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sur 653 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le ciel par-dessus le toit. À la fois noirceur et grâce. À la fois en dedans et en dehors. S'ouvre sur le poème de Verlaine (1881) auquel le titre du roman fait référence.
Il était une fois… La prison. Loup y purge sa peine pour un geste aussi peu dramatique soit-il. Une fois le décor posé, nous allons plonger dans le passé, le pourquoi du comment qui a conduit ce jeune homme entre quatre murs. « Ici est l'endroit où le dehors côtoie le dedans, où les envies ne sont jamais assouvies, les choses jamais entièrement dites et celles-ci restent là, sur les murs, dans l'air. »
Ils sont trois. Phénix, la mère qui s'appelait auparavant Éliette dont la beauté éblouissait chaque personne qui la croisait. Paloma, la soeur qui choisit la fuite très jeune avec cette promesse de retour pour son frère. Et Loup, ce garçon hors du commun.

Nathacha Appanah remonte le temps. Elle nous fait observer, comprendre et analyser le fonctionnement de ses personnages avec une construction surprenante. Elle parle de cette relation qui unit une mère à ses enfants, faite de mots doux et de tendresse, de rejet et d'incompréhension, qu'elle soit fusionnelle ou destructrice. Celle-là même qui fait ce que nous sommes aujourd'hui. le ciel par-dessus le toit est un cri cabossé, noir, pour ces familles où la normalité et l'idéalisme n'existe pas. Les liens du sang peuvent nous échapper et se retourner contre nous, poussant parfois à la faute. Parce qu'il n'y a pas de famille parfaite.

« Il ne faut rien regretter parce qu'il faut bien que ça se termine, ce faux-semblant qu'est l'enfance, il faut bien que les masques soient retirés, les imposteurs démasqués, les abcès crevés, il faut bien que cesse toute velléité du mieux, du magnifique, du meilleur, il faut bien en finir avec les belles paroles, les bons sentiments, les rêves doucereux, il faut bien, un jour, arracher à coups de dents sa place au monde. »

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2019/11/18/37798655.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Très beau livre, par l'écriture poétique et par le mode narratif choisi. Natacha Appanah fait penser ici à Toni Morrisson dans sa manière de peindre par touches successives et dissociées, des caractères qui prennent consistance au fil des mots.
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La relation tant rêvée parents-enfants.
Rien n'est simple
Histoire mais Uppercut
Touchant - bouleversant
Un bleu sous toutes ses nuances !
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"Nathacha Appanah a une écriture fine, délicate, comme l'est Paloma, la soeur de Loup, dans le ciel par dessus le toit, cette jeune femme toujours prête « à faire un pas de côté », « à se glisser dans un coin d'ombre », toujours assise sur le bord des chaises. Une écriture qui dirait : Excusez-moi, je ne voudrais pas vous déranger, mais j'ai quelque chose d'important à vous raconter. Une voix singulière qui vient nous susurer à l'oreille, en confidence : Je vais bien vous expliquer, vous dire qui sont ces gens, d'où ils viennent, quel a été leur chemin, vous allez les comprendre, vous verrez. Une petite voix douce, tendre… et c'est un plaidoyer. À chaque nouveau livre, d'une manière ou d'une autre, un plaidoyer. Pour cette femme, cet homme, qu'on a croisé peut-être, et qu'on n'a pas vu, pour un enfant, notre voisine de palier… Pour nous, en somme. (...) "
Extrait de l'article de Kits Hilaire "La petite musique de Nathacha appanah " dans Double Marge, septembre 2019
Lien : https://doublemarge.com/la-p..
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Ils pensaient agir au mieux pour elle, pour son avenir, ils pensaient la protéger en veillant avec tant de précaution pour elle. Ils rêvaient tout simplement un avenir exceptionnel !

Mais elle, comment vivait-elle toute ces mises en scène ! Que se cachait-il sous ses sourires ? Pourquoi ressentait-elle ce besoin vitale de se réfugier sous sa petite tente de fortune ?

Et puis il y a eu un jour pas comme les autres, alors qu'elle devait entrée une fois de plus en scène, sa mère absente quelques minutes, un homme n'a pu succombé aux charmes de la petite.

Le cri !

La métamorphose. de ce jour la petite Éliette, enfant poupée est devenue en grandissant la femme Phénix, une femme sauvage. Mais est-ce là le bon chemin pour un épanouissement équilibré ?

C'est un roman a trois voix, celle de la mère, celle de sa fille et celle de son fils, c'est un cri de désespoir d'une femme qui ne sait pas comment aimer ses enfants, qui ne veut surtout pas reproduire ce qu'elle a vécu, ce trop plein et à contrario, elle donne au compte goutte à ses propres enfants sans jamais leur dire qu'elle les aime.

C'est un roman sur la famille, l'enfance. Comment aimer ses enfants ? Et sur la transmission. Une très belle invitation à réfléchir sur le lieu même qu'est la famille, ce vase clos qu'elle peut devenir si la famille est refermée sur elle même. Si les parents ne se rendent pas compte, ne prennent pas de recul sur la façon d'être en présence avec leurs enfants. Si les enfants sont libres de dire et d'être ce qu'ils souhaitent être réellement ce qu'ils sont sans vouloir d'abord faire plaisir aux parents............

Rien n'est facile de toute évidence.

En lisant ce roman qui à mon sens est écrit comme un conte, très poétique, j'ai retrouvé quelque part, la plume de Sylvie Germain ! Oui toute cette ambiance qui lui est chère. Nathacha Appanah avec ce dernier roman m'a totalement séduite, sa plume excelle dans l'art de dire ce qui est bien difficile de dire lorsque justement les mots font tant défaut.
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Un roman que j'ai dévoré. J'ai beaucoup aimé.
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APPANAH Nathacha, le Ciel par-dessus le toit

Le titre bien sûr nous rappelle le poème de Verlaine dans Sagesse et il sied comme un gant à ce court roman où l'on enferme un jeune Loup, frère de Paloma et fils de Phénix, en prison où devenu « Écrou 16587 », il pense à ce poème appris quand il était à l'école, qui parlait du ciel par-dessus le toit mais ce n'est pas la même chose. » La prison pour mineurs, la vie de Loup, de sa soeur Paloma, de sa mère Phénix autrefois Aliette, non tout cela n'a pas grand-chose à voir avec le poème de Verlaine. Aliette, victime de l'amour de ses parents, s'est retirée de la civilisation pour devenir Phénix et vivre en marge de la ville. Elle a couvert son corps de tatouages, un énorme dragon grime dans son dos, elle a deux enfants de pères inconnus et leur a donné des noms d'animaux, Paloma et Loup pour les protéger des humains. C'est sans compter l'irrépressible besoin de tendresse et d'amour qui malgré ses efforts fera tout pour ramener la famille au monde humain.
La poésie du récit est aussi saisissante, poésie des images, des sons et des parfums : Phénix « sent la sueur, le fer, l'essence et, étonnamment, le jasmin ». Paloma a acheté des anémones et « Elle se penche sur elles, émerveillée de ce qu'elle découvre, c'est bien la première fois qu'elle remarque ce changement de couleur bien que ce ne soit pas la première fois qu'elle achète des anémones sur le quai du tram et elle chuchote C'est beau bleu.
Doucement, gentiment.
Elle sourit encore et c'est le même effet que le chatoyant de tout à l'heure et même si c'est bancal, c'est une phrase sincère qui sort de sa bouche et ce n'est pas rien. Plus tard, peut-être qu'elle reformera ces mots sans bruit pour se rappeler qu'elle a été une fois dans sa vie capable de parler aux fleurs, de dire quelque chose comme ça, quelque chose qui n'ait de sens que dans l'instant, qui n'ait de beauté que dans son imperfection. »
J'ai beaucoup aimé ce court récit, plein de fraicheur, de poésie et d'humanité.

Lien : http://www.lirelire.net/2019..
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Loup, 16 ans, se retrouve enfermé entre les murs de la maison d'arrêt de C. Des murs qui contraignent le corps de ce jeune garçon qui a pourtant tellement besoin de s'épuiser en courses folles pour éviter que la tête n'explose. Mais ces murs-là, de vrai béton et portes sales ne sont peut-être que l'incarnation d'autres barrières : celles que l'on a soi-même dressées, à l'intérieur de soi, autour du coeur, pour empêcher les souvenirs de déborder, les émotions d'affleurer. Comment vit-on derrière ces murs qui séparent l'enfant qu'on a été de l'adulte qu'on a forgé ? « le ciel par-dessus le toit », c'est peut-être cette lueur à trouver, retrouver, pour chacun des personnages : celle qui sert à Loup à ne pas se laisser abattre en prison, celle que Paloma, sa soeur, refuse de mettre dans sa vie de peur qu'on la remarque, celle que leur mère Phénix semble fuir depuis qu'elle a délaissé l'enfance avec fracas.
Si le ciel par-dessus le toit n'est pas un roman sur la prison, il est bien un livre sur l'enfermement et les chemins parfois maladroits qui libèrent. Quitter une prison pour une autre, se cadenasser dans le flou et l'oubli, menotter le passé : « fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve » disait Gainsbourg. Ne pas trop en dire parce qu'il faut se laisser porter par le souffle narratif de Nathacha Appanah, qui peu à peu, façonne les membres de cette famille faite de rage et de larmes, comme autant de personnages de tragédie. Mais loin d'une chronique d'un drame annoncé, ici le soleil finit par percer les nuages – il suffit de lever les yeux assez longtemps. Superbe et envoûtant.
Lien : https://31rstfloor.wordpress..
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Un roman fort, sombre, noir dans sa thématique mais l'écriture de Natacha Appanah est quant à elle poétique, délicate, éblouissante et superbe.
Ce petit roman de seulement 122 pages se lit rapidement.
Les thèmes forts abordés sont les liens familiaux, les incompréhensions, la souffrance, la rudesse, les traumatismes...
Le récit avance avec des chapitres qui présentent le point de vue et le ressenti de chaque personnage.
Un livre que je vous conseille pour prendre du recul par rapport à des décisions de justice et pour voir les liens et l'amour non dit pourtant si fort mais si maladroitement exprimé.
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Un très beau roman, doux, tendre malgré la tension sous-jacente, la douleur qui est là, jamais très loin mais jamais trop là non plus. de la poésie, de l'amour et une auteure au sommet de son art (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2019/10/25/un-amour-de-loup-le-ciel-par-dessus-le-toit-nathacha-appanah/)

Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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