Un grand cru. Noir de noir. Un vrai-faux polar dont l'amertume et le sordide suintent de chaque personnage. « On continue tous à marcher, non ? Et on continue à persévérer, à tenir bon, à dormir, à se réveiller, à se mettre à croupetons sur les chiottes, à croupetons dans les voitures, et au volant, droit devant, on continue à supporter le choc… ».
L'inspecteur Mike Hooligan, « femme de police », mène l'enquête. Sa seule qualité : son incapacité à débrouiller l'affaire. C'est, du moins, l'opinion de la victime… Une énigme qui bascule du monde rationnel au domaine du spirituel. Un mobile un peu tordu, comme les humains finalement ; à saisir entre les lignes. Méfions-nous des gens heureux et désespérément intelligent !
Bien documenté sur les matières sociologiques en rapport avec son sujet, sans illusions sur l'âme humaine et, à l'instar de l'inspecteur Hooligan « parce que si on me prive de mon intelligence, si on m'enlève mon intelligence, alors il ne me reste vraiment plus grand chose. », une foi dans la capacité humaine à maîtriser un art, une technique singulière, à développer une mémoire de l'existence, et surtout, dans la vertu de l'imaginaire. A défaut d'un art de vivre. Mais
Martin Amis sait écrire, c'est déjà pas mal.