il y a des études très intéressantes sur l'état d'esprit dans lequel on accomplit les efforts. J'aime beaucoup ces mots de Bobin : " Tout ce qu'on fait en soupirant est taché de néant. "
Ils ont été pour moi une révélation, et me sont devenus une sorte de mantra, que je me répète à chaque fois que la tentation de rouspéter me prend. Ne pas gâcher l'instant présent en soupirant et rouspétant: "Quoi que tu vives, cet instant, tu es vivant ! Tu préférerais ne pas exister ?"
Comment naviguer sur l'océan de l'existence alors que nous ne disposons que d'un frêle esquif ? bonnes et mauvaises surprises, joies et tragédies émaillent cette traversée. Une bonne partie de nos inquiétudes naît de l'imprévisibilité d'événements qui échappent à notre contrôle. Se révolter contre l'impermanence est une cause perdue d'avance !
Pour nombre d'entre nous, la notion de "simplicité" évoque une ascèse, un appauvrissement de l'existence. Pourtant, l'expérience montre que la simplicité volontaire est source de profondes satisfactions. Est-il plus agréable de passer une journée avec ses enfants ou entre amis, chez soi, dans un parc ou dans la nature, ou de la passer à courir les magasins ou à zapper d'une chaîne de télé à une autre ? La simplicité ne consiste pas à se priver de ce qui nous rend heureux - cela n'aurait aucun sens -, mais à s'alléger de ce qu nous en écarte. Comme le disait le sage taoïste Tchouang-Tseu : "Celui qui a pénétré le sens de la vie ne se donne plus la peine pour ce qui ne contribue pas à la vie". La simplicité volontaire est une vie extérieurement simple et intérieurement riche. Un sondage effectué en Norvège a montré que les trois quarts des personnes interrogé préféraient une vie plus simple, centrée sur l'essentiel et l'indispensable, à une vie opulente liée à de nombreux avantages matériels obtenus au prix d'un stress élevé. Pierre Rabhi, quant à lui, estime qu'une "sobriété heureuse" permettrait, en modérant nos besoins de choses inutiles, de ne plus être dupe des leurres de la société de consommation et de remettre l'humain au cœur de nos préoccupations.
Si un sain diagnostic peut aider considérablement en ouvrant les voies, les étiquettes sont des cachots où on peut sombrer et crever asphyxié.
Quand on souffre beaucoup, on écoute les autres en pensant à soi, on regarde le monde en pensant à soi. C'est épuisant et stérilisant.
Avant, je ne cherchais le bonheur qu’à l’extérieur, je me réfugiais dans l’espoir d’une vie meilleure sans oser changer mon regard sur le monde.
L’essentiel est de ne jamais oublier que tous, nous sommes des coéquipiers embarqués sur la même galère ; c’est ensemble que nous devons traverser l’océan de la souffrance.
L’enfer, ce n’est pas les autres, c’est le soupçon qui nous ronge sans raison, en dépit de la raison - Matthieu ( P 261)
Et après, quand tu seras sorti de cette période de découragement ou de désespoir, surtout ne passe pas tout de suite à autre chose : Prends le temps de regarder ce qui s'est passé, assied-toi, écris, réfléchis, observe où tu en es aujourd'hui de ce désespoir. Cherche à comprendre pourquoi il n'est plus là, comment il a disparu - peut-être s'est-il juste transformé en tristesse.
Le don doit être mû par un pur sentiment d'amour désintéressé, accompli avec la fluidité d'un esprit libre de toute forme de saisie. De même, la patience ne doit pas procéder d'une vertu crispée qui se martyrise en étant patiente, mais d'une invulnérabilité souriante et légère surgie d'une vraie liberté intérieure.