AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,25

sur 209 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Quand Gallimard refuse la publication de la zone d'intérêt de son bad boy Martin Amis en prétextant un roman choquant et pas à la hauteur du sujet traité (l'Holocauste), große Schock et große Interrogazions se profilent dans le milieu littéraire. Mais le bon chevalier blanc, Calmann-Lévy, qui a flairé le buzz et le bon coup, s'empresse de consoler Amis et s'empare du bébé.
Cucul et naïve comme je suis, il n'en fallait alors pas plus pour attiser ma curiosité et me jeter sur ce livre polémique.
Allez, je vous épargne le suspens, mon verdict après lecture : encore une jolie tempête dans un verre d'eau. Ratage de Amis, point.

Avant tout, on plante le décor: retour donc en seconde Guerre mondiale dans un camp d'extermination double d'Auschwitz, avec trois personnages principaux et une cohorte sans fin de personnages secondaires, tertiaires et x-iaires.
Martin Amis choisit d'alterner les points de vue de ses trois protagonistes: un commandant de camp double de Rudolph Höss, un fonctionnaire allemand double de ces milliers d'officiers juste serviles et obéissants au petit taré moustachu et à ses sbires, et un détenu juif double de ces millions de malheureuses victimes de cette haine sans limite (Szmul pour être précis, et seul personnage qui mérite qu'on retienne son nom, humble hommage de ma part).
L'auteur nous présente la vie du camp dans une écriture cacophonique à la limite du supportable. Pour commencer, il nous noie en permanence sous du vocable allemand qu'on cherche à comprendre au début, puis qu'on zappe très vite, le sens important peu finalement puisqu'il s'agit davantage d'imprégner le lecteur de la deutsche rigueur que de lui faire réviser son lexique (Tiens, je serais curieuse de connaitre ce que donne la version allemande du bouquin du coup..). Ensuite, on passe régulièrement du coq-à-l'âne, et toute concentrée que j'étais pourtant, quantités de lignes me sont restées bien énigmatiques.
On est donc dans un inconfort de lecture permanent. Mais lorsqu'on choisit comme Martin Amis de traiter de l'Holocauste sous un angle satirique et provocateur, c'est fort regrettable: il serait plutôt souhaitable de ne pas perdre son lecteur sous peine de groß mécontentement, nicht? Toutefois, soyons juste, son humour grinçant pour ridiculiser l'idéologie nazie ne m'a pas incommodée pour autant connaissant la réputation sulfureuse de Amis qui n'en est pas à son coup d'essai.
Bon, finalement seuls les trop maigres chapitres consacrés à Szmul méritent un réel intérêt à mes yeux car sans ironie et emplis d'humanité dans ce ramassis de frivolités.

Malgré la postface dans laquelle l'auteur semble vouloir se justifier (on le ferait à moins) ou s'excuser (pourquoi pas, un moment de lucidité est toujours le bienvenu), je ne parviens toujours pas à élucider les intentions de Martin Amis sur ce choix thématique. Tout comme je ne comprends pas pourquoi ce roman est considéré comme chef-d'oeuvre outre-Manche, récompensé me semble-t-il qui plus est.

Pour moi donc: Gallimard 1 / Calmann-Lévy 0
Pfiou, ça fait du bien de jouer les arbitres, et ça console d'être cucul et naïve.
Commenter  J’apprécie          538
Martin Amis a déjà écrit un roman sur la barbarie nazie avec La flèche du temps, l'histoire d'un médecin à Auschwitz, contée à rebours avec une virtuosité qui diluait la monstruosité de ses actes tout en les faisant apparaître, après réflexion, encore plus atroces. Un livre brillant qui est sans doute le meilleur de l'écrivain britannique. Avec La zone d'intérêt, Amis choisit une fois de plus d'évoquer l'horreur par un prisme original, a priori volontairement choquant et provocateur. Trois personnages : le commandant d'un camp (celui d'Auschwitz même si le nom n'est pas prononcé), un officier SS et un membre d'un Sonderkommando racontent leur quotidien chacun à tour de rôle. Hormis pour le témoignage du dernier, le ton est déroutant et le style de l'auteur accentue encore cette impression. Entre des considérations sur la toute puissance du Reich, la machinerie implacable de la solution finale et les ennuis de logistique pour répondre à la nécessité de rendement imposé par Berlin, on y retrouve une sorte de triangle amoureux autour de la femme du commandant. Choquant ? Oui et non. Paradoxalement, ce le serait si le livre était passionnant mais c'est loin d'être le cas. Répétitif, lourd de par son style, n'est-il finalement pas inutile ? Le mécanisme du camp de concentration, cette usine de mort, a déjà maintes et maintes fois décrit y compris à l'écran dans l'Amen de Costa-Gavras. Les Sonderkommandos ? D'une part, ils n'ont qu'une petite place dans le roman et, d'autre part, pour ceux qui ont vu en avant-première le film Le fils de Saul, souvent insoutenable, bien qu'il laisse l'abomination en lisière, la comparaison ne tient même pas. Bref, La zone d'intérêt est un drôle d'ouvrage qui peut perturber mais qui finit surtout par ennuyer.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
Commenter  J’apprécie          343
C'est le premier livre que je lis qui se déroule durant une guerre et je crois que j'aurais du m'abstenir de lire celui-ci avec son côté très sarcastique et me diriger vers quelque chose d'autre.

Le côté Monty Python des officiers avec ce qu'ils font subir aux victimes est très déconcertant tout au long du roman et les nombreux mots d'allemands gênent la lecture (même sans comprendre l'allemand on arrive à suivre tout de même).

Je crois que ce livre a beaucoup bénéficier du refus de son éditeur à le publier.
Commenter  J’apprécie          212
La vie courante et quotidienne des acteurs .... d'un camp de concentration
La barbarie au quotidien, les dérives du genre humain, des gens qui sont devenus des bêtes et d'autres des esclaves à l'obsolescence programmée.
L'horreur, ce n'est pas Amis qui l'a répandu, il en parle du point de vue de ceux qui "travaillent" dans le camp...de leurs amours, de leurs sentiments et réflexions.
Mais pourquoi ces mots d'allemands qui n'apportent rien et qui font plus que gêner.....
Pourquoi l'utilisation du chiffre 1 au lieu de "un" ou "une" à certains moment...
J'ai comme une impression d'effets de style inutiles, saupoudrés (comme l'auteur dit lui même en postface) pour essayer de compenser une écriture
inégale et quelque fois brouillon.
La encore la quatrième de couverture me laisse pantois "...aux allures de Monthy Python"...il y en a qui fument des trucs vraiment costaud....
Un rendez vous manqué même si de toute façon le sujet aurait fait polémique.
Commenter  J’apprécie          70
La vie dans un camp de concentration en Pologne vue à travers une histoire d'amour l'épouse du commandant du camp et un officier S.S . de l'humour, c'est indéniable mais avec de très nombreux mots en Allemand non traduits, dont le non germaniste ne peut savoir si c'est un charabia fabriqué, un jeu de mots ou une allusion littéraire ... Déception malgré une chute réussie à mes yeux .
Commenter  J’apprécie          20
L'histoire se passe dans un camp de concentration fort semblable à Auschwitz. On y croise Paul Doll, un commandant alcoolique et prétentieux ; Angelus « Golo » Thomsen, un officier qui tombe amoureux de l'épouse de ce même commandant, Hannah ; et Szmul, le chef du Sonderkommando.

Je suis perplexe. Je ne sais pas vraiment quoi en penser. Ce n'est pas le scandale à propos de l'histoire d'amour dans un camp qui me choque, c'est avant tout que je n'ai pas adhéré au livre. Pourtant, à la base, l'idée des trois points de vue qui s'enchaînent, présentant le camp, les nazis ou les prisonniers, la vie quotidienne, l'horreur sous différents angles, m'intéressait. Mais l'écriture a tout gâché. Emailler le récit de mots d'allemand, pourquoi pas ? Mais pourquoi autant ? Pour moi qui ne parle pas un mot d'allemand à part « Guten tag », « Ich liebe dich » et « schön », cela a coupé ma lecture. Parce que parfois, le sens n'en était pas évident. Cela m'a vraiment déplu.
Et je n'ai pas compris pourquoi on porte Martin Amis aux nues (mais je n'ai peut-être pas lu le bon roman…). La construction du livre m'a semblée tordue, il y avait des passages qui me semblaient flous car je ne savais pas de quoi il parlait, des passages qui m'ont ennuyée. Tout le bouquin n'était pas comme ça, mais c'est l'impression qu'il me reste deux jours après l'avoir terminé.
Quant au fait de noter (dans les parties narrées par Paul Doll) les chiffres en chiffres, ça m'a dérangée également. Visuellement parlant. « Pas 1 mot gentil d'Hannah », « je viens tout juste de prendre 2 aspirines ». Si j'ai bien compris, c'est pour traduire l'amour des chiffres de Paul Doll (« J'aime les nombres. Ils traduisent logique, exactitude, économie. »), peut-être pour donner une particularité aux passages narrés par lui, mais non, ça ne passe pas, même si j'ai fini par m'y résigner.

Donc… Bof, bof, bof, je n'ai pas accroché à ce roman et je n'ai pas compris les critiques élogieuses que j'ai pu entendre. Il faudra peut-être que j'essaie un autre livre de Martin Amis (mais plus tard).
Lien : https://oursebibliophile.wor..
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (545) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}