Portrait sépia

Portrait Sépia, c'est une fresque historique, une saga familiale  avec de multiple personnages, de nombreux secrets de famille, un séjour dans différents pays : Californie, Chili, Europe ( Londres, Paris), une étude de société qui dévoile les réalités tragiques des classes sociales, et celles de la condition féminine.

La palette du vocabulaire est riche, l'histoire intéressante mais ce qui m'a le plus particulièrement intéressé dans ce récit, c'est d'en apprendre un peu plus sur l'histoire du Chili à la fin du XIXème , notamment la guerre du Pacifique et ses conséquences , conflit qui opposa ce pays au Pérou et la Bolivie (Guerra del Salitre : « guerre du salpêtre » ou « guerre du nitrate » 1879-1884 ), la Guerre civile chilienne de 1891durant le mandat du président José Manuel Balmaceda .

Cette lecture nous fait voyager de San Francisco à Lima, en passant par Londres, Paris et Valparaiso et nous emmène de même de 1862 à 1910 aux côtés de la très aristocratique famille del Valle, en particulier d'Aurora, qui en est la narratrice. le roman foisonne, parfois un peu trop, de personnages, de lieux, tous reliés entre eux, chacun avec ses propres us et coutumes. le début est d'ailleurs un peu déroutant le temps de bien repérer les liens des uns et des autres. Mais ensuite, on se laisse vite emporter dans ce tourbillon où malgré les guerres, malgré les amours malheureuses, tout semble possible. Ainsi Aurora, dont la mère meurt en couches, a à la fois un père biologique qui refuse de la reconnaître quand un autre homme souhaite l'élever, un grand-père chinois qui s'occupe d'elle pendant les cinq premières années de sa vie avant qu'elle ne soit définitivement éduquée par son autre grand-mère, la richissime et plantureuse Paulina del Valle. Toute cette galerie de personnages, et d'autres encore, sans compter les nombreux voyages qu'ils entreprennent, donnent un rythme enlevé au roman et le rendent particulièrement vivant dès lors que l'on accepte parfois de s'y perdre un peu.

Le portrait d'Aurora, la narratrice qui réécrit son histoire après avoir comblé les non-dits et les secrets de famille qui ont fait son identité, mais aussi le portrait de femmes qui s'émancipent, le portrait de personnages forts et différents, le portrait d'une époque (la fin du XIXe siècle, la guerre du Pacifique), et le portrait du Chili (en passant par San Francisco et son quartier chinois).
Isabel Allende est douée pour ce romanesque des destins et des familles, mêlant sentiments et contexte historique - géographique fouillé mais "en fond". Sans pour autant se répéter : L'île sous la mer et D'amour et d'ombre m'avaient emmenée ailleurs.

Pour me lancer dans une lecture, la première étape, bien entendu, est de la choisir. Pour cela j'écoutais à la radio des commentaires de libraires, des interviews de l'auteur, beaucoup plus rarement je m'appuyais sur une critique texte. le livre étant lu, je pouvais évaluer mes choix. Etaient-ils une réussite ? Pas nécessairement. Alors pour peaufiner mon approche, je lisais par livre une dizaine de critiques de la plateforme Babelio 5 étoiles et une dizaine trois étoiles pour me rendre compte, que j'avais beau faire, quel que soit la méthode choisie, le résultat d'appréciation était souvent mitigé et cela parce qu'il y a autant de goût que d'individus.

Ceci étant dit venons-en au livre. L'héroïne de l'histoire est Aurora recueillie peu de temps après sa naissance par sa grand-mère maternelle. Peu de temps après l'enfant est confié à Paulina, qui, ayant eu trois garçons tout en ayant toujours rêvé d'avoir une fille est ravie de pourvoir à l'éducation de sa petite-fille. Sa mère Lynn Sommers est morte en couche. le père géniteur, Matias, homme de mauvaise vie s'enfuit en Europe. La grand-mère maternelle quitte San Francisco pour emmener son mari décédé en chine. Severo del Valle, neveu de Paulina aime Eliza Sommers qui elle ne l'aime pas réciproquement. Puisque le père géniteur fait défaut, Severo est officialisé comme père de Aurora, mais il a la curieuse attitude de s'en aller en guerre au sein de l'armée chilienne. Paulina et Aurora quitte San Francisco pour habiter au Chili où Aurora et sa grand-mère sont inséparables. Aurora à un certain esprit d'indépendance, elle s'enfuit des écoles où elle a été inscrite et poursuivra ses études avec des précepteurs. Vers ses seize ans, son père refera surface et expliquera à sa fille, qui était sa mère, son père et lui racontera les cinq premières années de sa vie qui ne pouvaient faire surface en sa mémoire.

La grand-mère veut marier sa petite fille à un homme riche de l'aristocratie chilienne avant de mourir. Aurora rencontre cet homme qu'elle croit aimer, est trompée mais la vie continue … .

L'auteur montre la condition de la femme dans le Chili patriarcal de la fin du dix-neuvième siècle. Paulina veuve est une femme de forte personnalité.

L'auteur entremêle les destins individuels, les évolutions sociales, l'histoire des nations. Une oeuvre qui révèle petit à petit les secrets de famille.

L'écriture est belle, l'imagination foisonnante mais je n'aime pas trop les pavés qui se perdent dans une foule de détails, qui supprimés ne mettraient pas à mal le cohésion de l'histoire.

Malgré tout, je peux imaginer lire : « Filles du destin ».

"Portrait Sépia" d'Isabel Allende, est un grand roman d'aventures ! Un roman d'apprentissage qui met sur le devant de la scène, une jeune femme intrépide, façonnée par le poids de ses origines, ancêtres, grands-parents et parents. Une jeune femme que le lecteur suit tout au long de sa vie, qui grandit, apprend de ses erreurs, se débarrasse de sa naïveté et de son innocence, pour véritablement survivre dans un monde d'adultes ; loin d'être toujours juste... Apprentissage de la sexualité qui fait basculer ce roman dans la catégorie érotique, véritable passion pour la photographie, relation fusionnelle avec sa grand-mère Paulina, ou encore protection par l'esprit de son grand-père Chinois, Aurora del Valle incarne une femme moderne, ivre d'indépendance ; qui cherche simplement à être heureuse et épanouie.

Mais c'est aussi un roman de voyages, qui transporte le lecteur du Chili à l'Europe, dans un recoupement de paysages que le lecteur fidèle a déjà eu le plaisir de découvrir avec "Fille du destin" ! La preuve que l'auteure connaît parfaitement ce Chili natal qui lui tient à coeur et dont elle aime beaucoup parler. Enfin, malgré de nombreuses leçons de vie qui bouleversent le lecteur et lui font éprouver des émotions fortes - comme seules Isabel Allende semble capable de provoquer -, le lecteur peut retenir la leçon de morale suivante : le poids de nos gênes, de nos origines et de nos ancêtres, détermine fatalement qui nous sommes et qui nous serons. Isabel Allende tient donc à nous enseigner, à travers ces bouleversants romans initiatiques, biographiques et d'aventures, qu'il ne faut jamais oublier d'où nous venons, pour savoir où nous allons...

Une grande saga familiale où les secrets sont bien gardés afin de ne pas révéler les origines modestes de personnages qui tissent cette histoire. L'écriture est ample et débordante de fantaisies. Les personnages ont une vie colorée et extravagante à la limite du réel et c'est justement cela qui fait la force de cette auteure. Par contre, cette fois-ci, en comparaison à des lectures que j'ai faîtes antérieurement de Isabel Allende, j'ai senti une lourdeur dans la structure des phrases et des paragraphes trop longs. J'ai eu le plaisir de le lire dans sa version originale espagnole, donc ce n'est pas la traduction qui en est la cause. Mais dans l'ensemble c'est vraiment toute l'histoire de cette époque qui m'a charmée., donc mon appréciation se "positivise".

Un très beau roman avec une écriture très riche.
J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, les 100 premières pages j'ai trouvé cela lourd, j'ai même failli abandonner. Puis je me suis laissée entraîner dans le flot d'Isabel Allende pour n'en ressortir qu'en refermant ce livre. Une histoire sur un destin de femme, sur le Chili de la fin du XIXe.
Je me suis attaché à Aurora, ces blessures, ces attentes. L'auteure a une facilité à faire passer les émotions. J'avais déjà aimé les contes d'Eva Luna et je réitère mon plaisir avec celui-ci.

Je recommande.

J'ai lu ce roman lorsque j'étais adolescente.
L'envie de lire une autrice latino-américaine et mon intérêt pour les thèmes abordés ont probablement terminé de me convaincre de choisir ce roman.
C'est un roman dans lequel une jeune femme décide de faire la lumière sur son passé jusqu'alors brumeux.
De déceptions amoureuses en réminiscence du passé, Pauline souffre de solitude et d'un mal dont elle ignore la cause profonde.
En cherchant les secrets de famille minutieusement enfouis dans sa mémoire, elle va se découvrir et se révéler à elle-même.

J'ai une tendresse particulière pour Isabel Allende, je l'associe à cette période charnière de ma vie de lectrice où j'ai commencé à partager les lectures de ma maman… « La maison aux esprits » a sans doute été un des premiers « pavés » que j'ai lu de mon propre chef !

« Portrait Sépia » est dans la lignée du souvenir que je gardais de son univers : une épopée familiale s'étalant sur plusieurs générations, des personnages féminins aux personnalités fortes et souvent atypiques, et le don d'entremêler les destins individuels, les évolutions sociales et l'histoire des nations...
Un pavé fort digeste ;)

J'ai beaucoup aimé ce roman qui fait suite à "Fille du destin". L'écriture d'Isabel Allende est toujours aussi agréable à lire et quelle belle histoire que celle d'Aurora...