l'affirme de nouveau, est mon livre préfère pour cet auteur, et encore un vrai coup de coeur tant il m'a fasciné.
Néanmoins j'ai retrouvé dans ce livre le style de l'auteur, autour des différentes aventures d'Eva Luna.
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j'ai lu ce livre très jeune et j'ai adoré cet univers un peu magique, un peu hors du temps que j'ai finalement souvent retrouvé par la suite dans des romans sud-américains.
une histoire de femme malmenée, qui attaque la vie, belle et prenante histoire... qui se joue de tous les obstacles et reste intègre.
Une belle galerie de personnage également tous attachants traverse ce roman.
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Pour une fois, j'ai décidé de lire un livre dans sa langue originale, en l'occurrence l'espagnol. Ca prend sûrement une autre dimension. Après une mise en route difficile, j'ai pu plonger dans cette histoire en effet très picaresque mais tout l'arrière-plan est emprunté à L Histoire. Sauf erreur de ma part, le pays où se passe la vie d'Eva Luna n'est jamais mentionné, seules quelques allusions à l'Amérique du Sud de temps en temps.
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