Les prairies lisses du désir…
Les prairies lisses du désir fuyaient au loin
Se repoussant l’une l’autre :
Une grande prière monte et se creuse
Une flottaison d’ondes dans les ombres bleues du soir
Une immobilité géante qui ne condescend pas
Un rayon suprême transformant toute chose
Une magique baguette de la réversibilité
Car enfin c’est le printemps :
Arbres en fleurs et promesses de fruits !
Des lignes entrevues…
Des lignes entrevues couraient coulaient
Comme rochers sous la mer
Comme songe des plus hauts oiseaux
C’était la note unique
L’arcane mystérieux
Archets de la musique et cordes dans le vent
J’entends encore ta voix, Musicienne,
La courbe de ton geste
Et ton regard penché !
Toutes ces mains filant le destin du silence
D’âge en âge
De blancheur en blancheur.
Ah ! Capter l’indicible
Dans l’avancée du vent
Et les soliloques des marées !