Racine de nuage

Même après lecture, l'extase perdure.

Mon âme serait elle damnée dans les folles moiteurs, encore à leurs heures d'un désir qui torpille et convulse chacun de mes souffles?

Ma plume trempe dans les coulures de la divine torture , de douces et violentes ecchymoses viennent mourir dans une nuit close où l'âme affaiblie décide de partir..

Une histoire d'art, un cauchemar, un fou présage, une passion aux ivresses enfiévrées se posent sous mes yeux demandeurs en flamboyants pigments de couleurs.

Opprimée par la réalité, je viens trembler sous ses mains qui soulèvent enfin le voile interdit.

Une envolée aux impalpables nuées entre un sculpteur et sa muse.

Un peu comme Rodin et Camille Claudel, je fais la part belle aux tentations de Lucifer ou aux savantes embellies..

Et ne vous fiez donc pas au doux nuancier de sa couverture car à la croisée des airs , dans cette ligne de poussière , l'enfer est sculpté en forme de vie et la vie sculptée en forme d'enfer.

Chaque mot souffre ou exulte de son sens.

Chaque geste est imprévu et nécessaire.

L'art orgueilleux qui ronge et éponge toutes les souillures et salissures immondes d'une enfance en putréfaction.

La passion qui anoblit l'art à son grand désespoir et semble lui voler son intimité et sa puissance créative.

"RACINE DE NUAGE" est le premier roman d'Anouchka et pour un coup d'essai ce fût un coup de maître ..

Anouchka est une auteure vichyssoise .

Des études de philosophie , de psychologie , une "crise intérieure de Bergson" plus tard, elle devient bibliothérapeute  et écrit son premier roman..


Romain est un homme et un sculpteur torturé par ses propres pensées , par son propre passé qui semble inexorablement le rattraper dans chaque infime pas en avant.

Une condamnation à perpétuité que lui a infligé sa propre mère.

L'enfant du placard, du noir, du désespoir..

Humilié, violé, maltraité , il transcende ses ratures, ses tortures en enluminures.

La sculpture devient alors une éternité de douleurs immobiles..

Le récif de son imaginaire est sans fond et la magie de ses doigts ondoie sur le marbre ému telle une lueur trouant un ciel obscène..

Elle le sauve de chaque instant, apaise le souvenir des hurlements, épouse les mouvements d'un éphémère éblouissement..


Elle , c'est Eloise, une jeune étudiante libre et désinvolte, elle est bien plus jeune que lui..

Mais ce soir là , lorsqu'elle pousse la porte de cet humble atelier parisien elle est bien loin de s'imaginer ou l'art l'emportera.

Drapée de sa nudité, elle va alors vaciller dans les velléités folles et novices d'une passion aussi pure , puissante que destructrice.

Elle pose, lui il ne sait plus si il ose  sombrer dans les éclats que sa chair renvoie..

Il la tatoue de ses fragiles contours

Bourreau de ses soupirs, comment l'avertir que sur ses cuisses lisses , les supplices sont ses poussées existentielles?

Comment ne pas aussi dans cette passion impossible à refouler , ne pas tuer la création?

Céder c'est déjà renoncer à l'essence même de l'inspiration et du sublime..

Avec ou sans elle la vie n'est déjà plus que le point fuyant de l'amour et de la créativité..


Cette lecture m'a obnubilée bien des journées.

Confrontée à mes propres interrogations..

J'ai succombé à cette histoire, à ce style magistral..

A ces mots ciselés et dentelés , entre infinie douceur et pulsions dévorantes

Mais j'ai eu mal aussi..

Le plus beau , le plus grand s'accompagne  très souvent d'une incommensurable douleur

Fatale injustice?

Ce livre m' avoua du bout de doigts ce que l'amour prodigua..


Je remercie chaleureusement les éditions Ex- Aequo et particulièrement Jeanne Malysa pour cette découverte dont je n'aurais pu me passer..


Je vous laisse sur ces quelques lignes..


"Etrange destin que celui d'un être doué d'un immense talent. le talent n'est pas un cadeau accordé par la vie mais un cheval fougueux qui désarçonne celui qui tente de le dompter afin de le retenir , souvent au prix d'une grande souffrance."


"Ils se sont rejoints dans un espace temps dont il détient les clés. Il lui suffit de laisser pénétrer la lumière de son ombre pour que sa fragrance transcende le réel et le transporte contre elle.

Dans cette attente , il expie jusqu'à ce moment d'extase où rien n'existe plus qu'elle et lui enlacés pour toujours autour de deux purs esprits."

Je remercie vivement les Éditions ExÆquo et surtout Jeanne Malysa pour l'envoi de ce service presse, qui fut une découverte coup de poing bouleversante.

Pour tout dire, les premières pages ont été laborieuses et je ne sais pour quelles raisons (moment inadéquat ? absence de temps mort suite à ma précédente lecture ? que sais-je...) Toujours est-il que tout à coup, sans m'en rendre compte, j'étais scotchée au livre et il aurait fallu me couper le bras pour me le faire lâcher ! Heureusement, pas besoin d'en arriver à cette extrémité, j'ai pu savourer, totalement emportée et charmée, la plume poétique et ensorcelante de l'auteur. Car oui, si l'histoire est poignante, elle est surtout servie par une plume magnifique, troublante, touchante et d'une poésie déchirante.

C'est violent et doux à la fois, envoûtant et bouleversant. Les mots claquent et les phrases courtes explosent en un long cri d'agonie : de la passion de l'artiste pour sa muse, de sa folie amoureuse, de son passé tragique... et puis il y a la poésie, ces moments doux et parfaits... alors les mots glissent, te caressent et t'emportent encore un peu plus loin, te laissant frissonnant au coin d'une page.

Ce feu d'artifice d'émotions m'a happée, retournée, vidée pour me laisser totalement endolorie une fois la dernière page tournée. J'ai été emportée loin dans ce tourbillon de folies, folie furieuse de l'artiste autant que folie douce de sa muse. Je me suis perdue avec lui dans son désespoir, dévorée par cette sensibilité démente, possédée par cet Amour passionnel, crucifiée par sa douleur et envahie par son désespoir... contaminée par la folie de l'artiste, tout simplement...

" Tu n'es pas fou, tu es un artiste."
" Sans toi, je suis le Radeau de la Méduse."

Tout est dit...

Bonjour amis lecteurs,
Je remercie chaleureusement les éditions Ex Æquo, collection Accroch'Coeur et plus particulièrement Jeanne Malysa pour l'envoi du livre d'Anouchka : « Racine de nuage » en service presse.
Que d'émotions avec ce magnifique roman d'amour qui m'a subjuguée et bouleversée.
Un roman sur la passion, la folie, l'obsession, la création artistique et la haine ( maltraitance infantile)
La plume de l'auteure est envoûtante, délicate, poétique, aérienne même , elle m'a totalement emportée vers les rivages du plaisir de lire.
Le personnage principal est terriblement attachant et on ressent ses émotions, sa peine et sa passion dévorante et destructrice.
Merci Anne Maret pour ce magnifique roman!

Merci aux Éditions Ex Aequo pour leur confiance !



Un sculpteur voit sa vie et son art bouleversé lorsqu'il rencontre Eloïse, une jeune femme qui deviendra sa muse.

Un roman court, mais poignant et prenant. C'est une histoire d'amour, une histoire d'art et de folie. Au départ, j'ai eu du mal à rentrer dedans, j'avais l'impression de ne pas comprendre le sens, mais après je me suis retrouvé plongé dans ce récit.

Dès qu'on parle d'art, je suis toujours présente. J'aime découvrir des romans qui nous en parlent de n'importe quelle façon. Dans ce cas, on est confronté à une histoire passionnelle autour de la sculpture et de l'amour.

C'est un roman qui oscille entre moments poétiques, doux, légers et moments intenses et forts qui nous plongent en plein coeur de la folie de cet homme. Ce sont des moments bouleversants qui nous font ressentir toute la détresse de Romain, notre héros. On pense que les choses vont s'améliorer pour lui lorsqu'il rencontre Eloïse, sa muse. Mais malheureusement, tout ne fait que s'écrouler un peu plus autour de lui.

La plume d'Anouchka est prenante, bouleversante et poétique qui nous transporte dans son oeuvre. On y découvre deux personnages Romain et Éloïse.

J'ai apprécié découvrir Romain à travers ses tourments et ses obsessions pour sa sculpture et pour sa muse. Son passé compliqué refait parfois surface et nous permet de comprendre les réactions de notre héros et sa manière d'appréhender les choses.

Éloïse est une jeune femme qui va réussir à pénétrer dans l'univers complexe de cet artiste tourmenté. Elle arrive à le captiver, mais peut-être un peu trop à son goût. J'ai aimé suivre une partie de l'histoire à travers ses yeux et son ressenti.

Un roman poignant où l'art, l'amour et surtout la folie sont au centre du récit.
Lien : https://imeliodas.blogspot.c..

Racine de nuage raconte la vie de Romain, un sculpteur écorché intransigeant, vrai au plus profond de son âme. La douleur, la haine, le désir, l'amour sont autant de sentiments qui alimentent sa passion. Car la création ne supporte pas la vulgarité de l'ordinaire. L'art est intransigeant.

Comme le héros de son roman, Anouchka polit chaque phrase jusqu'à la rendre lisse et parfaite, comme un marbre de Rodin. Elle nous invite ainsi, en méta-position, à donner du sens à une oeuvre d'art et à tenter de comprendre, au-delà de sa représentation physique, l'âme qui la compose.

Racine de nuage est aussi un formidable appel à la réflexion pour ceux qui veulent créer à leur tour.

Merci Anouchka.