Elena était séduisante, et lui n'avait pas été aussi proche d'une femme depuis des décennies. Alors, il laissa son âme parler plutôt que son esprit. Il saisit le visage d'Elena entre ses deux mains et l'attira à lui. Avec douceur, il déposa un baiser sur ses lèvres. Elles avaient le goût de son rouge à lèvre mêlé au sien, et c'était délicieux. Il avait voulu que ce baiser soit rapide, presque furtif, mais maintenant qu'il la touchait, il en voulait plus. Alors, il s'empara de sa bouche en l'attirant à lui, et elle lui rendit son baiser avec fougue. Il n'y avait plus aucune trace de timidité en elle, seulement le désir, aussi intense que celui de Colmillo.
Ce n'était pas une impression d'horreur mais plutôt d'admiration. Elena était tout à fait capable de changer certaines parties de son corps pour ressembler à un félin, mais contrairement à Célia, son autre moitié n'était pas un ocelot mais un lynx. Ça arrangeait bien Colmillo : c'était aussi ce qu'il était. La seule différence majeure... non, l'une des différences majeures entre Elena et lui, c'était que lui pouvait devenir un lynx à part entière. Et qu'il adorait ça.
Colmillo avait un peu de peine pour Elena. La jeune femme essayait désespérément de comprendre ce qu'elle était et pourquoi elle l'était, et ce n'était pas une tache aisée. Colmillo avait bien envie d'aller la voir et de lui expliquer qu'elle ne cherchait pas sur les bons continents, mais s'en abstint. Il n'était pas là pour s'assurer qu'elle découvre la vérité mais pour la protéger.
Pourtant, son corps agit contre son grès, et il se retrouva à l'embrasser de toutes ses forces, comme pour graver le goût de ses lèvres dans sa mémoire. Contre toute attente, elle répondit à ce baiser avec une férocité inattendue.
Tu es Elena, et tu apprends à connaître tes limites. Ce n'est pas parce que tu n'as pas réussi à le faire hier que tu ne le peux pas aujourd'hui. Après tout, hier encore, tu n'atteignait aucun cercle.